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Crise des références,crise identitaire et crise de l'ambition et de confiance en soi
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 28 - 02 - 2013

La dépolitisation massive et volontaire, menée depuis cinquante ans en Algérie, a débouché sur un champ politique en ruine . Ayant banni toute vie politique réelle,le régime isolé a fini par conduire le pays vers un véritable échec politique .
Partant de cette crise politique, le pays déboucha sur des crises sociale, culturelle ,économique,identitaire et référentielle .
Partout dans le monde, les gens se réclament du pays de leur naissance . Une personne née en Turquie se dit turque,celle qui est née en Italie, se dit italienne . Un marocain,se dit marocain !
Chez nous, les gens se disent musulmans,arabes ou kabyles .Cependant,ils ne se disent algériens que rarement . Comment expliquer,ce sentiment d'appartenir à des nationalités qui n'existent pas ? car au final,les nationalités arabe ,musulmane ou kabyle,n'existent pas !
Comment expliquer les choix des noms que nous donnons à nos établissements privés ou publics ou à nos produits ?
Le restaurant Beyrouth d'Alger,le Café Baghdad de Skikda,l'école Ramses de Constantine,le Lycée Damas d'Oran ou le restaurant Napoli de Tizi ouzou ,ont ils leurs équivalents ailleurs ? Autrement dit,existe t-il le Café d'Alger à Beyrouth , le Lycée Oran à Damas,le restaurant Tizi ouzou à Napoli ou l'école Massinissa au Caire ?
Le choix des noms de nos produits de consommation,du genre « café Flaminco » ou « café Bonal »,a t -il une connotation algérienne ? existe t-il derriére ce genres de noms,un message culturel algérien ? ou une identité algérienne ?
Quelle signification,peut on donner au fameux « one, tau,trrri,viva l'Alégérrrééé » hurlé par nos jeunes ,alors qu'en Tunisie,par exemple,les supporteurs tunisiens scandent « Yahyaw ouled bledi » de Rabah Dariassa !
La réalité,est que nous souffrons d'une véritable crise des références qui évolue aux côtés d'une crise de confiance en soi ,aggravées d'une crise identitaire . Ces crises,nous pénalisent énormément aussi bien politiquement que culturellement,socialement et économiquement .
Malgré la faillite du régime en place à Alger et malgré le nombre important de manifestations organisées par des citoyens ici et là, tous les jours à travers tout le territoire national et dont le nombre dépasse par moment 25 manifestations par jour,les élites algériennes, n'arrivent pas à canaliser ce mécontentement pour conduire le peuple vers la liberté !
Au moment où le pays est menacé sérieusement d'une occupation étrangère, les opposants de différents bords, continuent leur auto flagellation. Les uns s'attaquent à l'histoire du pays pour la déformer, les autres se spécialisent dans la démolition des repères nationaux .
Farhat Abbas,Massali Hadj et Benbadis,les trois pères fondateurs du nationalisme algérien des temps modernes,ne sont pas épargnés . Abbane Ramdane,celui qui a osé s'opposer à Djamel Abdenasser,en voulant imposer la primauté de l'intérieur sur l'exterieur,ne fait pas l'exception . L'Emir Abdelkader,homme de science, ayant sacrifié sa carrière et sa vie de famille,pour se réserver à l'Algérie et au peuple algérien,prendra lui aussi,sa part de flagellation !
Il faut savoir, que les nations, ne se construisent pas du néant . Le processus qui mènera à la formation de la nation algérienne,est encours . Il sera long,il nécessitera de la continuité, de la stabilité et du bon sens . Nous ne pouvons pas tout détruire à chaque fois pour tout recommencer . Farhat Abbas,que nous détruisons en tant que symbole, peut devenir par ses publications et son militantisme ,un trait d'union entre différents opposants et un exemple pour de nombreux compatriotes .
Farhat Abbas,fut un intellectuel passionné de livres et de voyages . La situation de son pays, la misère de son peuple, l'ont obligé à changer d'itinéraire . Son arrivée en politique, n'était motivé ni par le gain, ni par la gloire . Dès ses premiers contacts en début de l'année 1955,avec Abane,il déposa dans la caisse du F.L.N un million de francs de son argent personnel, ainsi qu'une grande quantité de médicaments . Son parcours politique, est passé par trois étapes .
- Etape de l'assimilation :
Ayant pris conscience de la gravité de la situation que vivaient les algériens sous la domination coloniale, le jeune Farhat Abbas,agé alors de 20 ans, s'est mis à rédiger clandestinement sous le pseudonyme de Kamel Benseradj,des articles de journaux pour réclamer l'égalité des droits entre algériens et européens d'Algérie . Pour plus d'efficacité,Farhat Abbas,sort de la clandestinité ,il prend l'administration coloniale au mot et décide de se présenter aux différentes élections locales et territoriales . C'est ainsi, qu'il fut député à plusieurs reprises. Convaincu de la nécessité du changement pacifique, il décida d'exercer une pression sur la puissance coloniale,en lui réclamant des droits, tout en exerçant des pressions sur son propre peuple en lui demandant de s'intégrer dans la vie politique et sociale pour améliorer son quotidien . Après des années de militantisme, il comprendra, que ni la France, ni son propre peuple n'étaient prêts pour l'assimilation .
