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1er Novembre : A qui profite la fête ?
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 31 - 10 - 2010

56 ans après, longtemps après finalement, où en sommes nous du premier Novembre 1954, allons nous le fêter ou le commémorer, nous en souvenir ou nous en accommoder, allons nous nous glorifier à cette occasion ou nous en vouloir encore une fois et nous auto-flageller , ou tout simplement allons nous enfin prendre le taureau par les cornes (ou la cassette), nous réapproprier notre douloureuse histoire et nos démarquer définitivement de toutes ces festivités et ces vérités travesties au service des planqués de l'histoire.
Cette révolution dont le 1er Novembre marque le déclenchement, ne mérite t'elle pas plus d'investissements et d'investigations de notre part ? Pouvons encore nous contenter de dire que la révolution a été dévoyée et que notre libération est inachevée parce que malheureusement des traîtres et des prédateurs n'ont fait qu'attendre le moment propice pour venir tout simplement remplacer le colonialisme par un despotisme au service des mêmes puissances étrangères ?
Par quel miracle cette stratégie gagnante n'a-t-elle rencontré aucune résistance depuis le temps ?
A partir de quel moment toutes ces forces diaboliques se sont elles cristallisées ? Et pouvaient elles vraiment réussir seules à détourner toute une révolution, n'avaient elles que le hasard comme allié ?
Ils ont réussi à nous asservir, à redonner la cravache aux enfants de la cinquième colonne, à faire de nous de la chair à canon et de nos jeunes les nouveaux indigènes de l'occident, des bras bon marché comme l'étaient nos aïeux, des sans papiers, de la nourritures pour poissons ou encore des ceintures explosives.
Du statut d'indigènes ne sommes nous pas passés à celui de sujets civils ?
N'est ce pas là tout simplement une délocalisation d'un autre genre ?
A partir de quand la France a t'elle compris la fin du monde colonial ? Pire encore, qui d'autre le savait ?
Pourquoi le formidable Mouvement Nationale s'est il soldé par une horrible scission et un bain de sang ? Les victimes du 08 Mai 1945 n'étaient elles pas toutes sous la même bannière ?
Le premier assassinat politique fût sans doute l'horrible exécution de Abane Ramdane, mais à quand remonte le premier délit politique ?
Ceux qui ont consenti au sacrifice suprême pour une utopie, une « folle » idée qui s'appelait à l'époque la lutte armée contre l'une des plus grandes puissances militaires, ceux qui ont conçu, imaginé et vécu le premier Novembre, ces héros qui se savaient condamnés à ne jamais voir l'indépendance, à ne jamais revoir leurs enfants, ces hommes et ces femmes morts pour la plupart dans des conditions atroces, ces authentiques enfants de l'Algérie qui n'en pouvaient plus d'attendre le bon sens international, ces disciples de Messali El Hadj, peut-on aujourd'hui les questionner, en avons-nous le droit au fait ?
Peuvent ils nous dire si le premier Novembre était un coup de Poker ou un coup de force, y compris contre le destin, ou les deux à la fois ?
Tous ces problèmes de tribalisme, de clanisme et de régionalisme, n'ont-ils pas miné et guidé tous les mouvements dans ce pays ? De 1954 à 1962, combien de crimes ont été commis au nom d'une unité ou d'un front ? Combien de jeunes instruits ont-ils été lâchement fusillés ? Combien d'authentiques nationalistes engagés dans la lutte armée ont été froidement liquidés, juste pour avoir osé dénoncer des dérapages ou des privilèges de clans ?
Y compris parmi les premiers adeptes du 1er Novembre, peut-on dire qu'ils avaient ils tous les mêmes motivations, les mêmes convictions et la même foi ?
Lorsqu'on on revisite l'histoire et qu'on découvre tant de hargne parmi des compagnons de luttes et des frères d'armes, tant d'empressement à salir et à liquider tout ce qui était messaliste, on est droit de douter de la sincérité de certains, surtout qu'après l'indépendance, et comme par hasard, les plus virulents étaient les moins impliqués et les mieux planqués.
Avons-nous le droit de mettre dans les mêmes ouvrages, dans les mêmes loges, dans la même wilaya 5 des Zabana et des comploteurs ornementés ?
Jusqu'à quand allons nous encore tolérer que nos boulevards portent tantôt des noms de héros tantôt des patronymes de véritables sanguinaires ?
En quelques années, et avant même d'être indépendants, nous sommes passés d'une révolution populaire, pensée et décidée par des héros et portée par le paysan, nous sommes passés à une coalition obscure et mafieuse formée de barrons, de gradés et d'un Etat Major fort des sous officiers de la France.
Le comble est que cette cabale s'exprimait aussi au nom du 1er Novembre, c'était sans doute le deal fait sur notre dos avec plus d'une puissance et plus d'un service secret.
Ces ogres embusqués savaient que l'indépendance était acquise, ils n'ont pourtant pas hésité du fond de leurs salons de Genève à envoyer des milliers de pauvres immigrés Algériens se faire massacrer par Papon sous prétexte de vouloir porter la voix du FLN dans la rue Parisienne.
