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Un f'tour chez les misérables
Au Bidonville de Doudou Mokhtar à Hydra
Publié dans Le Midi Libre le 22 - 09 - 2008

La vue de ce grand bidonville agresse le regard. Des tas d'ordures et d'immondices s'amoncellent devant toutes les baraques. Le paysage qu'offrent ces habitations de fortune est plus que désolant. A l'heure du f'tour, les petites ruelles tortueuses désertées par les habitants, deviennent le royaume des chiens et des chats errants. Juste après l'appel du muezzin, un silence olympien s'empare des lieux.
La vue de ce grand bidonville agresse le regard. Des tas d'ordures et d'immondices s'amoncellent devant toutes les baraques. Le paysage qu'offrent ces habitations de fortune est plus que désolant. A l'heure du f'tour, les petites ruelles tortueuses désertées par les habitants, deviennent le royaume des chiens et des chats errants. Juste après l'appel du muezzin, un silence olympien s'empare des lieux.
Nous sommes à quelques minutes de la rupture de jeûne, à l'entrée du fameux bidonville Goriasse «Dodou Mokhtar», à cheval entre les communes de Hydra et de Ben Aknoun sur les hauteurs de la capitale. Une famille sans domicile fixe (SDF) qui a élu domicile dans un abribus et des odeurs nauséabondes, que dégagent les égouts à ciel ouvert donnent au visiteur un avant-goût de ce qui l'attend à l'intérieur de Goriasse. Les habitants eux ne font pas attention aux odeurs et encore moins au SDF, ils entrent chez eux munis de sachets, de pains et d'autres denrées alimentaires.
La vue de ce grand bidonville agresse le regard. Des tas d'ordures et d'immondices s'amoncellent devant toutes les baraques. Le paysage qu'offrent ces habitations de fortune est plus que désolant. Ces taudis sont collés les uns aux autres, le long des ruelles. Lyes, un habitant du bidonville que nous avons pris comme guide nous apprend qu'une bonne majorité des familles est venue de l'intérieur du pays. «Mes voisins sont, pour la plupart, des familles qui ont fui leurs régions natales, durant les années dures du terrorisme», a-t-il expliqué. 10 minutes avant la rupture du jeûne, les propriétaires des différents commerces implantés entre les baraquements baissent rideau, l'un après l'autre. A l'heure du f'tour, les petites ruelles tortueuses désertées par les habitants, deviennent le royaume des chiens et des chats errants. Juste après l'appel du muezzin, un silence olympien s'empare des lieux. Le mouvement reprend droit quelques minutes après.
Une baraque faisant office de cafétéria, que les riverains appellent communément une «mahchacha» est ouverte. Le propriétaire, Samir, nous invite à partager son «f'tour». «Venez manger. Il faut se dépêcher. Dans quelques minutes je serai accroché à la machine à café», nous dit-il. En effet, à peine notre plat chorba vide, des jeunes riverains arrivent l'un après l'autre. Samir avait raison, le café est très prisé, tandis que la cigarette, n'en parlons pas ! «Le café et la cigarette sont nécessaires dans une mahchacha, tandis que zlabia, qelblouz et d'autres boissons sont plutôt secondaires», a soutenu Samir, qui vient d'ouvrir sa chère «boite» pour la troisième année durant le mois de ramadhan.
Au cœur du bidonville
Peu à peu, les ruelles du bidonville reprennent la vie et grouillent de monde. Hommes, femmes et enfants sortent de leurs baraques et se dirigent dans tous les sens. Selon certaines estimations, le nombre de familles vivant dans cet endroit à 500. Le seul décompte administratif des familles dont disposent les autorités, ne représente en réalité que le nombre des compteurs d'électricité, installés par Sonelgaz, l'an dernier. «Les habitants sont oubliés par les autorités. La seule visite des autorités que l'on a connue, c'était lors des élections communales précédentes. Des candidats aux élections locales sont venus pour nous promettre des solutions, si nous votons pour eux», précise Elyes, ajoutant que même les services de sécurité n'y viennent que pour embarquer un suspect. «Cela arrive périodiquement. Beaucoup de jeunes sont arrêtés par la police, suite à des histoires de drogue», nous a fait savoir Kaci, un jeune natif des lieux.
En se baladant à travers les ruelles étroites et tortueuses, en compagnie d'Elyes et de l'un de ses voisins, on a l'impression d'être dans une autre dimension, ou dans l'un des pays tiers-mondistes. Des bambins à moitié nus se mêlent à la foule et s'adonnent à plusieurs jeux.
Des étalages de fortune servant à la vente des produits alimentaires, sont érigés dans chaque allée. A défaut des débits de tabac, des enfants sillonnent les lieux et proposent toutes sortes de cigarettes. Ces pauvres enfants, assurent cette activité jusqu'à tard dans la nuit. La déperdition scolaire bat à son pleine. «Le bidonville compte des centaines de jeunes chômeurs. Rares sont ceux qui vont à l'école. La majorité des enfants font dans le ramassage des produits recyclables ou vendent du pain traditionnel au bord de la chaussée de la première rocade, reliant Dar-El Beida à Zeralda», note Kaci, arguant que les habitants de Goriasse sont abandonnés et laissés à leur triste sort.
