Dans le cadre du Festival international du cinéma d'Alger (du 6 au 19 juillet), intégré dans le programme du 2e Festival culturel panafricain d'Alger, la salle Ibn Zeydoun a abrité hier à partir de 20h le long-métrage Buud Yam, réalisé par le Burkinabais Gaston Kabore. Dans le cadre du Festival international du cinéma d'Alger (du 6 au 19 juillet), intégré dans le programme du 2e Festival culturel panafricain d'Alger, la salle Ibn Zeydoun a abrité hier à partir de 20h le long-métrage Buud Yam, réalisé par le Burkinabais Gaston Kabore. Les événements se déroulent au début du XIXe siècle, dans la boucle du Niger : le jeune Wend Kuuni est accusé par sa communauté villageoise d'avoir «le mauvais œil» et, entre autres maléfices, d'être responsable du mal inconnu dont souffre Pughneere, l'une de ses sœurs dans sa famille d'adoption (il est enfant trouvé, sa mère étant morte et son père disparu). Sur le conseil d'un marabout, il entreprend un voyage pour trouver le guérisseur qui fabrique la «tisane du lion», seul remède capable de sauver la jeune fille. D'étape en étape à travers la brousse et la forêt et, suivant les renseignements qu'il obtient, il arrive au désert, qu'il décide de traverser malgré les dissuasions d'un groupe de Touaregs : au moment où il va mourir de soif, il est sauvé par des caravaniers. Au bord d'une rivière, il en rencontre le génie, une femme qui parle avec la voix de sa sœur. Faussement accusé du viol d'une jeune villageoise, il est disculpé au moment d'être lynché. Il trouve enfin le guérisseur… Sur le schéma narratif et dramaturgique du conte africain, le film suit le périple à la fois picaresque et initiatique du garçon à la recherche du remède miracle qui fait figure de prétexte à la quête de sa vérité et de son identité occultée par son statut ambigu dans la communauté : des flash-back évoquent sa condition d'enfant trouvé, la mort de sa mère chassée de son village, ses jeux enfantins avec ses sœurs. Ces scènes sont en partie empruntées au premier film de Kaboré , Wend Kuuni, dont on retrouve ici le même acteur, Serge Yanogo, sous le même nom symbolique (Don de Dieu) de sa condition d'enfant miraculé. L'auteur réussit assez bien, dans un style contemplatif où interviennent l'onirisme et la magie à faire dialoguer les deux modes de récit que sont le conte traditionnel et le cinéma. Les superbes images du terroir trouvent un original contrepoint dans la partition dénuée de toute couleur locale. Les contes africains, au cinéma, sont peuplés, comme les nôtres, de magiciens, de quêtes initiatiques et d'apprentissages adolescents : huttes de brousse aux toits de chaume, lumière dorée, savanes herbues, marchés de village où se côtoient turbans et boubous, oasis verdoyantes où guettent de perfides ondines, falaises abruptes où perchent des sorciers… Ce sont ces panoramas de la boucle du Niger que parcourt, au galop d'un étalon noir, Wend Kuuni le bel adolescent orphelin, héros de Buud Yam. Les événements se déroulent au début du XIXe siècle, dans la boucle du Niger : le jeune Wend Kuuni est accusé par sa communauté villageoise d'avoir «le mauvais œil» et, entre autres maléfices, d'être responsable du mal inconnu dont souffre Pughneere, l'une de ses sœurs dans sa famille d'adoption (il est enfant trouvé, sa mère étant morte et son père disparu). Sur le conseil d'un marabout, il entreprend un voyage pour trouver le guérisseur qui fabrique la «tisane du lion», seul remède capable de sauver la jeune fille. D'étape en étape à travers la brousse et la forêt et, suivant les renseignements qu'il obtient, il arrive au désert, qu'il décide de traverser malgré les dissuasions d'un groupe de Touaregs : au moment où il va mourir de soif, il est sauvé par des caravaniers. Au bord d'une rivière, il en rencontre le génie, une femme qui parle avec la voix de sa sœur. Faussement accusé du viol d'une jeune villageoise, il est disculpé au moment d'être lynché. Il trouve enfin le guérisseur… Sur le schéma narratif et dramaturgique du conte africain, le film suit le périple à la fois picaresque et initiatique du garçon à la recherche du remède miracle qui fait figure de prétexte à la quête de sa vérité et de son identité occultée par son statut ambigu dans la communauté : des flash-back évoquent sa condition d'enfant trouvé, la mort de sa mère chassée de son village, ses jeux enfantins avec ses sœurs. Ces scènes sont en partie empruntées au premier film de Kaboré , Wend Kuuni, dont on retrouve ici le même acteur, Serge Yanogo, sous le même nom symbolique (Don de Dieu) de sa condition d'enfant miraculé. L'auteur réussit assez bien, dans un style contemplatif où interviennent l'onirisme et la magie à faire dialoguer les deux modes de récit que sont le conte traditionnel et le cinéma. Les superbes images du terroir trouvent un original contrepoint dans la partition dénuée de toute couleur locale. Les contes africains, au cinéma, sont peuplés, comme les nôtres, de magiciens, de quêtes initiatiques et d'apprentissages adolescents : huttes de brousse aux toits de chaume, lumière dorée, savanes herbues, marchés de village où se côtoient turbans et boubous, oasis verdoyantes où guettent de perfides ondines, falaises abruptes où perchent des sorciers… Ce sont ces panoramas de la boucle du Niger que parcourt, au galop d'un étalon noir, Wend Kuuni le bel adolescent orphelin, héros de Buud Yam.