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MSP : question existentielle à propos de l'«entrisme» !
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 05 - 2018

Perçu au sein de la mouvance islamiste comme un modèle d'opportunisme politique et de prudence tactique, le MSP est-il en train de brader les «qualités» à l'origine de sa notoriété. A en croire les analyses publiées par la presse et décrivant, par le détail, les divergences de points de vue, il est facilement imaginable que ce 7e congrès, en train de se tenir, ne pourra déboucher que sur des motions ambiguës dont la conséquence principale résidera alors dans l'aggravation de son déficit de visibilité politique. En effet, l'on peut d'ores et déjà se demander à quoi ressemblera l'héritage de Nahnah si le congrès optait pour une inconfortable posture médiane : celle du «ni... ni». Autrement dit, ni entrisme traditionnel, ni adhésion à l'opposition.
Même si, par conformisme journalistique, l'on doit tout de même attendre les conclusions du congrès, rien, par contre, n'interdit de mettre en lumière les contradictions et les pratiques internes qui altérèrent progressivement la confiance réciproque entre ses dirigeants.
Retour donc aux conclusions du congrès de 2013 qui vit Makri succéder à Soltani, lequel ne s'était même pas présenté. Or, si les aspects du déroulement de ce congrès furent exagérément qualifiés «d'exemplaires» au nom de la transition, c'est que le contexte de l'époque se caractérisait par des turbulences en séries qui paralysèrent la totalité de l'activité du parti. Cela dit, si un changement à la tête d'un courant politique doit nécessairement s'accompagner par une réorientation de la ligne doctrinale, ce ne fut pas le cas pour Makri. En effet, s'il était parvenu à s'imposer dès 2013 comme l'antithèse de Aboudjerra Soltani, ce n'était pas tant à propos de la doctrine de l'entrisme légué par Nahnah mais seulement au sujet des limites dans son usage.
Critique acerbe au sein du madjliss echoura, il n'avait, en effet, jamais cessé de cibler le secrétaire général qu'il soupçonnera d'être à l'origine du dévoiement du «mouvement» jusqu'à devenir le faire-valoir du pouvoir, alors qu'il ne devait être qu'un partenaire. D'ailleurs, l'hostilité dont était l'objet Soltani remontait déjà à 2008 quand le congrès conditionnera sa reconduction en contrepartie de sa démission du gouvernement. Cependant, ce seront les bouleversements de 2011 dans le monde arabe qui révèleront très vite ses limites de leader sachant anticiper. Aussi bien les analyses que la projection qu'il osa faire concernant l'Algérie lui coûtèrent aussitôt sa mise en quarantaine par le palais. Pis encore, son affaiblissement réanimera l'hostilité sourde au sein du parti et dont le boutefeu n'était autre que Makri. Alors que des cadres bien en vue se démarqueront par la critique d'autres, par carriérisme politique quitteront la maison et s'en iront solliciter des agréments pour bricoler de faux appareils et siphonner le potentiel humain du MSP, Amar Ghoul et Menasra étaient de ceux-là. C'est ainsi qu'à partir du printemps 2013 et sa désignation par le congrès, Makri s'efforcera de modeler son image et son action en prenant le contre-pied de tout ce qui restait comme héritage laissé par Soltani.
Lui-même n'hésita pas à s'auto-qualifier de refondateur ! Pourtant, au moment où le changement eut lieu, beaucoup de questions surgirent qui se demandaient si ce «refondateur» n'était au pire qu'un «négationniste» !
C'est ainsi que, dans certaines permanences du parti, l'on commença par examiner le dogmatisme pur et dur de Makri avant de s'en prendre justement à la porosité politique inoculée par Nahnah laquelle demeure sa marque de fabrique.
Récemment encore, c'est-à-dire l'an dernier, il s'emparera d'une opportunité inspirée, fournie par le pouvoir, afin de marquer les «nouvelles frontières» du MSP. Occupant intelligemment l'espace médiatique, il parvint à diffuser, via internet, de pertinentes analyses concernant l'évolution des relations du courant islamiste avec les pouvoirs en place. En réponse à un Premier ministre nommé Sellal qui lui aurait fait une proposition pour rejoindre le gouvernement, il indiquera alors que «ceux qui dessinent des stratégies d'avenir pour l'Algérie sans que les gens les voient et qui insistent tant pour nous faire entrer au gouvernement en usant de méthodes obliques sont les mêmes qui ont toujours eu le contrôle sur les intérêts de l'Algérie».
Cette philippique fit mouche au point de lui valoir au sein du «mouvement» les qualificatifs élogieux d'épurateur sans concession et de stratège en mesure d'éviter les chausse-trapes de la compromission. En vérité, cette admiration était surfaite dès lors qu'elle sera démentie par les mauvais résultats «électoraux» de son parti. En effet, les militants lui reprochèrent récemment ses maladresses de piètre négociateur des intérêts du parti et de sa visibilité dans le champ politique. En effet, après avoir rabroué 6 mois plus tôt un Premier ministre, il apprendra que son parti n'était plus la 3e force politique en termes de scores des urnes ni un courant fortement enraciné dans la base sociale du pays. Avec tout juste 152 maires sur les 1 541 que comptent les territoires et une absence notoire dans les municipalités de grande importance, comment pouvait-il expliquer pareil laminage sinon par la «vengeance» du pouvoir. Ce que les militants de son parti traduisent avec une certaine désolation par l'arrogance et le péché d'orgueil d'un Makri mégalomane ! Il est vrai que le militantisme au MSP a toujours obéi à une certaine «courbure» de l'échine en contrepartie de certains avantages. C'est ce que Soltani avait souvent accompli aussi bien à son profit que pour les élus les plus dociles d'entre les militants. Au contraire, Makri le soi-disant spartiate, prétendant immuniser la culture du parti de cette corruptibilité détestable, n'éprouve-t-il pas à son tour des difficultés à être unanimement accepté ? Comme quoi seule la question de l'entrisme divise à présent ce parti qui, il y a une décennie, se haussait du col en affichant une prétendue notoriété partisane, là où, en vérité, il ne doit sa visibilité qu'à de douteux deals avec les pouvoirs en place.
B. H.


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