Les eurodéputés ont appuyé jeudi le projet de « Carte bleue » européenne, tout en plaidant pour que ce concurrent de la "Green Card" américaine ne soit ouvert qu'aux emplois les plus qualifiés. Les eurodéputés ont appuyé jeudi le projet de « Carte bleue » européenne, tout en plaidant pour que ce concurrent de la "Green Card" américaine ne soit ouvert qu'aux emplois les plus qualifiés. Grâce à sa «carte bleue» -copie de la «green card» américaine- adoptée hier par les eurodéputés, l'Union européenne veut attirer des salariés hauts de gamme du monde entier... Mais en les payant tout de même moins que les citoyens européens. Depuis longtemps, les Etats de l'UE ont du mal à recruter des « cerveaux » dans les domaines où l'on manque de personnel qualifié. Par exemple l'informatique, l'ingénierie ou la médecine hospitalière. Seulement 1,2% des émigrés hautement qualifiés optent pour un pays de l'UE, près de 10% pour le Canada, 6% pour les Etats-Unis et même 5,5% pour la Suisse. En offrant une protection sociale, en autorisant le regroupement familial et en permettant la libre circulation dans l'espace Schengen, la «carte bleue» devrait permettre à l'Europe de gagner en attractivité aux yeux des «cerveaux» des pays de la rive sud. Et c'est dans cette optique que les eurodéputés ont appuyé jeudi le projet de « Carte bleue » européenne, tout en plaidant pour que ce concurrent de la "Green Card" américaine ne soit ouvert qu'aux emplois les plus qualifiés. En effet, dans un rapport consultatif adopté grâce au soutien des deux plus importants groupes du Parlement, socialiste et conservateur, les eurodéputés plaident pour que ce permis de travail destiné aux immigrés qualifiés des pays tiers, soit accordé à des emplois mieux rémunérés que ne le prévoient les 27 Etats membres de l'UE. Ils souhaitent ainsi que les ministres de l'Intérieur des 27, qui doivent adopter cette législation la semaine prochaine, relèvent le seuil du salaire minimal dont devront justifier les candidats à la "Carte bleue" à 1,7 fois le salaire brut moyen du pays où la demande est déposée. Ce seuil, qui correspondrait en France un salaire brut mensuel de 4.300 euros, mais seulement à un salaire brut de 370 euros en Bulgarie, est supérieur à celui sur lequel les ambassadeurs des 27 s'étaient mis d'accord fin octobre, soit 1,5 fois le salaire brut moyen du pays concerné (3.850 euros en France, 325 euros en Bulgarie). Par ailleurs, les 27 ont également prévu des dérogations supplémentaires pour les secteurs en pénurie de main d'œuvre "ce qui ouvre le bénéfice de la Carte bleue à davantage de personnes" que ne le souhaitent les députés, avait relevé au nom de la présidence française de l'UE le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet. Avec ce vote consultatif mais nécessaire à l'adoption du texte, la voie est désormais ouverte pour la création d'une carte bleue européenne, s'est félicitée la socialiste française Roselyne Lefrançois, qui souligne qu'à l'heure actuelle seuls 1,2% des travailleurs étrangers hautement qualifiés choisissent l'UE: "la plus grande partie d'entre eux opte pour les Etats-Unis ou le Canada". Cependant, pour le communiste grec Athanassios Pafilis, l'UE cherche à attirer "une main d'œuvre à prix réduit pour le capitalisme européen" tout en encourageant "une fuite des cerveaux des pays d'origine". Il est à souligner enfin que la carte bleue devrait également, selon les parlementaires, pouvoir être attribuée aux ressortissants de pays tiers qui séjournent déjà légalement dans l'Union, dans le cadre d'autres régimes. En revanche, elle ne devrait pas être attribuée aux demandeurs d'asile, ni aux ressortissants des pays tiers admis sur le territoire de l'Union en tant que travailleurs saisonniers - ces derniers faisant en effet l'objet d'une proposition de directive spécifique, expliquent-ils. Les députés européens estiment en dernier lieu que les Etats membres doivent pouvoir décider combien de cartes bleues ils souhaitent