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L�Histoire, la panse et la folie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 05 - 2010

Je suis avocat et citoyen. Le premier aurait pu trouver mati�re � une belle plaidoirie si le d�bat devait avoir lieu dans un tribunal, le second est d�sesp�r� devant tout ce que r�v�lent comme menace sur le pays les attaques qui ont suivi un livre qui invitait � une lecture non officielle de notre histoire. Comment rester serein et si possible constructif dans un environnement hyst�rique ? Difficile quand les protagonistes d�cident de ne pas parler de ce qui a motiv� l�ouvrage : la s�questration des restes de deux h�ros de la guerre de Lib�ration nationale.
Les contradictions, les dissimulations de preuves et les proc�s d�intention pour cause d�origine r�gionale de l�auteur signent une strat�gie de diversion qui n�invite pas, c�est le moins qu�on puisse dire, � �changer. La d�marche pose plus de questions qu�elle n�apporte de r�ponses. Mais comme laisser le lynchage se perp�trer dans l�indiff�rence constitue un encouragement pour un pouvoir repu aux abus, j�ai fini par me hasarder dans ce non-d�bat en m�interrogeant sur les intentions de leurs auteurs et en osant, non pas les mettre face � leurs incoh�rences, mais en leur rappelant leur parcours et responsabilit�s dans le drame alg�rien ; car apr�s tout, c�est bien autour de cela que tourne cette lev�e de boucliers. Au risque de para�tre vouloir alimenter la pol�mique, j�ai choisi d�adopter, moi aussi, un style direct car je sais que pour l�instant il est vain d�en appeler � la raison. Le livre de Sa�d Sadi a eu l�avantage de lever les li�vres. La r�action des planqu�s des fronti�res ou de leurs complices, qui sont dans leur r�le, n�est pas int�ressante en elle-m�me, Ali Kafi n�ayant m�me pas lu le livre est m�me all� jusqu�� d�signer � l�assassinat Sa�d Sadi et Nordine A�t Hamouda, le fils du colonel Amirouche. C�est dire que les atavismes ont la vie dure chez nos chefs ! Les r�pliques des �lites asservies constituent, par contre, un danger pour l�Histoire et la coh�sion nationale : c�est le segment soft du segment hard malgache. La toute r�cente intervention de M. Mebroukine est une v�ritable offre de service ; le seul reproche qu�il adressa � M. Ali Kafi est son ingratitude envers Boumedi�ne qui en avait fait un ambassadeur. C�est dire que la seule pr�occupation de M. Mebroukine est promotionnelle. Une ambassade n�est pas destin�e � repr�senter la nation mais � calmer des app�tits. A charge pour celui qui en b�n�ficie de comprendre et d�appliquer la loi du milieu : tu as mang�, il faut te taire : on ne parle pas la bouche pleine. Nous avons tous compris que Sa�d Sadi a pris l�exemple du colonel Amirouche, trahi pendant la guerre et s�questr� apr�s, pour susciter le v�ritable d�bat, longtemps occult�, sur la gen�se du pouvoir en Alg�rie et, dans la foul�e, �clairer le r�le des forces des fronti�res qui engrangent actuellement les dividendes d�une guerre qu�ils n�ont jamais livr�e ! Le sujet est celui-l�. Il n�est pas interdit d�en parler sauf � vouloir maintenir co�te que co�te le m�me syst�me. Il n�y aurait que deux raisons pour justifier une telle option : soit on a un int�r�t �vident pour reproduire et faire durer les choses, soit la formule est efficace. Regardons de pr�s ce qui nous arrive depuis plusieurs d�cennies. Le rappel, j�en conviens risque d��tre fastidieux, mais ce n�est pas parce que les fautes sont anciennes qu�il faut s�en accommoder ou qu�elles en deviennent moins dangereuses.
- La corruption est �rig�e en institution ; elle est l�galement prot�g�e puisque les d�tournements de milliers de milliards rel�vent de la simple correctionnelle et le maximum de la peine encourue est 10 ans.
- Les terres agricoles de l�Alg�rois, de l�est et de l�ouest sont loties et b�tonn�es au point o� le ministre du Commerce nous annonce l�importation du citron pour le Ramadhan.
- Notre jeunesse garde les murs pendant que des Chinois posent notre carrelage et nos pav�s.
