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Transitions arabes : quand le vieux se meurt et le nouveau n'arrive pas à naître
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 22 - 11 - 2011


Ahmed Selmane
Mardi 22 Novembre 2011
Plusieurs pays en arabe sont en « transition », d'autres en attente installés dans un sentiment de sécurité illusoire. En Tunisie, l'évolution se déroule dans de bonnes conditions. En Egypte, elle est plus heurtée. Là, et encore davantage en Syrie, le vieux n'en finit pas de mourir et empêche le nouveau d'éclore.
Les tunisiens avancent
En Tunisie, n'en déplaise aux éditocrates parisiens décidemment très marqués par la vieille idéologue coloniale qui n'en reviennent pas de découvrir des tunisiens non-conformes à leurs visions, les choses se déroulent bien. Après une élection historique, l'Assemblée constituante se réunit à partir de ce mardi pour une inauguration solennelle. Auparavant, les principales forces politiques issues des urnes (Ennahda, 89 élus) et les deux partis de gauche Congrès pour la République (CPR 29 élus) et Ettakatol (20 sièges) se sont entendus sur la distribution du pouvoir. Les islamistes dirigeront le gouvernement avec Hamadi Jbali, le très tenace Moncef Marzouki, du CPR devient président de la république et Mustapha Ben Jaafar, pour présider la Constituante. Aucune expérience n'étant transposable sous forme de copié-collé, mais il faut bien constater que la Tunisie profite de la déconfiture morale de l'appareil policier de Ben Ali (qui va être sans doute, le corps à réformer le plus rapidement possible), l'armée ayant été de facto un réel soutien au processus de transition. Elle profite aussi de l'attitude très positive du personnel politique qui a aboutit, en définitive, à déminer le terrain. Et à créer les conditions pour que la politique soit enfin possible dans un pays où elle avait été bannie comme partout ailleurs dans le monde arabe. Le refus d'un Moncef Marzouki de reproduire les poncifs laïco-éradicateurs parisiens – chose qui n'a pas été évitée par d'autres – permet de rester sur un terrain politique moins phantasmatique. Rien n'est rose. La réalité est complexe. Il faut lire l'analyse de Sadri Khiari (Tunisie : commentaires sur la révolution à l'occasion des élections ) pour avoir un aperçu de la complexité politique et des difficultés qui attendent la Tunisie. Il faut néanmoins prendre acte d'un processus qui semble fonctionner. La Tunisie est marche. Et c'est sans doute le pays arabe où le changement se fait avec le moins de dégâts. Ce qui ne veut pas dire sans dégâts. Une boutade d'un homme politique sceptique disait que le changement a une chance de réussir car la Tunisie n'est pas dans une configuration géopolitique décisive. Mais il faut y ajouter – et c'est sans doute le plus important – une volonté générale d'avancer et de refuser les retours en arrière.
Egypte : L'armée face à la place Al Tahrir
L'armée égyptienne, place Tahrir
Neuf mois que Moubarak est tombé, l'âge de l'enfantement, mais rien ne semblait se décider. Une armée dirigée par les mêmes hommes que sous Hosni Moubarak qui « gère » la transition avec lenteur et qui cherche à se préserver d'un « contrôle civil » comme s'il était indigne que les élus du peuple aient leurs mots à dire sur les ressources affectés à une institution nationale. Moubarak et son clan ont été emprisonnés, le régime est toujours là. Dans un louvoiement permanent. Et surtout dans des tractations souterraines entre militaires et les Frères musulmans pour des arrangements pouvant entraver la démocratisation du pays. Les Frères Musulmans ont cessé d'être uniformes, les jeunes montrant une réceptivité forte à la défense des libertés démocratiques. Mais l'organisation est sous hégémonie d'une bourgeoisie d'affaires demandeuse « d'ordre » et prête à des arrangements de « stabilisation » avec le régime. Il n'est donc pas surprenant de voir les Frères Musulmans prendre leur distance à l''égard de la manifestation prévue ce mardi et ait accepté de répondre à la réunion de dialogue proposée par les militaires. Le Parti de la liberté et la justice, issu des Frères musulmans le justifie par le «souci de ne pas entraîner le peuple vers de nouveaux affrontements sanglants avec des parties qui cherchent davantage de tensions». Le souci est louable. Les provocations sont possibles et les manipulations aussi. Il reste aussi que la contestation de l'ordre établi a enfanté un espace original, celui de la Place Al Tahrir, au Caire et avec des duplications dans d'autres villes, où une multitude d'acteurs politiques et des énergies citoyennes exerce une surveillance du processus et pousse au démantèlement réel de l'ancien régime et de l'ordre ancien. La Place Tahrir, institution informelle de la révolution, est devenue clairement un obstacle à la normalisation. Elle est la cible de l'appareil policier qui a été totalement discrédité par les années Moubarak et par la répression. La soudaine éruption de violence orchestrée par le pouvoir militaire contre une Place Al Tahrir récalcitrante et qui montre qu'elle n'est pas dupe. Depuis des mois, la méfiance ne faisait que s'amplifier au sujet des aux intentions du haut-commandement de l'armée. Et la Place Al-Tahrir est restée le lieu par excellence de l'affirmation d'une dignité reconquise et à laquelle les égyptiens ne veulent plus renoncer. Désormais, la question fondamentale du rôle de l'armée est ouvertement posée en Egypte. De la manière dont sera résolue cette question critique, dépendra largement l'évolution du processus égyptien. Le pire n'est jamais sur. Mais il ne faut jamais oublier que dans une crise dans un pays au poids géopolitiques lourd, les transitions sont difficiles et imprévisibles. Comme le disait Antonio Gramsci, la « crise survient justement dans le fait que le vieux se meurt et que le nouveau n'arrive pas à naître: cet interrègne est marqué par l'éclosion d'une grande variété de symptômes morbides. ».
Note algérienne : On ne change pas une équipe qui gagne
Au Forum des chefs d'entreprises (FCE) avec un nombre réduit de votants, Reda Hamiani a rempilé pour un troisième mandat. Faut-il faire un commentaire si ce n'est celui de la trivialité footballistique genre : « on ne change pas une équipe qui gagne » ! La preuve, on importe jusqu'à 50 milliards de dollars. Les faux producteurs et vrais importateurs peuvent en effet pavoiser. L'Algérie ne change pas. Elle importe.


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