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Bilans biologiques ou la peur de découvrir un mal caché
Enquête-Témoignages
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 01 - 2019

Explorer les maladies qui sommeillent dans notre corps n'est pas chose aisée. Certains négligent et adoptent la posture de l'autruche, d'autres, au contraire, n'hésitent pas à passer toutes sortes d'examens biologiques dans l'esprit du «mieux vaut prévenir que guérir».
Meriem, 36 ans, trois enfants, cadre : «Je laisse traîner»
«Je ne sais pas pourquoi je ne me suis jamais attardée sur la question de savoir pourquoi systématiquement j'évite de faire les analyses demandées par le médecin. Ce n'est qu'à travers votre question que je me rends compte que j'ai deux ordonnances sur mon bureau pour effectuer des examens sanguins et gynécologiques, et que je laisse traîner depuis plus de deux ans. Je ne sais pas si c'est par fainéantise ou par peur de découvrir quelque chose. C'est vrai que lorsque j'ai une douleur soudaine et surtout qui me paralyse, notamment le dos par exemple, je suis obligée de passer radio et IRM, mais sinon je laisse traîner. Et à bien y réfléchir, il y a le manque de temps et la négligence. Parce qu'il faudrait chambouler mon quotidien et mon train-train de vie. Il y a aussi, je pense, le fait qu'autour de moi, il y a eu beaucoup de proches qui, par ce biais, ont découvert des maladies lourdes.
La peur dans leur regard, le bouleversement de leur vie m'ont énormément marquée. Sans trop y penser, je préfère ne pas savoir que je souffre d'un mal grave et quasiment incurable. Même si je sais que nous ne sommes pas maîtres de notre destin. Je pense que j'adopte l'attitude de l'autruche au lieu d'affronter les analyses, surtout les crises d'angoisse dans l'attente des résultats. Je profite de cette occasion pour souhaiter un rétablissement à tous les malades.»
Amina, 34 ans, un enfant, employé : «Tous les tests sont bons pour moi ! »
«Je suis pharmacienne de formation et de ce fait je baigne naturellement dans le milieu médical et hospitalier. Depuis mon enfance, je sais que je suis hypocondriaque. Je me rappelle que lorsque j'avais à peine 10 ans, je jouais dans la cour de l'école et je me suis écorchée un doigt avec un clou rouillé. J'ai fait une crise de larmes en pensant que j'allais mourir à cause du tétanos. J'ai obligé ma mère à m'emmener à la polyclinique du quartier. Je me suis calmée après avoir eu droit aux piqures. Si une personne évoque devant moi des symptômes de sa maladie, j'ai systématiquement des picotements au niveau de l'endroit cité. Cela me prend quelques heures puis disparaît en y pensant moins. Je vous raconte cet aspect pour vous expliquer que pour moi les analyses médicales en tout genre ne me dérangent pas du tout. Je préfère les faire et savoir de quoi je souffre exactement. Si un médecin me demande analyses, radios ou autres, je ne traîne jamais. Parfois, je les lui ramène avant même la date du rendez-vous. Elhamdoullah, pour l'instant, je n'ai pas eu de mauvaises surprises.»
Souad, 45 ans, femme au foyer : «Je n'allais jamais faire mes examens biologiques, mais aujourd'hui cela a changé»
«Je vais être franche, avant, je n'allais chez le médecin que si mon conjoint m'y poussait. Et la veille du rendez-vous, je dormais mal, m'imaginant toutes les pathologies qu'il va pouvoir me trouver. J'ai longtemps détesté me rendre chez le médecin. Et ce, pour plusieurs raisons, notamment la peur de découvrir une maladie mais en plus, les médecins que je rencontrais étaient quasiment agressifs ou dédaigneux. Ils ne prenaient jamais le temps de m'expliquer ce dont je souffrais. J'avais tout le temps l'impression d'avoir fait quelque chose de mal à cause de mon poids. Et il y a aussi le regard des médecins qui dit que vous avez quelque chose de grave, mais ils annoncent tout le contraire. Donc, avec le temps, j'avais une certaine prédilection pour la politique de l'autruche : si une maladie grave se cache en moi, je préférerai le savoir le plus tard possible. Mais cela a changé, après l'arrivée d'un médecin généraliste dans la polyclinique et avec qui on est tout de suite mis à l'aise. Il dédramatise tout en étant pédagogue. Avec lui la consultation dure au moins vingt minutes. Je me sens écoutée et respectée. Jamais jugée.»
Souhil, employé, 26 ans : «Oui, même avec mes moustaches, j'ai peur du médecin et des analyses !»
«Moi, j'ai peur de tout ce qui est lié à la médecine. Et en plus, en Algérie, on est bien servi ! Les gens adorent raconter leur maladie, leur frayeur. Et avec les photos et vidéos qui traînent sur les réseaux sociaux sur nos hôpitaux et le traitement des maladies, cela ne me donne aucune envie de savoir de quoi je souffre. Je préfère ne pas le savoir et ne pas m'engager et engager toute ma famille dans les démarches médicales : refaire les analyses, connaître les bonnes personnes, chambouler la vie des gens, tisser el maârifa, et tout ce qui va avec.
En Algérie, face à la maladie, on est déshumanisé. Comme si la vie d'une personne qui a le bras long est plus chère ou plus valable qu'une autre. En somme, je préfère mourir sans savoir de quoi je suis atteint. En plus de cela, j'ai peur des aiguilles. Lorsque j'étais petit, j'ai eu droit à pas mal de piqures à cause d'angines répétées.».


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