- Avec plus de 200 milliards de r�serves de changes, nous avons 30% de ch�meurs. Certains dipl�m�s des hautes �tudes n�ont pas encore leur premi�re attestation de travail � l��ge de 40 ans.
- Fait unique dans l�histoire du monde p�dagogique, nous allons avoir une promotion de mini-bacheliers qui ne franchiront pas le seuil de la premi�re ann�e de l�universit� et le ministre reste ind�boulonnable.
- L�autoroute Est-Ouest et la p�che sont livr�es en quartiers entiers aux corrupteurs et aux corrompus.
- Les chefs-lieux de wilaya sont infest�s de bidonvilles dont les occupants sont int�gr�s dans les statistiques de l�emploi.
- Selon le d�funt fondateur de l�Institut national de l�agronomie, l�Alg�rie n�est plus un pays agricole avec l�avanc�e du d�sert et du b�ton ; la Mitidja s�est mise � la production de la fraise.
- Nous importons plus de 90% de notre facture alimentaire et nous nous enorgueillissons d�une �quipe nationale enti�rement import�e apr�s avoir insult� les binationaux.
- Sonatrach, l�unique mamelle d�une �conomie mono-productive, est livr�e � la rapine.
- Une justice rong�e par l�incomp�tence et la corruption qui ne trouve que les lampistes, les journalistes et les guerriers de la libert� � incarc�rer.
- Pis encore, pour la gouvernance, nous avons des exorcistes adeptes de la roqia au gouvernement.
- Sur la sc�ne internationale, nous apparaissons alternativement comme des clowns diplomatiques ou, dans le meilleur des cas, en tant que suppl�tifs des services de renseignement occidentaux.
En v�rit�, mon intervention pourrait s�arr�ter l�. Qui nous a men�s � cette situation, comment et pourquoi ? D�o� l�int�r�t de trouver un temps pour jeter un regard sur notre histoire. La liste des d�sastres peut �tre rallong�e � l�infini. Pour moins que cela, c�est tout le gouvernement qui mettrait la cl� sous le paillasson. Sous d�autres cieux, un Premier ministre s�est suicid� avec panache pour quelques milliers de francs emprunt�s sans int�r�t. C�est dire qu�ailleurs l�honneur et le respect de soi ne sont pas de vains mots, surtout lorsque l�on pr�tend � la repr�sentation populaire. Mais � qui parlons-nous ? Actionn�s avant d��tre synchronis�s, MM. Mebroukine et Benachenhou ont ouvert le feu avec une indigence intellectuelle qui ne les a toujours pas amen�s � un minimum de retenue. Nous avons mal � notre Alg�rie. Le chanteur kabyle A�t Menguellet a r�sum� en quelques mots les compromissions et les trahisons en temps de guerre et en temps de paix : wara yghelten tagara? (qui va engranger � la fin ?). Le m�me po�te a fini sa chanson, excusez- moi d�emprunter � votre registre, en tirant la chasse. Le ridicule ne tue pas, il assassine : Abane, Krim, Khider et Boudiaf en live sur une t�l�vision d�Etat. Aucun de ceux-l� n�a eu les faveurs de votre r�troviseur, si vous en avez un. Vous avez fix� les r�gles qui r�gissent le pouvoir et vous voulez imposer votre logique � l�opposition. On ne parle que de ce qui vous agr�e. Oui mais le pouvoir en Alg�rie est construit sur le crime : physique, symbolique, �conomique� Nous n�avons que le choix de d�battre de notre pays pendant qu�il est encore temps pour sauver quelques d�bris. Il faut �tre aveugle politiquement ou fou ou les deux pour continuer � hurler, en esp�rant brouiller les pistes. Il n�y a plus de pistes. Vous avez bouch� tous les chemins. Je ne viens pas � la rescousse de Sa�d Sadi, il en a vu d�autres ; et vos agitations, esquivant le d�bat, ne constituent de toute fa�on en rien des r�ponses aux sujets qu�il traite. L�Histoire retiendra la pertinence et la pr�monition des id�es qu�il a souvent engag�es dans le d�sertique champ politique national. Sans trop y croire, je vous invite quand m�me � vous demander ce que l�Histoire retiendra de vous.
Ma�tre Mezil Sa�d,
avocat agr�� � la Cour supr�me,


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