Les résultats du bac de cette année (et de ces dernières années) ont été l'occasion pour beaucoup (des hommes paradoxalement) de se hasarder dans des commentaires du genre «les filles sont plus intelligentes que les garçons». Dire cela, c'est pratiquement faire du sexisme (à l'envers cette fois). C'est aussi croire que dans d'autres pays, les garçons peuvent être plus intelligents que les filles. Certes les chiffres ne mentent pas. Les résultats aux épreuves du baccalauréat de ces derniers années montrent que le nombre de filles qui réussissent est beaucoup plus élevé que celui des garçons. Mais les raisons sont à chercher ailleurs que dans la «génétique» ou dans le sexe (sans jeu de mots). La volonté, la motivation et le milieu familial, par exemple, jouent un grand rôle. En Algérie, les filles sont plus motivées parce que les études universitaires et les diplômes sont aussi pour elles un moyen d'émancipation et de libération de certaines contraintes et même d'injustices sociales. Les garçons, eux, sont moins motivés, certainement parce qu'ils voient «la réussite» ailleurs que dans les études. Cela signifie aussi qu'il y a chez nous une perception erronée de l'échelle des valeurs dans la société. Un jeune qui n'est pas intéressé par les études est souvent une proie facile pour les fléaux sociaux. Aussi, il n'y a vraiment pas de quoi se réjouir de «l'échec» des garçons. Mieux vaut prévenir qu'en rire. K. B [email protected]