Un nouveau combat est mené par les citoyens à travers les rues, dans tout le territoire national, dans un vendredi marquant, en effet, le 10e round, pour la dixième semaine consécutive. «J'y suis, j'y reste» : cette expression est-elle de Gaïd, de Bedoui, de Bensalah, de Sidi Saïd, ou du peuple qui, lui aussi, a décidé un non-retour à la maison tant que les choses demeurent ainsi ? «J'y suis dans la rue, alors j'y reste.» De ce fait, les citoyens des grands centres urbains de la wilaya, principalement ceux de Aïn-Séfra et Mécheria, comme à l'accoutumée, ont rebattu le pavé dans une grande mobilisation. Les citoyens demandent en priorité le départ des B. restants, en l'occurrence Bensalah et Bedoui, qui sont priés par les manifestants de partir :«Dégagez» (barakat ça suffit, laissez le pouvoir au peuple). Les messages adressés ici par les citoyens à l'encontre des gouvernants sont les mêmes que ceux scandés partout à travers le territoire, qui refusent l'option de Bensalah-Bedoui, comme issue à la sortie de crise et comme acteurs principaux des élections. Les revendications du peuple ne sont ni du goût du chef d'état-major Gaïd Salah, ni des tenants du système Bensalah et Bedoui qui maintiennent la pression sur le peuple en conformité à l'article 102 de la Constitution. En effet, le peuple n'est pas prêt à rentrer chez lui, tant que les B ne tombent pas et tant qu'il y aura une transition avec des gens de bonne volonté hors du système. Les slogans hostiles au système sont nombreux en ce 10e vendredi : «Non à une période même transitoire avec les fraudeurs des élections, en l'occurrence les B restants (Bensalah-Bedoui) ; le peuple est souverain ; dégagez tous comme vous êtes » et bien d'autres slogans levés dans cette manifestation qui ne diffère pas des précédentes sorties du peuple. L'emblème national sous différentes coupes et tailles, et d'autres fanions, portés par les manifestants ont rendu exceptionnellement les foules en décor multicolore à travers les rues des villes. La rue donc ne décolère pas, plusieurs «B» (B comme balle) périmées restent dans le canon de l'armée dont il faut se débarrasser, faisant allusion aux Bensalah et Bedoui ; en d'autres termes, B comme « Balle de foot», qui se trouve dans le camp du gardien des bois de l'ANP. Comment faut-il apaiser la situation et assurer un processus de transition accepté par le peuple, si chacun des camps persiste et signe «j'y suis, j'y reste» ? B. Henine