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Le Maghreb en zone de turbulence. L'Algérie première cible des djihadistes.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 19 - 02 - 2013

L'Algérie, pays aux milles énigmes est la cible privilégiée des islamistes armés activant dans le sahel. Son ennemi numéro un, Mokhtar Belmokhtar alias le borgne a choisi la Libye comme pays d'adoption pour entrainer et préparer ses troupes appelées à mener des opérations de grande envergure sur le sol algérien. A Alger et à la DRS (direction du renseignement et de la sécurité), la situation est critique et la gestion de plusieurs secteurs à la fois (politique, économique, sécuritaire etc....) laisse à penser que les algériens semblent dépassés par les événements qui se succèdent. L'intervention française au Mali, l'attaque du site gazier d'In Amenas, les présidentielles de 2014 qui approchent, les dossiers de corruption qui gangrènent les institutions du pays sont autant d'éléments à gérer par le staff du général du corps d'armée, Mohamed Lamine Médiène alias Toufik, homme fort du régime algérien et seul personnage à pouvoir tenir tête au président Bouteflika.
A la DRS, les rumeurs les plus folles fusent de partout ces dernières semaines et la direction du renseignement et de la sécurité (DRS) semble désorientée face aux rebondissements qui se succèdent dans tous les domaines.
Très au fait du système de gouvernance en Algérie, l'ancien vice-président de la SONATRACH, Hocine Malti est allé jusqu'à s'adresser directement via une lettre ouverte publiée par le site Médiapart, au puissant patron des services secrets algériens, le général Mohamed Médiène alias Toufik, en l'interpellant sur la corruption qui gangrène la première compagnie pétrolière africaine.
Mais ce qui fait sursauter l'ex sécurité militaire algérienne n'est autre que la situation au Sahel et le positionnement des uns et des autres parmi les belligérants du conflit, au point qu'on n'arrive plus à situer qui est avec qui.
Un mois après la prise d'otages dans le site pétrolier d'In Amenas, des zones d'ombre perdurent quant à la facilité signalée chez le groupe terroriste pour prendre d'assaut un tel site ultra-protégé.
Durant ce tragique événement hyper médiatisé à travers la planète, une ombre avait plané tout au long de la dite prise d'otages soldée par une intervention musclée de l'armée algérienne. Il est question du chef de l'état. En effet, Bouteflika a été invisible pendant et après l'événement en question. Pas un mot qui aurait pu ne serait-ce que rassurer ses concitoyens, les investisseurs étrangers et surtout les pays qui avaient des expatriés otages du groupe de Mokhtar Belmokhtar. Le « chef suprême des armées » n'a pas daigné souffler un mot sur ce dossier largement commenté pourtant par bon nombre de chefs d'états occidentaux et il a fallu attendre plus d'un mois pour qu'un « message » du président algérien soit lu devant une assistance à Annaba lundi dernier. Bouteflika loue ainsi le courage des éléments de l'armée lors de leur intervention sur le site gazier pour mettre fin à la prise d'otages.
Surprise par l'incursion terroriste sur le site pétrolier d'In Amenas, la DRS avait pour sa part évincé les hauts responsables civils censés gérer cette crise qui avait ciblé en plein fouet le robinet qui fait vivre les algériens depuis leur indépendance. La troupe à Toufik n'avait rien vu venir de ses frontières sud est, précisément du coté libyen où pourtant les hommes de Belmokhtar ont été à maintes reprises les hôtes de luxe du groupe djihadiste libyen Ansar Charia. Force est de rappeler que Belmokhtar alias Abou Khaled avait d'ailleurs séjourné plusieurs semaines fin 2011 et mars 2012 dans la banlieue de Benghazi. Depuis, le chef du groupe des « signataires par le sang » n'a pas arrêté de faire des descentes chez ses frères d'armes libyens, généreux en fourniture d'armements, médicaments et autres équipements de téléphonie satellitaire. Lors de la prise d'assaut du site gazier en janvier dernier, les hommes envoyés par Belmokhtar disposaient d'armement lourd fourni en Libye. Mieux encore, ils étaient habillés de tenues militaires identiques à celles fournies aux militaires libyens. Des sources sécuritaires occidentales avaient eu écho dès la mi- 2012 du déplacement fréquent de Belmokhtar dans la région d'Al Wayfiyah, située à peine à 35 kms de Benghazi. Sur place, le chef des « signataires par le sang » assistait même à l'entrainement de ses nouvelles recrues, notamment des tunisiens, des égyptiens et bien sûr des algériens ayant fui les maquis de la Kabylie, apprendront les espions américains notamment qui depuis leurs navires de guerre en méditerranée tendaient l'oreille attentive aux écoutes téléphoniques provenant du territoire libyen. En janvier dernier, Belmokhtar aurait été aperçu dans la zone d'Obari, région qui abrite plusieurs centres d'entrainements de djihadistes, notamment celui du GICL (groupe islamique pour le combat en Libye) anciennement dirigé par Abdelhakim Belhadj. L'ombre de Belmokhtar raconte A. Belaid, un richissime libyen de Benghazi branché dans le commerce, plane un peu partout ici. Ce dernier laisse entendre que Belmokhtar se déplace en Libye entouré de ses propres gardes mais guidé par des salafistes locaux. « Il est protégé par les durs, ceux affiliés à katibet Ibn Echikh Ellibi (ancien afghan et proche de Belmokhtar) et surtout les partisans de Jamel Abou Hamed figure emblématique chez les salafistes libyens, le territoire de notre pays est vaste et les salafistes ont installé plusieurs bases au nord, au centre et dans le sud du pays. Personne n'ose désarmer les katibats les plus armées et les plus intégristes, le pouvoir en place tente de jouer la montre et négocie avec eux au cas par cas et selon les conflits inter-tribus » ajoutera notre source qui se dit non surpris d'apprendre que l'attaque contre le site gazier d'In Amenas fut préparée dans son pays par la troupe de Belmokhtar.
