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Un accouchement sans stress
Péridurale
Publié dans Le Midi Libre le 25 - 06 - 2009

Utilisée dans plus de 60 % des naissances, la péridurale permet de supprimer ou d'atténuer les douleurs de l'accouchement. Pourtant, elle est encore source d'incompréhensions. Avantages et inconvénients, comment choisir, quand la demander ?
Utilisée dans plus de 60 % des naissances, la péridurale permet de supprimer ou d'atténuer les douleurs de l'accouchement. Pourtant, elle est encore source d'incompréhensions. Avantages et inconvénients, comment choisir, quand la demander ?
Consultation avec l'anesthésiste
Bilans sanguins, échographies... La grossesse est jalonnée d'examens médicaux. Vers 7 mois environ, c'est la consultation avec l'anesthésiste. Elle est obligatoire même si, a priori, vous ne souhaitez pas accoucher sous péridurale. En effet, vous pouvez changer d'avis jusqu'au dernier moment. Par ailleurs, en cas d'urgence, si une césarienne était nécessaire, votre bilan anesthésie rangé dans votre dossier médical, serait bien utile.
Lors cette consultation, vous remplirez un formulaire médical : groupe sanguin, antécédents d'interventions chirurgicales et antécédents familiaux, informations sur vos précédentes grossesses, allergies éventuelles, maladies et traitements en cours, hygiène de vie, etc. Même si elles sont rares, cette visite sera également l'occasion de vérifier que vous n'avez pas de contre-indications à la péridurale.
Par ailleurs, le médecin anesthésiste vous expliquera le déroulement de la pose de la péridurale, ainsi que ses avantages. De votre côté, n'hésitez pas à poser toutes vos questions, y compris relatives à vos appréhensions éventuelles.
Contre-indications à la péridurale
La première, c'est évidemment de refuser d'accoucher avec péridurale. Même si vous êtes sûre de votre choix, prenez le temps de peser le pour et le contre. L'anesthésiste, votre gynécologue ou votre sage-femme, tous sont là pour vous aider à faire votre choix. N'hésitez pas à les solliciter, surtout si c'est votre premier accouchement.
Seconde contre-indication, les troubles de la coagulation, qui apparaissent parfois au cours de la grossesse. L'anesthésiste vous prescrira un bilan sanguin, afin de vérifier que votre taux de plaquettes sanguines est suffisamment élevé.
Ensuite, les grosses déformations de la colonne vertébrale, en particulier les scolioses opérées, peuvent présenter une contre-indication à la péridurale, mais c'est au cas par cas.
La fièvre et les troubles infectieux sont également des contre-indications au moment de la pose de la péridurale.
Les tatouages
"Le problème des tatouages, c'est que l'encre peut passer dans le liquide péridural autour de la moelle épinière [espace dans lequel l'anesthésiant est injecté, NDLR]. Il y a alors un risque de méningite aseptique", alerte le Dr Benjamin Gasfou, anesthésiste à la clinique des Bleuets à Paris. Tatouages dans le bas du dos et péridurale sont donc incompatibles. Sachez, toutefois, que lorsque le tatouage est petit, le problème est parfois contournable en posant la péridurale dans une zone où il n'y a pas d'encre.
Quelques minutes pour poser la péridurale
Faites confiance aux sages-femmes, qui surveillent l'avancement du travail, pour prévenir l'anesthésiste au bon moment.
Ca y est, c'est le jour J, bébé va arriver, les contractions sont de plus en plus rapprochées et de plus en plus douloureuses. L'anesthésiste arrive pour vous poser la péridurale.
Quand dois-je la demander ? La péridurale est souvent source d'inquiétude et de questionnement quand on accouche pour la première fois. On craint de la demander trop tôt ou au contraire trop tard, on se demande aussi si elle sera bien efficace jusqu'au bout, etc. Pas d'inquiétude, sachez que vous serez bien encadrée lorsque vous arriverez à la maternité. Faites confiance à l'équipe soignante et en particulier aux sages-femmes. Dès qu'elles considèreront que le travail est bien avancé, en fonction de la dilatation de votre utérus, de l'engagement du bébé et de vos contractions, elle appellera l'anesthésiste.
