Le nouveau recueil de nouvelles de Younil replonge le lecteur dans ses univers picturaux, mystérieux et inquiétants qui inventorient les 1000 mises en scènes de mille mises à mort. Le nouveau recueil de nouvelles de Younil replonge le lecteur dans ses univers picturaux, mystérieux et inquiétants qui inventorient les 1000 mises en scènes de mille mises à mort. Après le succès obtenu par son recueil de nouvelles «L'oeil du Chacal» publié chez Barzakh en 2000, Younil a disparu de la scène littéraire et médiatique. Voici que cette plume originale à l'écriture somptueuse et raffinée revient avec un nouveau recueil «La lueur du sang», publié chez aglaë. Donnant raison et tort à l'écrivain américain Hemingway qui soutenait que les écrivains et les tueurs ne se recrutant généralement pas dans la même catégorie, nous ne saurons jamais quelle est l'esthétique des verseurs de sang, bien que selon lui cette esthétique existe, Younil signe encore une fois un ouvrage profondément singulier,entièrement dédié cette fois, au sang et à la mort. «J'ai été assassiné dans cette maison ; il faisait extrêmement chaud ce jour-là, plus lourd que d'habitude, l'air était un linge mouillé et brûlant à la fois, plaqué sur tout, sur les hommes comme sur les bêtes.» Texte après texte, des tueurs et des tués s'expriment. A travers des crimes de sang, crapuleux, racistes ou sexistes, l'acte de tuer est plus que décrit, vécu comme une extraordinaire volupté. Le sang versé y atteint une consistance et une luminosité de tissage précieux. Dans un univers souvent aristocratique, situé parfois à l'époque de l'esclavage aux Etats-Unis, d'autres fois dans le Japon des empereurs ou dans Alger de la régence, des êtres donnent la mort par pendaison mais surtout en recourant à des armes blanches, comme s'ils donnaient la vie. D'autres êtres accueillent avec soumission cette mort presque désirée, toujours attendue. «Car tout près de la mort, on ne voit plus la mort/ mais au-delà, où l'on regarde fixement, avec le grand regard, peut-être de l'animal.» Cette citation de Rainer Maria Rilke, mise en exergue à la préface de Mohamed El-Amraoui, illustre cet instant fugace durant lequel, le bourreau et la victime «collaborent» au crime. Un livre, qui en faisant mine de faire voyager le lecteur sous d'autres cieux, le ramène brutalement aux questionnements qui ont assailli tous les Algériens sans exception durant les années d'horreur. Peut-être une forme d'exorcisme de l'insoutenable par l'écriture, c'est au lecteur d'en juger. «La lueur du sang», nouvelles de Younil, éditions aglaë 2009, 284 pages, 500 DA. Après le succès obtenu par son recueil de nouvelles «L'oeil du Chacal» publié chez Barzakh en 2000, Younil a disparu de la scène littéraire et médiatique. Voici que cette plume originale à l'écriture somptueuse et raffinée revient avec un nouveau recueil «La lueur du sang», publié chez aglaë. Donnant raison et tort à l'écrivain américain Hemingway qui soutenait que les écrivains et les tueurs ne se recrutant généralement pas dans la même catégorie, nous ne saurons jamais quelle est l'esthétique des verseurs de sang, bien que selon lui cette esthétique existe, Younil signe encore une fois un ouvrage profondément singulier,entièrement dédié cette fois, au sang et à la mort. «J'ai été assassiné dans cette maison ; il faisait extrêmement chaud ce jour-là, plus lourd que d'habitude, l'air était un linge mouillé et brûlant à la fois, plaqué sur tout, sur les hommes comme sur les bêtes.» Texte après texte, des tueurs et des tués s'expriment. A travers des crimes de sang, crapuleux, racistes ou sexistes, l'acte de tuer est plus que décrit, vécu comme une extraordinaire volupté. Le sang versé y atteint une consistance et une luminosité de tissage précieux. Dans un univers souvent aristocratique, situé parfois à l'époque de l'esclavage aux Etats-Unis, d'autres fois dans le Japon des empereurs ou dans Alger de la régence, des êtres donnent la mort par pendaison mais surtout en recourant à des armes blanches, comme s'ils donnaient la vie. D'autres êtres accueillent avec soumission cette mort presque désirée, toujours attendue. «Car tout près de la mort, on ne voit plus la mort/ mais au-delà, où l'on regarde fixement, avec le grand regard, peut-être de l'animal.» Cette citation de Rainer Maria Rilke, mise en exergue à la préface de Mohamed El-Amraoui, illustre cet instant fugace durant lequel, le bourreau et la victime «collaborent» au crime. Un livre, qui en faisant mine de faire voyager le lecteur sous d'autres cieux, le ramène brutalement aux questionnements qui ont assailli tous les Algériens sans exception durant les années d'horreur. Peut-être une forme d'exorcisme de l'insoutenable par l'écriture, c'est au lecteur d'en juger. «La lueur du sang», nouvelles de Younil, éditions aglaë 2009, 284 pages, 500 DA.