L'assistance offerte par les djihadistes libyens aux hommes de Belmokhtar illustre par ailleurs la confiance réservée envers celui qui est à leurs yeux le seul capable de venger l'attitude du régime algérien lors de la révolution libyenne de 2011 ponctuée par le renversement du dictateur Kadhafi et sa famille. En effet, Alger avait non seulement affiché son mutisme lors du soulèvement populaire signalé à l'est de ses frontières sud mais avait également accordé l'asile à ce qui restait parmi les membres de la famille du « guide » libyen. L'épouse du colonel déchu et assassiné avait faut-il le rappeler, regagné le territoire algérien en aout 2011 en compagnie de ses deux fils Hannibal et Mohamed ainsi que Aicha sa fille. Par ce geste, « humanitaire » selon Alger, la grogne ne s'est pas fait attendre à Tripoli chez les rebelles voyant ainsi le régime algérien comme allié de taille au clan Kadhafi.
Est-ce à dire que Belmokhtar a transféré son quartier général jusque là signalé un peu nomade dans plusieurs villes maliennes ? Tout porte à le croire. L'avantage de la Libye, en plus du soutien logistique mis à sa disposition par ses anciens frères d'armes afghans, est une zone affichée par l'occident comme instable et non sécurisée. La plupart des pays européens ayant participé à la guerre en Libye de 2011 avaient récemment sommé leurs ressortissants à quitter plusieurs villes de ce pays, principalement Benghazi où fut assassiné l'ambassadeur américain Christopher Stevens le 11 septembre dernier, journée symbole à plus d'un titre pour les intégristes de tous bords. Plus de consulats, ni d'ambassades ouvertes par peur d'attentats terroristes, le dernier en date a été perpétré à Benghazi contre la voiture du consul italien en janvier passé. La fermeture de ces représentations diplomatiques signifie aussi la réduction maximum du nombre des espions occidentaux dans ce pays, pourtant livré à l'incertitude et à l'anarchie, laissant ainsi le champ libre aux djihadistes décidés à instaurer le califat islamique en Afrique du nord avec comme politique, l'application de la charia.
Et le pouvoir libyen dans ce labyrinthe libyen ? Les politiques tentent de cogérer les crises avec les islamistes les plus modérés dont certains avaient opté pour la création de partis politique. Leur souci majeur reste la situation sécuritaire pour le pouvoir libyen. Son président du parlement avait échappé de peu à la mort en début janvier de l'année en cours à Sebha ville située à plus de 600 kms de Tripoli, lors d'un attentat commis par un groupe intégriste.
Abdelhakim Belhadj, ancien afghan et gouverneur militaire de Tripoli pendant la révolution avait depuis crée son propre parti, El Watan, même s'il reste à l'écoute orientations qataries, à savoir gérer l'envoi de djihadistes vers la Syrie via la Turquie. Ce dernier soupçonné à Tripoli par ses ex lieutenants d'avoir réussi à mettre à son profit des sommes colossales récupérées dans les banques de la capitale durant la guerre tente ces dernières semaines à quitter le pays. L'Algérie lui a refusé l'accès, contrairement à la Tunisie où il y séjourne souvent, notamment pour se faire soigner. En décembre 2012, il a été admis dans la clinique des Berges du lac à Tunis. Djebali, le premier ministre tunisien et son chef de parti Ghannouchi lui ont même rendu visite.
Quel avenir pour la région ? L'incertitude est réelle et inquiète les pays ayant des intérêts colossaux dans cette zone. La Tunisie est en pleine crise politique après l'assassinat de Chokri Belaid, opposant de gauche. L'arrivée massive de salafistes vers Tunis complique par ailleurs la tâche aux troupes d'Ennahda, parti islamiste au pouvoir et qui espère compter sur l'occident pour le redressement du pays au bord de l'asphyxie financière, fonctionne à minima et les investisseurs ne font plus la queue pour demander des visas d'investir. L'Algérie, elle est confrontée à des groupes terroristes qui sillonnent à ses frontières sud en attendant le moment propice pour surprendre. L'effet guerre en Libye n'a fait qu'accentuer l'instabilité dans toute une région.


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