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Une maman vend son enfant pour un laissez-passer.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 17 - 11 - 2012

Pour pouvoir s'ouvrir les portes de l'europe (reportage)
une maman vend son enfant pour un laissez-passer
El Watan le 17.11.12
Etre reconnu comme chargé de famille ou atteint d'une pathologie grave, sont les deux cas de figure susceptibles de garantir l'éligibilité au transfert, sous la tutelle d'ONG internationales, vers la péninsule des migrants en rétention dans le CETI.
Pour les remplir et pouvoir ainsi se mettre à l'abri des expulsions, nos compatriotes usent et abusent de subterfuges les plus fous. Le cas le plus frappant est indéniablement celui de Nadia – elle a préféré être appelée ainsi – une jeune Oranaise, la trentaine à peine entamée. Nous l'avons rencontrée à la sortie du CETI, où elle a été installée depuis plusieurs mois. Avant de débarquer à Melilla, cette mère célibataire, deux enfants en bas âge, menait un rythme de vie effréné.
Sa cupidité aveuglante et son amour immodéré pour l'argent l'ont dépouillée de son amour maternel. Car, elle n'a pas hésité à vendre un de ses enfants à un faux couple pour 200 000 DA. Une transaction grâce à laquelle les nouveaux «parents» ont pu obtenir un livret de famille à Maghnia, avant de prendre la route vers l'enclave espagnole munis de faux passeports marocains. Une fois arrivée, la vrai-fausse famille élira domicile au CETI. Peu de temps après, c'est au tour de Nadia de tenter l'aventure melillienne en empruntant le même itinéraire. Et c'est l'immense bonheur des retrouvailles, les deux «familles» enfin réunies sous le même toit (CETI). Cependant, ce bonheur s'est vite estompé pour laisser place à de violentes frictions. A cela une raison : les démarches en vue du grand départ vers la péninsule de la fausse famille étaient en bonne voie.
Pour Nadia, la pilule avait du mal à passer. Elle décidera alors de faire cracher le couple, lui exigeant une somme supplémentaire de 60 000 DA. Se sentant floué, sa partenaire ayant failli à ses «engagements contractuels», le prétendu chef de famille finira par tout dévoiler à l'oficina (direction) du centre avant de plier bagages et de retourner en Algérie.
Sur décision judiciaire, les deux enfants ont été confiés aux services sociaux de Melilla. Se retrouvant menacée d'expulsion, Nadia optera pour une nouvelle grossesse. Cette fois-ci, le géniteur est un Bangladeshi interné du CETI, marié et père de 4 enfants, restés au pays. L'histoire de Soumeya de Mostaganem, 23 ans, arrivée à Melilla le 26 août 2011 pour fuir une famille très conservatrice et un douloureux mariage, est tout aussi bouleversante. Cette brune aux grands yeux verts est la maman du petit Mustapha, un bébé de trois mois. Il est le fruit d'une relation passagère avec un clandestin algérien, rencontré au CETI. Soumeya risque d'être séparée de Mustapha. Le père, ayant refusé de le reconnaître, a réussi à s'installer dans l'Hexagone.
«Mon fils est ma seule et unique raison de vivre. Je ne sais plus quoi faire, je me sens perdue. Pour fuir cette amère réalité, je me noie dans l'alcool», nous dit-elle en sanglots. A défaut de s'acquitter de 450 euros pour les produits volés dans un magasin de prêt-à-porter de luxe, pourtant récupérés par les services de sécurité lors de la perquisition du dortoir, Soumeya aura sur le dos 45 jours de prison ferme. Elle faisait partie de l'un des deux groupes d'Algériens du CETI démantelés dans le cadre d'une grosse affaire de vol, de trafic de drogue et de prostitution.
Cette affaire, qui a éclaté début octobre, a fait la une de tous les médias locaux. «A Melilla, depuis les événements de l'automne 2005 et les tragiques assauts massifs de migrants subsahariens, aucune autre affaire n'a fait autant de bruit et suscité autant de colère auprès des populations», nous dit Jesus Blasco De Avellaneda, grand reporter de El Telegrama. «A Melilla, les gens ont peur des Algériens», «Les Algériens n'ont pas une excellente réputation», «Le taux de délinquance auprès des Algériens est le plus élevé au CETI et dans toute la ville», «Les Algériens sont des voyous, dangereux», ou encore «Que font-ils ici ? Ne savent-ils pas que nous sommes en crise ?
L'Algérie est un pays riche, tellement riche qu'elle a prêté de l'argent au FMI», ne cessait-on de nous répéter tout au long de notre séjour melillien. Il est clair que ces clichés et ces stéréotypes qui leur collent à tort ou à raison à la peau, nos compatriotes en souffrent suffisamment. Ils vivent dans l'exclusion sociale la plus totale et l'enfermement dans sa dimension la plus amère. Au CETI, les gestionnaires et les gardiens en ont fait leurs souffre-douleur, à l'extérieur ils sont ces «pestiférés» que tout le monde fuit.
La viscérale haine qui leur est vouée par les politiques, amplifiée par les deux derniers scandales du CETI, semble avoir laissé de profondes marques au sein de ce territoire et de ses mentalités. En témoigne l'interdiction d'accès aux grandes surfaces et supermarchés de la ville qui leur est infligée.
Les deux grandes enseignes Dia et Lidl ont ouvert le bal. Elles ont déjà engagé des «mouchards» pour les aider à les reconnaître, nos compatriotes étant souvent confondus avec les Marocains.


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