En position assise ou couchée, le médecin anesthésiste va vous demander de faire le dos rond et de bien respirer. Placé derrière vous, il va commencer par désinfecter le bas de votre dos, puis il va vous faire une petite piqûre à peine perceptible afin d'insensibiliser localement le bas de votre dos. Ensuite, entre deux contractions afin que vous ne bougiez pas, il va installer un tuyau très fin et souple, appelé cathéter. Celui-ci restera en place pendant tout l'accouchement et c'est grâce à lui que le produit anesthésiant pourra pénétrer dans votre dos. Rassurez-vous, la pose de ce cathéter ne fait pas mal, vous ressentirez juste un petit pincement léger. Et surtout, c'est tellement peu à côté des douleurs des contractions qu'il est même possible que vous ne sentiez rien du tout.
Si vous êtes émotive ou que les piqûres ont tendance à vous faire tomber dans les pommes, peut-être que votre tension artérielle va un peu chuter. C'est assez courant et le médecin vous demandera simplement de vous allonger sur le côté gauche juste après.
Pendant le travail, les nerfs du bassin sont endormis
N'hésitez pas à faire part de vos inquiétudes à l'équipe soignante.
Aujourd'hui, deux types de péridurales sont pratiquées :
L'analgésie péridurale classique : le liquide anesthésiant est injecté automatiquement et régulièrement par le cathéter tout au long de l'accouchement, un peu comme une perfusion.
L'analgésie péridurale contrôlée par la future maman, appelée PCEA. L'avantage de cette méthode, c'est que vous maîtrisez vous-même les injections de produit anesthésiant en fonction de votre douleur. Pour cela, il suffit d'actionner une petite poire dès que vous avez mal. Rassurez-vous, tout ça est quand même contrôlé, un système de sécurité permet d'éviter tout risque de surdosage.
Et si je n'ai pas assez d'anesthésiant pour durer jusqu'à la fin de l'accouchement ? "A priori, les doses prévues sont suffisantes pour provoquer l'analgésie. Mais si besoin, l'équipe médicale pourra toujours ajouter une dose d'anesthésiant", rassure le Dr Benjamin Gafsou.
Il ne faut donc pas hésiter à appuyer dès que l'on sent une gêne. Si vous attendez trop, la péridurale risque de ne pas vous soulager suffisamment.
Le principe
La péridurale est une anesthésie locorégionale qui permet de bloquer la transmission des sensations douloureuses des nerfs provenant de l'utérus vers le cerveau. Les nerfs de la région du bassin sont donc "endormis".
L'anesthésiant diffuse via le cathéter dans l'espace péridural (autour de la moelle épinière) et endort exclusivement les petits nerfs, ceux qui contrôlent la douleur et les sensations de chaud et de froid. Les gros nerfs qui sont moteurs et les très gros nerfs qui sont impliqués dans le toucher ne sont donc pas sensibles aux anesthésiants. La péridurale permet donc de supprimer la douleur dans le bas du corps tout en conservant une mobilité des jambes. Du moins, c'est le cas si la péridurale est correctement dosée. Il ne faut surtout pas hésiter à prévenir l'anesthésiste si quelque chose ne semble pas normal (fourmillements, jambes insensibles, etc.).
Il y a moins de sensations
Beaucoup de femmes pensent que l'anesthésie risque de diminuer leurs sensations pendant l'accouchement. Elles craignent particulièrement de ne pas sentir leur bébé naître. Elles s'inquiètent aussi de ne pas réussir à pousser correctement, que l'accouchement soit donc ralenti et que l'équipe soignante ait davantage recourt aux forceps ou aux ventouses.
En réalité, si l'anesthésie est bien faite, elle va concerner, comme on vient de le voir, les sensations de froid et de chaud et surtout la douleur, mais pas les sensations motrices et le toucher. Ainsi, les jambes seront toujours mobiles et la sensation et l'envie de pousser resteront théoriquement intactes. "Ce qui compte, c'est que même si la patiente a moins de sensations, cela n'empêche aucunement la progression du bébé. Ce qui est également très important, c'est qu'elle est bien plus calme, ce qui favorise le bon déroulement de l'accouchement", Par ailleurs, si effectivement le travail est ralenti, parce que la future maman n'a plus assez de contractions, la sage-femme peut injecter via la perfusion de l'ocytocine, une hormone qui va les accélérer de nouveau.
Paralysie : une peur non justifiée
Il y a 20 ans au début de la péridurale, c'était une peur bien présente chez les femmes. Aujourd'hui, on a suffisamment de recul pour dire que la crainte de la paralysie n'est plus justifiée. La péridurale se déroule très bien dans la majorité des cas.
Les complications neurologiques sont très rares et le plus souvent transitoires.
On note parfois des petits troubles neurologiques qui peuvent sembler étranges, comme par exemple une paupière qui bat toute seule. Même s'ils disparaissent rapidement, tous ces symptômes doivent être signalés au personnel médical.