Les mahchachate et le rocher, seuls lieux de détente
El-Mahchachate et le rocher sont les seuls espaces animés du bidonville. Ces deux lieux ne désemplissent pas. Ces «cafés» de fortune «fleurissent» un peu partout dans les ruelles du bidonville, «chaque année, durant le mois du Ramadhan, certains habitants se disputent les espaces et les clients. Et pour cause, durant le mois de jeûne, les mahchachate connaissent une bonne affluence. Il s'agit là d'une véritable aubaine pour les jeunes chômeurs pour se faire un peu d'argent», nous expliquera encore Elyes.
A l'intérieur de «ce café de fortune» et au milieu d'un grand brouhaha, les client, café dans une main et cigarette dans l'autre, s'invitent mutuellement pour partager un café. Les tables réservées aux jeux de cartes, il y a quelques-unes qui sont spécialement aménagées au poker. Par là, si l'on n'a pas d'argent, il est interdit de s'y installer. 200 dinars la partie. Saïd, un jeune, la vingtaine à peine entamée, assure la supervision des tables et veille aux besoins des joueurs et à leur calme. Il passe son temps à circuler entre les tables et à chasser les bambins, qui semblent attirés par les jeux de cartes.
Au pied du bidonville, un endroit appeléé le rocher, l'atmosphère est toute autre. Le rocher est, avons-nous constaté, fréquenté par de jeunes adolescents, qui s'adonnent à la consommation des stupéfiants. Ils veillent à la belle étoile en grillant cigarette sur cigarette, comme s'ils voulaient compenser le manque de nicotine imposée par le jeûne. Des adolescents, assis sur des divers objets, se passent avec indifférence des joints.
Ils passent leur temps, à longueur de nuits, témoigne Amine, à se bourrer le cerveau avec du cannabis. Vraisemblablement, ces derniers n'apprécient pas notre présence sur leur domaine. Ils nous fixent sans cesse avec des regards curieux et interrogateurs. Durant quelques minutes, nous avons remarqué des jeunes, qui arrivent seul ou en groupe et repartent ensuite. «Tous ceux qui viennent par là, viennent soit pour acheter du kif ou pour en fumer», nous révélera encore Saïd, affirmant que cette place constitue pour les délinquants un lieu sûr. Les services de sécurité ne peuvent pas y accéder et même s'ils le peuvent, tout le monde le saura, et ce, bien, leur arrivée», témoigne un groupe d'adolescents, rencontrés sur place. Cette scène dure jusqu'à deux ou trois heures du matin. Les jeunes n'ont pas où aller, ils n'ont que ces deux lieux, ouvrant les portes à la délinquance», relèvent ironiquement nos interlocuteurs.
Nous sommes à quelques minutes de la rupture de jeûne, à l'entrée du fameux bidonville Goriasse «Dodou Mokhtar», à cheval entre les communes de Hydra et de Ben Aknoun sur les hauteurs de la capitale. Une famille sans domicile fixe (SDF) qui a élu domicile dans un abribus et des odeurs nauséabondes, que dégagent les égouts à ciel ouvert donnent au visiteur un avant-goût de ce qui l'attend à l'intérieur de Goriasse. Les habitants eux ne font pas attention aux odeurs et encore moins au SDF, ils entrent chez eux munis de sachets, de pains et d'autres denrées alimentaires.
La vue de ce grand bidonville agresse le regard. Des tas d'ordures et d'immondices s'amoncellent devant toutes les baraques. Le paysage qu'offrent ces habitations de fortune est plus que désolant. Ces taudis sont collés les uns aux autres, le long des ruelles. Lyes, un habitant du bidonville que nous avons pris comme guide nous apprend qu'une bonne majorité des familles est venue de l'intérieur du pays. «Mes voisins sont, pour la plupart, des familles qui ont fui leurs régions natales, durant les années dures du terrorisme», a-t-il expliqué. 10 minutes avant la rupture du jeûne, les propriétaires des différents commerces implantés entre les baraquements baissent rideau, l'un après l'autre. A l'heure du f'tour, les petites ruelles tortueuses désertées par les habitants, deviennent le royaume des chiens et des chats errants. Juste après l'appel du muezzin, un silence olympien s'empare des lieux. Le mouvement reprend droit quelques minutes après.
Une baraque faisant office de cafétéria, que les riverains appellent communément une «mahchacha» est ouverte. Le propriétaire, Samir, nous invite à partager son «f'tour». «Venez manger. Il faut se dépêcher. Dans quelques minutes je serai accroché à la machine à café», nous dit-il. En effet, à peine notre plat chorba vide, des jeunes riverains arrivent l'un après l'autre. Samir avait raison, le café est très prisé, tandis que la cigarette, n'en parlons pas ! «Le café et la cigarette sont nécessaires dans une mahchacha, tandis que zlabia, qelblouz et d'autres boissons sont plutôt secondaires», a soutenu Samir, qui vient d'ouvrir sa chère «boite» pour la troisième année durant le mois de ramadhan.
