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Ould Abbès, un zélé maître-censeur
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 03 - 2018

S'agissant des menaces d'un Ould-Abbès craignant, avant tout, pour son poste, ne doit-on pas rappeler certains précédents exemplaires qui firent autant de victimes que de mandats présidentiels ? A lui seul le magistère de Bouteflika n'en sacrifia-t-il pas précisément quatre secrétaires généraux en comptant évidemment Boualem Benhamouda qu'il hérita de l'ère Zeroual ? Même si l'on doit se méfier de ce genre de coïncidence permettant d'étayer la thèse du putschisme, auquel le FLN a habitué la classe politique, il n'en demeure pas moins que le maître-censeur (à défaut d'être le maître-penseur) qui le dirige est en train de donner des signes d'affolement pour si peu.
Beaucoup de bruit pour rien si ce n'est une liberté de propos ou d'initiatives de quelques militants plutôt empressés de plaire au palais que de le critiquer ! Car enfin à quoi sert-il de convoquer avec tant de tapages un conseil de discipline quand les supposées «déviances» ressemblent à de l'allégeance au «grand frère» ? Il est vrai que ses reproches sentent eux aussi la naphtaline car ils rappellent les misérables mises au pilori du temps du parti unique. Vieux jeux comme le sont d'ailleurs ses recours aux sanctions, Ould-Abbès ne se ronge les méninges que pour être à son avantage en vue d'une session décisive du comité central qu'il veut contrôler et en faire une étape-clé au profit de sa légitimité.
Ce serait donc uniquement une sorte de pathologie «existentielle» qui le pousse à cette forme de brutalité alimentée par son ego. En lançant à la cantonade un pareil défi, ne se révèle-il pas comme un homme d'appareil trop obnubilé par son rôle d'acteur principal d'une reconduction présidentielle au point d'éconduire toute la courtisanerie qui offre publiquement son soutien sans passer par son accord ? A travers cette mégalomanie galopante, il n'est déjà pas loin de ressembler à son prédécesseur, sans toute de même la trivialité de l'inénarrable Saâdani.
Rien, par conséquent, n'a changé dans les mœurs politicardes du FLN qui, par ailleurs, empêche les rouages de l'Etat de remplacer leur «disque dur». Avec une rhétorique reconduite en toutes circonstances, l'octogénaire, promu à l'automne 2016, a réussi effectivement à façonner cette chapelle de telle sorte qu'elle est l'unique dépositaire de la prochaine légitimation au sommet. En reprenant à son compte la stratégie du pilonnage politique qui fit la notoriété de Saâdani, Ould-Abbès y rajouta la mise à l'index de toutes les velléités relatives à la question du 5e mandat. Devenu un crime de lèse-majesté de la part de quiconque l'aborde, il contribua à l'incompréhensible censure qui règne dans la classe politique actuellement. Quand bien même les partis évitent par eux-mêmes les foudres inquisitoires du pape de la flagornerie, il n'est pas dit par les oracles que cette autocensure soit bénéfique pour le passage en force, prévu en 2019. Ould-Abbès en activiste de service est loin de posséder les bonnes aptitudes de manœuvrier. Celui qui serait capable de concéder des ouvertures à l'adversité pour ramasser la mise par la suite. En malmenant même les alliés du régime, il isole en fait le FLN alors qu'il prétend avoir gagné la bataille des «primats», sauf qu'une victoire contre une classe politique plurielle fait remonter à la surface de l'opinion d'autres ressentiments. De ceux dont le coût est pour l'instant inconnu mais qui affaiblit dans l'immédiat la crédibilité du pouvoir en vue du prochain rendez-vous.
C'est donc un FLN consolidé en tant que «parti-Etat» qui aujourd'hui bride les faibles îlots de la contradiction. «Néo» parti unique, sa pratique actuelle s'inspire à nouveau de ce que fut l'appareil du temps où il s'était baptisé «la maison de l'obéissance».
Ould-Abbès, très à l'aise dans ce type de «résidence politique», ne peut que recycler les méthodes de celle-ci.
C'est ainsi qu'au-delà de l'immense malentendu historique datant de 1964 (4e congrès) grâce auquel il devint un... «Parti-pris », ce FLN s'est, jusqu'à présent imposé comme la pièce maîtresse dans l'échiquier politique. C'est-à-dire une machine à gouverner sans partage mais avec la caractéristique de crises intestines à répétition. Etonnamment, ces déstabilisations qui le secouent cycliquement ont toujours été perçues comme étant des indices d'un changement de perspectives en haut lieu. Devenu la principale grille de lecture des soubresauts des régimes, il est inévitablement la source incontournable des analyses notamment celles qui s'intéressent aux guerres des clans politiques et débouchent sur l'arbitrage des tribunaux disciplinaires, par exemple. Il est d'ailleurs significatif que depuis 1989, date à laquelle le FLN cessa formellement d'être un parti unique, son influence demeurera malgré tout importante dans les stratégies des pouvoirs. Après avoir sacrifié sur l'autel d'Octobre 1988 Messadia, Chadli ne fit-il pas appel à Mehri qui lui semblait posséder les capacités et la subtilité doctrinale pour aborder les courant islamistes, alors dominants ? Il en fut de même avec Zeroual et l'armée qui actionnèrent Boualem Benhamouda pour éjecter son secrétaire général du moment partenaire «contrat de Sant'Egidio ». Certes dans ces deux cas-là, les changements se justifiaient doctrinalement. Ce qui ne sera plus le cas par la suite quand les redressements devinrent une affaire de règlement de comptes. L'épisode de Benflis et du 8e congrès est à ce jour révélateur du caractère politicien de ces répudiations. Depuis, c'est sensiblement aux mêmes procédés que l'on eut recours.
Un putschisme cultivé comme tradition et que l'on actionne au moindre désaccord. Autant souligner que, rares furent des ruptures idéologiques véritables à l'origine des changements de direction. Curieusement, cela ressemble, oserons-nous écrire, à ce «peuple» du FLN qui ne sut jamais se projeter hors de l'orbite des pouvoirs. C'est-à-dire qu'il est idéologiquement protéiforme n'obéissant qu'aux aspirations des pouvoirs qui se succèdent.
De nos jours, d'ailleurs, celui qui parmi ses caciques en est l'archétype ne s'appelle t-il pas Ould-Abbès ? Cet homme de grande servitude qui continue à croire qu'un militant politique «ça ferme sa gueule» ou ça démissionne se trompe outrageusement. Et pour cause !
Il suffit de lui rappeler que son opération de nettoyage par le vide ne traque en vérité que les dérisoires aspects de la militance» quand il est temps de forger, en priorité, une doctrine à ce FLN qui n'en possède guère depuis bientôt 20 années.
B. H.


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