Le visage émacié et les traits tirés, le Zimbabwéen Langton Marasha explique avoir longuement pesé toutes les options avant de décider à quelle heure prendre son unique repas de la journée. "Certains préfèrent manger le matin, d'autres l'après-midi. Personnellement, je préfère prendre mon repas à la tombée du jour", explique-t-il, en attendant sa ration de maïs, d'huile, de savon et de haricots distribuée par l'organisation caritative Oxfam. "Il n'y a plus assez de nourriture, alors nous nous sommes habitués à ne manger qu'une fois par jour", poursuit ce père de trois enfants. "Nous compensons en mangeant des fruits sauvages." Dans son village de Govere, une bourgade endormie au district de Chirumhanzu à 250 kilomètres au sud-est de Harare, un repas consiste généralement en un plat de "sadza", une pâte épaisse à base de maïs et de feuilles de légumes bouillis. Langton, 56 ans, a perdu son emploi de camionneur en 2002, en raison de la baisse d'activité dans son entreprise. Après les mauvaises récoltes de l'an dernier, il a commencé à travailler dans les champs de ses voisins en échange de nourriture. Propriétaire d'un peu de bétail, il a également vendu ses vaches et ses chèvres, une par une, pour s'acheter du maïs. Aujourd'hui, il n'a plus rien à vendre et la plupart des fermiers ont arrêté de cultiver leurs champs. Comme cinq millions de ses compatriotes, il doit donc compter sur l'aide d'organisations étrangères pour nourrir sa famille.Le Zimbabwe, autrefois grenier à céréales de la région, s'enlise chaque jour un peu plus dans un marasme économique caractérisé par un chômage de masse, une hyperinflation inouïe et un effondrement de la production. La situation alimentaire déjà critique menace de s'aggraver: Oxfam vient d'informer les villageois de Govere qu'elle allait diminuer les portions alimentaires faute de financements suffisants. Selon Oxfam, en dépit de donations récentes, le Programme alimentaire mondial (PAM) manque de 65 millions de dollars pour financer ses activités jusqu'à la fin mars. "Nous exhortons les gouvernements des pays riches à augmenter leur contribution au fonds alimentaire d'urgence des Nations unies", a lancé jeudi le directeur au Zimbabwe de l'organisation, Peter Mutoredzanwa. "La vie des gens est menacée par le manque de nourriture" Le visage émacié et les traits tirés, le Zimbabwéen Langton Marasha explique avoir longuement pesé toutes les options avant de décider à quelle heure prendre son unique repas de la journée. "Certains préfèrent manger le matin, d'autres l'après-midi. Personnellement, je préfère prendre mon repas à la tombée du jour", explique-t-il, en attendant sa ration de maïs, d'huile, de savon et de haricots distribuée par l'organisation caritative Oxfam. "Il n'y a plus assez de nourriture, alors nous nous sommes habitués à ne manger qu'une fois par jour", poursuit ce père de trois enfants. "Nous compensons en mangeant des fruits sauvages." Dans son village de Govere, une bourgade endormie au district de Chirumhanzu à 250 kilomètres au sud-est de Harare, un repas consiste généralement en un plat de "sadza", une pâte épaisse à base de maïs et de feuilles de légumes bouillis. Langton, 56 ans, a perdu son emploi de camionneur en 2002, en raison de la baisse d'activité dans son entreprise. Après les mauvaises récoltes de l'an dernier, il a commencé à travailler dans les champs de ses voisins en échange de nourriture. Propriétaire d'un peu de bétail, il a également vendu ses vaches et ses chèvres, une par une, pour s'acheter du maïs. Aujourd'hui, il n'a plus rien à vendre et la plupart des fermiers ont arrêté de cultiver leurs champs. Comme cinq millions de ses compatriotes, il doit donc compter sur l'aide d'organisations étrangères pour nourrir sa famille.Le Zimbabwe, autrefois grenier à céréales de la région, s'enlise chaque jour un peu plus dans un marasme économique caractérisé par un chômage de masse, une hyperinflation inouïe et un effondrement de la production. La situation alimentaire déjà critique menace de s'aggraver: Oxfam vient d'informer les villageois de Govere qu'elle allait diminuer les portions alimentaires faute de financements suffisants. Selon Oxfam, en dépit de donations récentes, le Programme alimentaire mondial (PAM) manque de 65 millions de dollars pour financer ses activités jusqu'à la fin mars. "Nous exhortons les gouvernements des pays riches à augmenter leur contribution au fonds alimentaire d'urgence des Nations unies", a lancé jeudi le directeur au Zimbabwe de l'organisation, Peter Mutoredzanwa. "La vie des gens est menacée par le manque de nourriture"