Au cœur du bidonville
Peu à peu, les ruelles du bidonville reprennent la vie et grouillent de monde. Hommes, femmes et enfants sortent de leurs baraques et se dirigent dans tous les sens. Selon certaines estimations, le nombre de familles vivant dans cet endroit à 500. Le seul décompte administratif des familles dont disposent les autorités, ne représente en réalité que le nombre des compteurs d'électricité, installés par Sonelgaz, l'an dernier. «Les habitants sont oubliés par les autorités. La seule visite des autorités que l'on a connue, c'était lors des élections communales précédentes. Des candidats aux élections locales sont venus pour nous promettre des solutions, si nous votons pour eux», précise Elyes, ajoutant que même les services de sécurité n'y viennent que pour embarquer un suspect. «Cela arrive périodiquement. Beaucoup de jeunes sont arrêtés par la police, suite à des histoires de drogue», nous a fait savoir Kaci, un jeune natif des lieux.
En se baladant à travers les ruelles étroites et tortueuses, en compagnie d'Elyes et de l'un de ses voisins, on a l'impression d'être dans une autre dimension, ou dans l'un des pays tiers-mondistes. Des bambins à moitié nus se mêlent à la foule et s'adonnent à plusieurs jeux.
Des étalages de fortune servant à la vente des produits alimentaires, sont érigés dans chaque allée. A défaut des débits de tabac, des enfants sillonnent les lieux et proposent toutes sortes de cigarettes. Ces pauvres enfants, assurent cette activité jusqu'à tard dans la nuit. La déperdition scolaire bat à son pleine. «Le bidonville compte des centaines de jeunes chômeurs. Rares sont ceux qui vont à l'école. La majorité des enfants font dans le ramassage des produits recyclables ou vendent du pain traditionnel au bord de la chaussée de la première rocade, reliant Dar-El Beida à Zeralda», note Kaci, arguant que les habitants de Goriasse sont abandonnés et laissés à leur triste sort.
Les mahchachate et le rocher, seuls lieux de détente
El-Mahchachate et le rocher sont les seuls espaces animés du bidonville. Ces deux lieux ne désemplissent pas. Ces «cafés» de fortune «fleurissent» un peu partout dans les ruelles du bidonville, «chaque année, durant le mois du Ramadhan, certains habitants se disputent les espaces et les clients. Et pour cause, durant le mois de jeûne, les mahchachate connaissent une bonne affluence. Il s'agit là d'une véritable aubaine pour les jeunes chômeurs pour se faire un peu d'argent», nous expliquera encore Elyes.
A l'intérieur de «ce café de fortune» et au milieu d'un grand brouhaha, les client, café dans une main et cigarette dans l'autre, s'invitent mutuellement pour partager un café. Les tables réservées aux jeux de cartes, il y a quelques-unes qui sont spécialement aménagées au poker. Par là, si l'on n'a pas d'argent, il est interdit de s'y installer. 200 dinars la partie. Saïd, un jeune, la vingtaine à peine entamée, assure la supervision des tables et veille aux besoins des joueurs et à leur calme. Il passe son temps à circuler entre les tables et à chasser les bambins, qui semblent attirés par les jeux de cartes.
Au pied du bidonville, un endroit appeléé le rocher, l'atmosphère est toute autre. Le rocher est, avons-nous constaté, fréquenté par de jeunes adolescents, qui s'adonnent à la consommation des stupéfiants. Ils veillent à la belle étoile en grillant cigarette sur cigarette, comme s'ils voulaient compenser le manque de nicotine imposée par le jeûne. Des adolescents, assis sur des divers objets, se passent avec indifférence des joints.
Ils passent leur temps, à longueur de nuits, témoigne Amine, à se bourrer le cerveau avec du cannabis. Vraisemblablement, ces derniers n'apprécient pas notre présence sur leur domaine. Ils nous fixent sans cesse avec des regards curieux et interrogateurs. Durant quelques minutes, nous avons remarqué des jeunes, qui arrivent seul ou en groupe et repartent ensuite. «Tous ceux qui viennent par là, viennent soit pour acheter du kif ou pour en fumer», nous révélera encore Saïd, affirmant que cette place constitue pour les délinquants un lieu sûr. Les services de sécurité ne peuvent pas y accéder et même s'ils le peuvent, tout le monde le saura, et ce, bien, leur arrivée», témoigne un groupe d'adolescents, rencontrés sur place. Cette scène dure jusqu'à deux ou trois heures du matin. Les jeunes n'ont pas où aller, ils n'ont que ces deux lieux, ouvrant les portes à la délinquance», relèvent ironiquement nos interlocuteurs.


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