J'ai vérifié dans la Constitution ! Et effectivement, rien n'oblige… … les gens à écouter les bêtises de Ksentini ! - Là, tu foules aux pieds la loi ! - La loi, c'est moi ! - Ah ! Et c'est donc ce qui te permet de la violenter ? - Je ne la violente pas ! Je la contourne ! - Mais de quel droit contournes-tu la loi ? - Du même droit que j'ai de faire les routes, pardi ! Je contourne comme bon me semble, je fais la loi et les routes ! - Des gens meurent tous les jours sur tes routes. Et ta loi ne leur rend pas justice… - Je fais les routes, mais aucune de mes lois n'oblige les gens à les emprunter ! - M'enfin ! Il faut bien que les gens sortent, non ? - Sortir, ce n'est pas bien. Mes lois sont tellement bien faites qu'elles invitent par leur force les gens à rester chez eux. Si les gens s'évitaient de sortir, il y aurait moins de morts sur mes routes. - Mais comment feraient tous ces gens pour aller travailler et gagner leur croute ? - Je travaille tous les jours à réduire le travail, augmenter le chômage, faire baisser le taux des morts sur mes routes, et donc préserver la santé des gens. - Et ils vivent de quoi, alors, tous ces gens que ta loi oblige à rester chez eux, sans bosser ? - Je leur offre le cachir à volonté ! Et c'est même moi qui les convie en bus, en convois vers mes chaînes de restaurants-cachir. - On ne peut pas vivre tout le temps de cachir, tout de même ! Les gens gavés de cachir auront tôt ou tard besoin de changer de régime, non ? - Ce jour-là, je changerai moi aussi quelques lois pour autoriser les gens à sortir se dégourdir les jambes sur mes routes, je lâcherai alors sur eux mes gros camions. Il en feront du… cachir bon marché et j'enterrerai leurs restes sous les routes futures… - Mais si tu haches menu tout le monde, tu resteras seul, face à tes routes désertes et tes lois qui ne régiront plus personne… - Maâlich ! Ça me laissera plus de temps pour fumer mon thé et rester éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.