On peut également ressentir une baisse de sensibilité au niveau des membres inférieurs, qui se manifeste par une gêne à la marche, des fourmillements ou des engourdissements. Ceci est généralement lié à une compression nerveuse durant l'accouchement. Ce n'est pas grave, c'est juste une conséquence de l'analgésie. Habituellement lorsqu'on prend une mauvaise position, notre corps nous le signifie : on ressent une gêne ou des fourmillements, ce qui nous incite à changer de position. En revanche, pendant l'accouchement, on ne sent rien. Résultat, la patiente peut conserver une mauvaise position et provoquer à son insu une compression locale du nerf sciatique par exemple
Les maux de tête sont
exceptionnels
Pas étonnant que de nombreuses mamans se plaignent de mal de dos : leur dos est déjà soumis à rude épreuve pendant la grossesse.
Migraine et mal de dos inquiètent parfois les futures mamans. Alors ces peurs sont-elles, oui ou non, justifiées ?
Des maux de tête peuvent survenir après l'accouchement, mais c'est exceptionnel. Dans de rares cas, en effet, l'aiguille utilisée pour poser la péridurale perce accidentellement l'espace céphalo-rachidien qui est situé juste derrière l'espace péridural. "Ceci crée une brèche et donc une fuite de liquide céphalo-rachidien hors de cet espace, explique le Dr Benjamin Gafsou. Cela engendre de forts maux de tête, très handicapants, peu après l'accouchement." Heureusement, il existe un traitement efficace, appelé blood patch. De quoi s'agit-il ? "On prend un peu de sang de la patiente pour l'injecter dans l'espace rachidien et ainsi compenser la fuite de liquide. Le sang va coaguler et colmater la brèche", ajoute le Dr Gafsou. En cas de forts maux de tête, il ne faut donc pas hésiter à prévenir l'équipe soignante. Encore une fois, il s'agit d'une complication rare.
Et les douleurs lombaires ?
Effectivement, les mamans qui viennent d'accoucher se plaignent fréquemment de mal de dos. "Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le dos des femmes est déjà soumis à rude épreuve pendant la grossesse. Ce n'est pas rien de porter un bébé pendant 9 mois et qui plus est quand on a déjà un dos un peu abîmé et surtout peu musclé. La péridurale ne fait qu'exacerber des douleurs déjà présentes." Et l'après-accouchement, elle n'arrange généralement pas les choses : porter bébé, se pencher, le soulever de son lit ou de sa baignoire... Bref, les douleurs peuvent persister pendant un an environ. Si vous êtes vraiment gênée, parlez-en quand même à votre médecin.
S. H.
Consultation avec l'anesthésiste
Bilans sanguins, échographies... La grossesse est jalonnée d'examens médicaux. Vers 7 mois environ, c'est la consultation avec l'anesthésiste. Elle est obligatoire même si, a priori, vous ne souhaitez pas accoucher sous péridurale. En effet, vous pouvez changer d'avis jusqu'au dernier moment. Par ailleurs, en cas d'urgence, si une césarienne était nécessaire, votre bilan anesthésie rangé dans votre dossier médical, serait bien utile.
Lors cette consultation, vous remplirez un formulaire médical : groupe sanguin, antécédents d'interventions chirurgicales et antécédents familiaux, informations sur vos précédentes grossesses, allergies éventuelles, maladies et traitements en cours, hygiène de vie, etc. Même si elles sont rares, cette visite sera également l'occasion de vérifier que vous n'avez pas de contre-indications à la péridurale.
Par ailleurs, le médecin anesthésiste vous expliquera le déroulement de la pose de la péridurale, ainsi que ses avantages. De votre côté, n'hésitez pas à poser toutes vos questions, y compris relatives à vos appréhensions éventuelles.
Contre-indications à la péridurale
La première, c'est évidemment de refuser d'accoucher avec péridurale. Même si vous êtes sûre de votre choix, prenez le temps de peser le pour et le contre. L'anesthésiste, votre gynécologue ou votre sage-femme, tous sont là pour vous aider à faire votre choix. N'hésitez pas à les solliciter, surtout si c'est votre premier accouchement.
Seconde contre-indication, les troubles de la coagulation, qui apparaissent parfois au cours de la grossesse. L'anesthésiste vous prescrira un bilan sanguin, afin de vérifier que votre taux de plaquettes sanguines est suffisamment élevé.
Ensuite, les grosses déformations de la colonne vertébrale, en particulier les scolioses opérées, peuvent présenter une contre-indication à la péridurale, mais c'est au cas par cas.
