Selon M. Cha�b, chef de la subdivision agricole de Rouiba, la politique de vulgarisation en mati�re d�agriculture telle que men�e actuellement par le minist�re en charge de ce secteur va vers son extinction. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - A l�occasion d�une conf�rence- d�bat sur le �r�le et la place de la vulgarisation dans la politique de renouveau agricole et rural�, organis�e hier au si�ge de l�Institut national de la vulgarisation agricole (INVA), diff�rents acteurs du secteur ont livr� leurs premi�res impressions. Le subdivisionnaire de Rouiba, M. Cha�b, estimera qu�il y a une certaine concurrence de la part des op�rateurs priv�s qui importent ou produisent les produits phytosanitaires et qui disposent de leurs propres ing�nieurs, techniciens et vulgarisateurs, ce qui leur permet d�intervenir directement aupr�s des agriculteurs. Et ce alors que le r�le des vulgarisateurs que le minist�re de tutelle a mis en place dans chaque r�gion du pays reste totalement effac�. Pour lui, cela est principalement d� au manque de moyens et � la nonreconnaissance du statut particulier des vulgarisateurs. �L�op�rateur priv�, quand il organise une journ�e d��tude ou d�information, met les moyens n�cessaires pour capter l�attention et l�int�r�t de l�agriculteur, que ce soit � travers la qualit� de l�exposition, des projections ou des produits qu�il offre gratuitement aux participants. Par contre, la plupart de nos vulgarisateurs ne disposent m�me pas d�un bureau ou d�un moyen de d�placement pour un contact direct avec les agriculteurs �, regrettera-t-il. Toutefois, il a tenu � souligner que cette concurrence des op�rateurs priv�s peut �tre tr�s positive si le minist�re de l�Agriculture met en place une strat�gie pour orienter et tirer profit des actions men�es par les intervenants priv�s ou carr�ment les associer � la d�marche pr�conis�e. Quant � Mme Ben Mesbah, pr�sidente de la Cellule de la femme rurale au niveau de l�INVA, elle estime que la politique de vulgarisation agricole p�tit d�une grande aberration sur le terrain. S�appuyant sur une enqu�te r�cemment r�alis�e, elle a relev� que, hormis le manque de moyens flagrant dont souffrent les vulgarisateurs, principalement de locomotions, certains d�entre eux ne font m�me pas la diff�rence entre une journ�e de formation, de d�monstration ou de visite conseil, bien qu�ils aient suivi une formation li�e aux t�ches qui leur sont confi�es. Ce qui fait, souligne-t-elle, que les bilans qu�ils r�alisent sont le plus souvent loin de la r�alit� du terrain. �Il faut axer ses efforts sur la formation et mettre les moyens n�cessaires pour que le vulgarisateur puisse �tre proche de l�agriculteur �, a-t-elle propos� comme solution. M�me son de cloche chez Abdelouahab Zebar, chef du service communication au niveau de l�INVA, qui a indiqu� que, selon toujours la m�me enqu�te, la plupart des agriculteurs ne connaissent pas les vulgarisateurs en poste dans leurs r�gions. Mais � la diff�rence de Mme Ben Mesbah, Zebar a �t� un peu plus radical dans son intervention. Pour lui, sur ce chapitre, le minist�re est tr�s en retard car � ce jour, aucune approche ou d�marche commune n�a �t� adopt�e. �Comment pourrions-nous parler de vulgarisation agricole sans une strat�gie organisationnelle bien d�finie. A quoi cela serviraitil de donner des statistiques impressionnantes sur le nombre de DSA, sans qu�ils aient � leur niveau des bureaux de vulgarisation et les moyens n�cessaires pour une telle op�ration. Les vulgarisateurs sont compl�tement perdus sur le terrain. Chacun agit � sa guise, sans la moindre concertation�, a-t-il conclu. L�intervention d�Abdelouahab Zebar n�a pas laiss� sans r�cation le directeur central de la formation et de la vulgarisation au niveau du minist�re de l�Agriculture, Toufik Madani, qui a pr�sid� cette rencontre. Ainsi, ce dernier a imm�diatement r�pliqu� en assurant que ce serait une grande erreur que de mettre en place une strat�gie globale et soumettre les diff�rents agriculteurs � une m�me d�marche, compte tenu de la sp�cificit� de chaque r�gion du pays. �Ce qui est valable � l�est du pays ne l�est pas forc�ment � l�ouest ou au sud�, a-t-il expliqu�. Malika Hamana, charg�e de la recherche au niveau du d�partement de Rachid Bena�ssa, a beaucoup insist� sur la n�cessit� de se rapprocher de l�agriculteur et d�essayer, autant que possible, de comprendre les raisons de ses choix et sa mani�re de r�fl�chir, afin d�adapter la strat�gie mise en place � ses besoins, seule mani�re, � ses yeux, d��viter au secteur de l�agriculture de faire fausse route.