Plus l'indépendance approchait, y compris parce que politiquement la France était condamnée, plus les mystificateurs devait faire vite, Il y avait quelque part intérêt à ce que l'indépendance si chère au peuple, aux milliers de veuves et d'orphelins, reste entre les mains des marchands de rêve, il fallait saigner le peuple jusqu'au bout et même après ; là-dessus De gaulle, comme ses successeurs étaient sur la même longueur d'ondes.
Le peuple ne devait entendre parler ni d'accords secrets ni de tractations, il fallait juste qu'il continue de verser le sang de ses enfants et de croire à tout prix lui à une victoire militaire arrachée à la France.
La politique de la terre brûlée avait eu tout le temps de se pratiquer, les intellectuels comme la plupart des authentiques moudjahidines, lorsqu'ils n'étaient pas directement fusillés par leur « frères », se faisaient de toutes façons massacrer dans les maquis ou les villas Sesini.
Au jour d'aujourd'hui les témoignages sur la révolution se font au compte gouttes, sont hétéroclites, capricieux, irréguliers et ressemblent le plus souvent à des déclarations-menaces qu'à une volonté réelle de dire la vérité.
Nos archives ne nous appartiennent pas, et ce n'est certainement pas pour protéger ses criminels de guerre que la France nous cache tant de chemises !
Vous en conviendrez, il est plus simple et plus profitable pour nos charlatans et nos frimeurs de continuer à parler au nom de nous tous et de faire semblant par exemple d'exiger des excuses de la part du gouvernement Français, que d'exiger la restitution de toutes les archives ou d'ouvrir déjà celles dont nous disposons.
Et chaque année nous en sommes ainsi au même point, avec notre histoire et notre premier Novembre, tels des naufragés accrochés à la dernière épave qui peut encore rassembler ce peuple, une épave qui n'a pas livré tous ses secrets.
Ce peuple qu'on embaume à l'occasion du 1er Novembre, qu'on aromatise à chaque fois qu'il est utile pour notre ego à tous de nous persuader de notre originalité et de nos prouesses extraordinaires, de notre passé révolutionnaire, ce peuple de « Sbouaa », avez-vous remarqué comment très vite, et sans crier gars, nous l'accusons de complaisance et de lâcheté ?
N'y a t'il pas un sérieux conflit d'intérêt, une vérité qui nous échappe ou qu'on ne veut pas voir ?
Il n'est plus permis de continuer à tolérer ces demi vérités, cette histoire qui nous embrouille et nous trouble plus qu'elle ne nous éclaire, ces carnavals qui nous narguent et nous écoeurent et que pourtant décore notre beau Senjak.
Est-ce bien utile de rappeler que de jeunes émeutiers ont brûlé le drapeau national. Bien sûr, comme à son accoutumée avec les hors la loi, la justice a été exemplaire et intraitable et notre silence aussi fût légendaire face à ce signe qui ne trompe pas.
Lorsque les orphelins de nos 250.000 disparus, pour ne parler que de ceux qui n'ont même pas eu droit à une tombe dans leur pays, lorsque ces orphelins voient les rues et les cimetières de Chouhada décorés pour l'occasion (avec notre argent) avec entre autre tous ces magnifiques bouquets de fleurs assemblés à chaque 1er Novembre, à la mémoire du soldat inconnu, que pensez vous qu'ils puissent ressentir ?
Sachant, et c'est le plus grave et le plus impardonnable à mon sens, que ceux qui fêtent nos chouhada ainsi chaque année, sont ceux là même qui ont sacrifié les 250 000 Algériens et ceux là même qui continuent de bastonner les femmes et les orphelins de leurs victimes.
Ces orphelins de la tragédie dite nationale, ces enfants de « X-Algérien », se sentent ils au moins concernés par ce passé et ce 1er Novembre ?
Pourtant bon nombre d'entre eux, et nous le savons, sont des petits fils de Chahid ?
Trop de hasard, trop de répétitions dans l'histoire, le crime était il parfait au point que ses auteurs et leurs descendances se permettent de le reproduire aussi fidèlement et aussi impunément ?
En continuant à se présenter comme le digne, le légitime et le seul hériter de Novembre 54, le pouvoir nourrit délibérément ce sentiment schizoïde, ce déchirement cuisant et fondé, cet imbroglio déroutant et séditieux dont la conséquence ne peut donner qu'un rejet total et en bloc de nous mêmes, de notre histoire, de nos utopies, de nos luttes et donc du 1er Novembre, dans ce qu'il porté de plus noble et de plus serein.
Non héros peuvent tout nous pardonner sauf laisser le doute planer sur eux en abandonnant notre histoire et la leur entre les mains de ceux qui les ont tués par deux fois.
Je reste convaincue que parler des erreurs d'une révolution, fait plus peur à ceux qui ne l'ont PAS faite, qui n'y ont même jamais cru, qu'à ceux qui lui ont sacrifié leurs vies.
ZA, le 1er novembre 2010


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