La fièvre et les troubles infectieux sont également des contre-indications au moment de la pose de la péridurale.
Les tatouages
"Le problème des tatouages, c'est que l'encre peut passer dans le liquide péridural autour de la moelle épinière [espace dans lequel l'anesthésiant est injecté, NDLR]. Il y a alors un risque de méningite aseptique", alerte le Dr Benjamin Gasfou, anesthésiste à la clinique des Bleuets à Paris. Tatouages dans le bas du dos et péridurale sont donc incompatibles. Sachez, toutefois, que lorsque le tatouage est petit, le problème est parfois contournable en posant la péridurale dans une zone où il n'y a pas d'encre.
Quelques minutes pour poser la péridurale
Faites confiance aux sages-femmes, qui surveillent l'avancement du travail, pour prévenir l'anesthésiste au bon moment.
Ca y est, c'est le jour J, bébé va arriver, les contractions sont de plus en plus rapprochées et de plus en plus douloureuses. L'anesthésiste arrive pour vous poser la péridurale.
Quand dois-je la demander ? La péridurale est souvent source d'inquiétude et de questionnement quand on accouche pour la première fois. On craint de la demander trop tôt ou au contraire trop tard, on se demande aussi si elle sera bien efficace jusqu'au bout, etc. Pas d'inquiétude, sachez que vous serez bien encadrée lorsque vous arriverez à la maternité. Faites confiance à l'équipe soignante et en particulier aux sages-femmes. Dès qu'elles considèreront que le travail est bien avancé, en fonction de la dilatation de votre utérus, de l'engagement du bébé et de vos contractions, elle appellera l'anesthésiste.
En position assise ou couchée, le médecin anesthésiste va vous demander de faire le dos rond et de bien respirer. Placé derrière vous, il va commencer par désinfecter le bas de votre dos, puis il va vous faire une petite piqûre à peine perceptible afin d'insensibiliser localement le bas de votre dos. Ensuite, entre deux contractions afin que vous ne bougiez pas, il va installer un tuyau très fin et souple, appelé cathéter. Celui-ci restera en place pendant tout l'accouchement et c'est grâce à lui que le produit anesthésiant pourra pénétrer dans votre dos. Rassurez-vous, la pose de ce cathéter ne fait pas mal, vous ressentirez juste un petit pincement léger. Et surtout, c'est tellement peu à côté des douleurs des contractions qu'il est même possible que vous ne sentiez rien du tout.
Si vous êtes émotive ou que les piqûres ont tendance à vous faire tomber dans les pommes, peut-être que votre tension artérielle va un peu chuter. C'est assez courant et le médecin vous demandera simplement de vous allonger sur le côté gauche juste après.
Pendant le travail, les nerfs du bassin sont endormis
N'hésitez pas à faire part de vos inquiétudes à l'équipe soignante.
Aujourd'hui, deux types de péridurales sont pratiquées :
L'analgésie péridurale classique : le liquide anesthésiant est injecté automatiquement et régulièrement par le cathéter tout au long de l'accouchement, un peu comme une perfusion.
L'analgésie péridurale contrôlée par la future maman, appelée PCEA. L'avantage de cette méthode, c'est que vous maîtrisez vous-même les injections de produit anesthésiant en fonction de votre douleur. Pour cela, il suffit d'actionner une petite poire dès que vous avez mal. Rassurez-vous, tout ça est quand même contrôlé, un système de sécurité permet d'éviter tout risque de surdosage.
Et si je n'ai pas assez d'anesthésiant pour durer jusqu'à la fin de l'accouchement ? "A priori, les doses prévues sont suffisantes pour provoquer l'analgésie. Mais si besoin, l'équipe médicale pourra toujours ajouter une dose d'anesthésiant", rassure le Dr Benjamin Gafsou.
Il ne faut donc pas hésiter à appuyer dès que l'on sent une gêne. Si vous attendez trop, la péridurale risque de ne pas vous soulager suffisamment.
Le principe
La péridurale est une anesthésie locorégionale qui permet de bloquer la transmission des sensations douloureuses des nerfs provenant de l'utérus vers le cerveau. Les nerfs de la région du bassin sont donc "endormis".
L'anesthésiant diffuse via le cathéter dans l'espace péridural (autour de la moelle épinière) et endort exclusivement les petits nerfs, ceux qui contrôlent la douleur et les sensations de chaud et de froid. Les gros nerfs qui sont moteurs et les très gros nerfs qui sont impliqués dans le toucher ne sont donc pas sensibles aux anesthésiants. La péridurale permet donc de supprimer la douleur dans le bas du corps tout en conservant une mobilité des jambes. Du moins, c'est le cas si la péridurale est correctement dosée. Il ne faut surtout pas hésiter à prévenir l'anesthésiste si quelque chose ne semble pas normal (fourmillements, jambes insensibles, etc.).
