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Longitude absurde
Nouvelles : “À trois degrés, vers l'Est” de Chawki Amari
Publié dans Liberté le 15 - 12 - 2008

Pour certains, Alger est belle et lumineuse ; pour d'autres, elle est blessée et terrassée ; et pour d'autres encore, elle est dans une phase transitoire. Pour Chawki Amari, Alger est absurde. Un “absurdistan” où chaque jour qui passe est une victoire pour ceux qui lui survivent. Entre humour, dérision et imagination débordante, l'écriture de Amari se révèle dans le recueil de nouvelles, À trois degrés, vers l'Est, paru à la rentrée, aux éditions Chihab.
Explorant à nouveau le genre de la nouvelle, le journaliste et chroniqueur (du quotidien El Watan), également géologue, caricaturiste et écrivain, Chawki Amari, récidive en littérature avec À trois degrés, vers l'est, un recueil de 242 pages, où se mêlent cruauté, humour, dérision et… désenchantement. Fidèle à lui-même, à son univers et à son impertinence, Amari use de tous ces thèmes, pour déstabiliser son lecteur et faire exploser l'absurdité de l'Algérie et des Algériens, souvent dans une position “trizophrène” (le néologisme lui appartient), exprimant le décalage courant entre ce que pensent, ce que veulent et ce que font les Algériens en l'absence de repères et dans un contexte où tout a été normalisé, même le crime et la violence. Une volonté de l'auteur qui s'exprime parfois au risque de sa propre dispersion.
À trois degrés, vers l'est, cette longitude du bizarre, rassemble 13 nouvelles drôles, cruelles, parfois tendres, toujours ironiques. Du “Sculpteur de clous” qui fait machinalement les mêmes gestes depuis trente ans, à la “Parallaxe mortelle” où l'image vaut plus qu'une vie, en passant par “Un homme trop debout” qui décrit un Etat policier par une simple histoire de sexe, sans oublier la fin atroce “Des étages du sacrifice” et celle de “Un”… toutes reflètent une sinistrose. De ces histoires extraordinaires et saugrenues, “Vérités verticales” pousse cette mécanique jusqu'au bout qui traite d'un tueur mystérieux qui assassine les habitants d'un immeuble du bas vers le haut, étage par étage.
Dans une lecture verticale, Chawki Amari, qui n'en a manifestement pas fait le tour, reprend cette problématique, par ailleurs largement développée dans son roman sans intrigue, le Faiseur de trous (éd. Barzakh). Il s'interrogeait dans ce dernier recueil sur la verticalité de l'Etat face à l'horizontalité de la société algérienne. Ils ne regardent manifestement pas dans la même direction.
Cette première nouvelle de Chawki Amari reflète par ailleurs ses influences littéraires : entre autres les mythiques Kafka et Poe. “C'est écrit dans le journal” est sans conteste la nouvelle la plus cruelle et la plus terrible de tout le recueil.
À travers l'histoire d'un homme qui se retrouve seul en Algérie pour n'avoir rien fait d'exceptionnel, alors que tout le reste de la population a disparu, Chawki Amari met ses personnages atypiques dans des situations impossibles et, en même temps, pose un regard critique et virulent sur toute une société dévastée, qui n'a pris, de tout ce qui lui a été offert, que “le poison”. La conséquence est, qu'à présent, l'Algérie est coincée entre “un avenir hypothétique et un passé sans avenir”. Après que le mot “terrorisme” eut été lâché dans la nouvelle, “il fait toujours beau quelque part” où un homme demande l'asile politique dans un bar, Amari s'attaque au terrorisme à l'égard des intellectuels. Dans la nouvelle “3° E”, qui parle de désert, l'écriture de Amari devient enfin plus sereine, l'énergie plus canalisée, la violence moins évidente, la poésie plus présente.
À travers le voyage initiatique de deux jeunes Algérois dans le Grand Sud, l'auteur asservit les mots afin de décrire un désert mystique et paisible, loin de la violence de la capitale et de sa rumeur.
Pourquoi le désert dans un recueil urbain ?
En fait, Alger et le désert se disputent le cœur de Chawki Amari. Ils sont ses thèmes de prédilection et, en même temps, ils lui permettent de maintenir un certain équilibre dans l'écriture.
Alger par toutes ses contradictions et sa foule ; et le Sud pour son harmonie et sa sérénité. Le désenchantement hante également À trois degrés, vers l'est ; qui s'incruste à chaque phrase, chaque mot, chaque intonation. Il est annonciateur d'une nouvelle ère qui commence, qui rompt violemment avec les valeurs du passé. Le monde change, pas comme on le voudrait, mais c'est un fait, et il vaut mieux en rire qu'en pleurer.
Sara Kharfi
À trois degrés, vers l'est de Chawki Amari, recueil de nouvelles, 242 pages, Chihab 2008, 450 DA


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