- Etape du militantisme pour une rupture pacifique :
Après l'échec de la premiére étape,Farhat Abbas,contacta en 1942,le chef nationaliste Massali et le leader des Oulamas,Al Ibrahimi qui a succédé à Benbadis aprés la mort de celui ci en 1940 . Le but recherché par Farhat Abbas,est d'unir l'effort national afin d'exploiter les événements de la deuxième guerre mondiale et décrocher des concession de la part de la puissance coloniale qui aboutiraient à l'indépendance pacifiquement . Massali et Al Ibrahimi,le chargèrent de rédiger le manifeste du peuple algérien en 1943 où il réclamait ouvertement aux noms des trois tendances du mouvement national, le droit des algériens à l'indépendance dans des conditions pacifiques .
La réponse française, ne tarda pas à venir . Elle coûtera 45000 morts aux algériens en 1945,lors des événements de Sétif,Kharrata et Guelma . Déçu,Farhat Abbas et l'ensemble des militants du mouvement national, finiront par comprendre que seule la force armée, pourrait mettre fin à l'occupation .
-Etape de la lutte armée :
Contacté par Abbane dès les premiers mois du soulèvement du 1er Novembre,Farhat Abbas,n'a pas hésité pour rejoindre la révolution,mettant ainsi ses talons d'homme politique et de fin diplomate, au service de son pays .
A l'indépendance, il s'opposa aux comportements de Bebella qui voulait que les algériens deviennent plus égyptiens que les égyptiens . Précis et fin observateur ,il utilisa l'expression adultère politique pour décrire les débordements de Benbella .
Il sera aussi précis vis à vis de Boukharouba,qu'il qualifia de bandit, tout en qualifiant son système de banditisme politique .
Les compatriotes qui l'attaquent, lui reprochent le projet d'assimilation qu'il a défendu durant les années 20 et 30 . Nous devons savoir, que sur les trois pères fondateurs du mouvement national,seul Massali Hadj,a réclamé dès le départ l'indépendance . Farhat Abbas,a commencé sa lutte anticoloniale en réclamant des droits civiques aux algériens . Les Oulamas de Benbadis,milittaient durant les années 30,pour l'obtention de la spécificité culturelle arabo-islamique dans le cadre de la grande France . Les revendications d'indépendance, manifestées par Farhat Abbas et par les Oulamas,ne se sont exprimées qu'à partir de 1942,suite au refus de la puissance coloniale de toute concession .
En homme politique pacifiste,conscient du degré de détresse de son peuple,Farhat Abbas,voulait durant les années 20 et 30 améliorer les conditions des algériens en les invitant à s'intégrer dans le système colonial . Mais le mal,était si profond,qu'il a fini par comprendre que seule l'indépendance pouvait régler les souffrances des algériens . Dans son évolution,Farhat Abbas,a emprunté le même itinéraire que les Oulamas,à la différence que ces derniers réclamaient la spécificité culturelle et religieuse, alors qu'il réclamait des droits civiques .
L'autre personnalité historique, qui suscite la polémique,est Abbane Ramdane .
Politiquement parlons,le congrès de la Soummam,dont il ne fut pas le seul architecte,est d'une clairvoyance exemplaire . Les cinquante années « d'indépendance »,nous prouvent la nécessité de la primauté du politique sur le militaire de même que la primauté de l'intérieur sur l'extérieur. Dans un Etat de droit, l'armée est sous la responsabilité d'hommes politiques élus par le peuple. Dans tout pays qui se respecte, c'est l'Etat qui a une armée et non pas l'armée qui a un Etat et un gouvernement qu'elle nomme . Les cinquante années « d'indépendance», nous ont montré qu'une grande partie des décisions algériennes se prenaient et continuent à se prendre ailleurs que chez nous. La primauté de l'intérieur sur l'extérieur, visait justement à s'assurer de la souveraineté de la décision algérienne.
Nous aspirons tous au changement. Ce projet légitime est réalisable. Il se fera dans le cadre des valeurs algériennes . Nous devons sortir de notre statut d'intellectuel pour enfin endosser nos responsabilités politiques . Un discours de rassemblement et d'union, nous sera nécessaire pour mener à bien notre mission de libération. Les déclarations du 1er Novembre et celles du congrès de la Soummam, nous servirons de cadre. Les trois pères fondateurs du nationalisme algérien des temps modernes, nous servirons d'exemples. L'Algérie a les moyens de devenir en un temps record une puissance régionale, à condition que ses enfants retrouvent confiance en eux, en leur histoire et en leurs repères communs.


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