Il y a moins de sensations
Beaucoup de femmes pensent que l'anesthésie risque de diminuer leurs sensations pendant l'accouchement. Elles craignent particulièrement de ne pas sentir leur bébé naître. Elles s'inquiètent aussi de ne pas réussir à pousser correctement, que l'accouchement soit donc ralenti et que l'équipe soignante ait davantage recourt aux forceps ou aux ventouses.
En réalité, si l'anesthésie est bien faite, elle va concerner, comme on vient de le voir, les sensations de froid et de chaud et surtout la douleur, mais pas les sensations motrices et le toucher. Ainsi, les jambes seront toujours mobiles et la sensation et l'envie de pousser resteront théoriquement intactes. "Ce qui compte, c'est que même si la patiente a moins de sensations, cela n'empêche aucunement la progression du bébé. Ce qui est également très important, c'est qu'elle est bien plus calme, ce qui favorise le bon déroulement de l'accouchement", Par ailleurs, si effectivement le travail est ralenti, parce que la future maman n'a plus assez de contractions, la sage-femme peut injecter via la perfusion de l'ocytocine, une hormone qui va les accélérer de nouveau.
Paralysie : une peur non justifiée
Il y a 20 ans au début de la péridurale, c'était une peur bien présente chez les femmes. Aujourd'hui, on a suffisamment de recul pour dire que la crainte de la paralysie n'est plus justifiée. La péridurale se déroule très bien dans la majorité des cas.
Les complications neurologiques sont très rares et le plus souvent transitoires.
On note parfois des petits troubles neurologiques qui peuvent sembler étranges, comme par exemple une paupière qui bat toute seule. Même s'ils disparaissent rapidement, tous ces symptômes doivent être signalés au personnel médical.
On peut également ressentir une baisse de sensibilité au niveau des membres inférieurs, qui se manifeste par une gêne à la marche, des fourmillements ou des engourdissements. Ceci est généralement lié à une compression nerveuse durant l'accouchement. Ce n'est pas grave, c'est juste une conséquence de l'analgésie. Habituellement lorsqu'on prend une mauvaise position, notre corps nous le signifie : on ressent une gêne ou des fourmillements, ce qui nous incite à changer de position. En revanche, pendant l'accouchement, on ne sent rien. Résultat, la patiente peut conserver une mauvaise position et provoquer à son insu une compression locale du nerf sciatique par exemple
Les maux de tête sont
exceptionnels
Pas étonnant que de nombreuses mamans se plaignent de mal de dos : leur dos est déjà soumis à rude épreuve pendant la grossesse.
Migraine et mal de dos inquiètent parfois les futures mamans. Alors ces peurs sont-elles, oui ou non, justifiées ?
Des maux de tête peuvent survenir après l'accouchement, mais c'est exceptionnel. Dans de rares cas, en effet, l'aiguille utilisée pour poser la péridurale perce accidentellement l'espace céphalo-rachidien qui est situé juste derrière l'espace péridural. "Ceci crée une brèche et donc une fuite de liquide céphalo-rachidien hors de cet espace, explique le Dr Benjamin Gafsou. Cela engendre de forts maux de tête, très handicapants, peu après l'accouchement." Heureusement, il existe un traitement efficace, appelé blood patch. De quoi s'agit-il ? "On prend un peu de sang de la patiente pour l'injecter dans l'espace rachidien et ainsi compenser la fuite de liquide. Le sang va coaguler et colmater la brèche", ajoute le Dr Gafsou. En cas de forts maux de tête, il ne faut donc pas hésiter à prévenir l'équipe soignante. Encore une fois, il s'agit d'une complication rare.
Et les douleurs lombaires ?
Effectivement, les mamans qui viennent d'accoucher se plaignent fréquemment de mal de dos. "Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que le dos des femmes est déjà soumis à rude épreuve pendant la grossesse. Ce n'est pas rien de porter un bébé pendant 9 mois et qui plus est quand on a déjà un dos un peu abîmé et surtout peu musclé. La péridurale ne fait qu'exacerber des douleurs déjà présentes." Et l'après-accouchement, elle n'arrange généralement pas les choses : porter bébé, se pencher, le soulever de son lit ou de sa baignoire... Bref, les douleurs peuvent persister pendant un an environ. Si vous êtes vraiment gênée, parlez-en quand même à votre médecin.
S. H.


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