Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale ainsi que la Direction générale de la Sécurité sociale parlent depuis quelques années de l'activation de la carte Chifa chez le pharmacien, au lieu des agences Cnas. La semaine dernière encore, la Direction de la Sécurité sociale d'Alger a annoncé le lancement des essais relatifs à l'activation de cette carte auprès des officines dans la capitale. Pourtant, la procédure peine toujours à se concrétiser. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La Direction générale de l'agence d'Alger de la Sécurité sociale a déclaré la semaine dernière que des essais relatifs à l'activation de la carte Chifa à distance sont en cours actuellement au niveau de huit officines conventionnées avec la Cnas d'Alger. Ainsi, trois pharmacies ont eu des essais concluants alors que cinq autres ont échoué. Mahfoud Idris, directeur de l'agence, a souligné que des experts s'attellent à trouver des solutions adéquates aux carences identifiées afin de généraliser cette procédure à l'ensemble du territoire national. Selon ses déclarations, citées par l'APS, «l'objectif principal de ces essais est d'identifier toutes les carences et les difficultés qui peuvent surgir lors du lancement de cette opération au niveau des officines ainsi que de leur trouver des solutions adéquates pour réussir l'opération». Il ne s'agit pas de la première annonce du genre. Qu'est-ce qui bloque le démarrage de cette opération ? Mourad Chabounia, membre du bureau national du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine, (Snapo), a rappelé qu'en 2015 déjà, le ministre du Travail de l'époque avait annoncé la généralisation de l'activation de la carte Chifa auprès des officines. Suite à des problèmes techniques, souligne-t-il, le projet n'a pas pu aboutir. Des problèmes techniques qui semblent être résolus, dit-il. Puisque M. Chabounia prévoit le lancement de ce service d'ici la fin de l'année dans quelques officines. L'opération n'est pas révolutionnaire de l'avis du Snapo. Du moment que, explique M. Chabounia, cette opération ne concerne que l'assuré social. Les ayants droit ne sont pas concernés, dit-il. «Ce n'est pas vraiment important, puisque l'assuré sera toujours obligé de se déplacer vers une agence de la Sécurité sociale pour les ayants droit», a souligné M. Chabounia qui dit que le pharmacien doit au préalable disposer d'une bonne connexion et l'accès au réseau national de la Cnas pour accéder à la base de données du patient. Ce dernier précise également que le pharmacien n'est pas rémunéré pour ce travail supplémentaire, d'autant qu'il est obligé de recruter du personnel pour ce service. Pourtant, en juillet dernier, les pharmaciens d'officine ont été pointés du doigt par les responsables de la Cnas quant à l'utilisation frauduleuse des cartes Chifa. Le Snapo, pour sa part, estime que c'est grâce aux efforts et à l'engagement des 11 000 pharmaciens conventionnés avec la Cnas et la Casnos que 39 millions d'Algériens bénéficient du tiers payant et de leurs médicaments dont les malades chroniques, les retraités et leurs ayants droit. Pour rappel, le montant des dépenses orientées vers le remboursement des médicaments est passé de 20 milliards de dinars en 2000 à 212 milliards de dinars en 2017. Le total des dépenses des prestations durant le premier trimestre de l'année en cours a dépassé 51 milliards de centimes. S. A.