accorder chaque année. Selon eux, la carte ne doit pas être considérée comme un droit pour le migrant, qui peut se la voir refuser même s'il remplit les critères requis. Synthèse Hassan Maôuch Grâce à sa «carte bleue» -copie de la «green card» américaine- adoptée hier par les eurodéputés, l'Union européenne veut attirer des salariés hauts de gamme du monde entier... Mais en les payant tout de même moins que les citoyens européens. Depuis longtemps, les Etats de l'UE ont du mal à recruter des « cerveaux » dans les domaines où l'on manque de personnel qualifié. Par exemple l'informatique, l'ingénierie ou la médecine hospitalière. Seulement 1,2% des émigrés hautement qualifiés optent pour un pays de l'UE, près de 10% pour le Canada, 6% pour les Etats-Unis et même 5,5% pour la Suisse. En offrant une protection sociale, en autorisant le regroupement familial et en permettant la libre circulation dans l'espace Schengen, la «carte bleue» devrait permettre à l'Europe de gagner en attractivité aux yeux des «cerveaux» des pays de la rive sud. Et c'est dans cette optique que les eurodéputés ont appuyé jeudi le projet de « Carte bleue » européenne, tout en plaidant pour que ce concurrent de la "Green Card" américaine ne soit ouvert qu'aux emplois les plus qualifiés. En effet, dans un rapport consultatif adopté grâce au soutien des deux plus importants groupes du Parlement, socialiste et conservateur, les eurodéputés plaident pour que ce permis de travail destiné aux immigrés qualifiés des pays tiers, soit accordé à des emplois mieux rémunérés que ne le prévoient les 27 Etats membres de l'UE. Ils souhaitent ainsi que les ministres de l'Intérieur des 27, qui doivent adopter cette législation la semaine prochaine, relèvent le seuil du salaire minimal dont devront justifier les candidats à la "Carte bleue" à 1,7 fois le salaire brut moyen du pays où la demande est déposée. Ce seuil, qui correspondrait en France un salaire brut mensuel de 4.300 euros, mais seulement à un salaire brut de 370 euros en Bulgarie, est supérieur à celui sur lequel les ambassadeurs des 27 s'étaient mis d'accord fin octobre, soit 1,5 fois le salaire brut moyen du pays concerné (3.850 euros en France, 325 euros en Bulgarie). Par ailleurs, les 27 ont également prévu des dérogations supplémentaires pour les secteurs en pénurie de main d'œuvre "ce qui ouvre le bénéfice de la Carte bleue à davantage de personnes" que ne le souhaitent les députés, avait relevé au nom de la présidence française de l'UE le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet. Avec ce vote consultatif mais nécessaire à l'adoption du texte, la voie est désormais ouverte pour la création d'une carte bleue européenne, s'est félicitée la socialiste française Roselyne Lefrançois, qui souligne qu'à l'heure actuelle seuls 1,2% des travailleurs étrangers hautement qualifiés choisissent l'UE: "la plus grande partie d'entre eux opte pour les Etats-Unis ou le Canada". Cependant, pour le communiste grec Athanassios Pafilis, l'UE cherche à attirer "une main d'œuvre à prix réduit pour le capitalisme européen" tout en encourageant "une fuite des cerveaux des pays d'origine". Il est à souligner enfin que la carte bleue devrait également, selon les parlementaires, pouvoir être attribuée aux ressortissants de pays tiers qui séjournent déjà légalement dans l'Union, dans le cadre d'autres régimes. En revanche, elle ne devrait pas être attribuée aux demandeurs d'asile, ni aux ressortissants des pays tiers admis sur le territoire de l'Union en tant que travailleurs saisonniers - ces derniers faisant en effet l'objet d'une proposition de directive spécifique, expliquent-ils. Les députés européens estiment en dernier lieu que les Etats membres doivent pouvoir décider combien de cartes bleues ils souhaitent accorder chaque année. Selon eux, la carte ne doit pas être considérée comme un droit pour le migrant, qui peut se la voir refuser même s'il remplit les critères requis. Synthèse Hassan Maôuch