Tokyo à l'horizon : à 18 mois des JO de Tokyo, les pistards disputent leurs Championnats du monde annuels, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au dimanche 3 mars, au vélodrome de Pruszków où les Pays-Bas, l'Australie et la Grande-Bretagne sont les mieux placés pour se répartir les (20) titres en lice. Dix ans après les premiers Mondiaux de Pruszków, ce sont plus de 450 pistards venant de 49 pays (260 hommes et 192 femmes) qui seront présents dans l'enceinte située au sud-ouest de Varsovie. En sachant que l'étape est située à mi-chemin de la qualification olympique dans les douze épreuves figurant au programme des JO. Sprint : le choc Vogel Dames : le dramatique accident de la tenante du titre, l'Allemande Kristina Vogel, désormais paraplégique, chamboule la perspective. Lee Wai Sze (Hong-Kong) a globalement dominé la saison de Coupe du monde avec l'Australienne Stephanie Morton. Mais l'avenir est incarné par la Française Mathilde Gros (19 ans) et la talentueuse école allemande, représentée par Emma Hinze (21 ans) et Lea Friedrich (19 ans) en attendant la fin de la mauvaise passe de Pauline Grabosch qui a mal encaissé le choc Vogel. Messieurs : s'il conservait son titre de l'épreuve reine de la vitesse individuelle, Matthew Glaetzer serait le premier à renouveler son bail depuis le Français Grégory Baugé au début de la décennie. L'Australien fait face au bloc néerlandais qui aligne un groupe impressionnant et quasiment interchangeable en vitesse par équipes (Lavreysen, Hoogland, Buchli), ainsi qu'à son compatriote Nathan Hart, irrésistible en début d'année, et au Français Sébastien Vigier, voire au Polonais Mateusz Rudyk. La Nouvelle-Zélande privilégie l'épreuve par équipes et la Grande-Bretagne poursuit ses expériences pour déterminer la meilleure formule en vue des JO. «Nous nous concentrons sur Tokyo», reconnaît Stephen Park, le directeur de la performance de la sélection britannique. Endurance: Wild pour le triplé Dames : Kirsten Wild, trois fois victorieuse l'an passé (omnium, course aux points, scratch), défend ses titres. «Gagner encore, cela ne se programme pas», tempère cependant la Néerlandaise (36 ans), décidée à privilégier la piste l'an prochain aux JO de Tokyo. Les Britanniques, qui alignent la double championne olympique de l'omnium Laura Kenny, attendent beaucoup de la poursuite par équipes malgré la concurrence de l'Italie, de la Nouvelle-Zélande et bien sûr des Etats-Unis, victorieux des trois éditions précédentes mais privés cette fois de leur pépite Chloé Dygert. Messieurs : le groupe britannique joue l'expérience avec Ed Clancy, pilier de l'équipe de poursuite victorieuse aux JO 2008, 2012 et 2016, à côté de John Archibald, lequel a signé récemment un chrono sous les 4 min 10 sec en poursuite, et du prometteur Matt Walls (20 ans). L'Australie, son rival traditionnel en poursuite, mais aussi le Danemark, et l'Italie emmenée par Filippo Ganna, ont leur mot à dire. Dans les autres épreuves qui verront notamment sur la piste l'Australien Cameron Meyer et le Français Bryan Coquard, deux valeurs sûres des vélodromes, le public attendra une performance de Szymon Sajnok, le seul Polonais titré l'an passé (sur l'omnium). Mais, cet hiver, la victoire est revenue à six coureurs différents dans les six manches de la Coupe du monde de l'omnium.