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Ces familles jijeliennes qui rêvent de retour
FUYANT LEURS REGIONS DURANT LES ANNEES DE TERRORISME
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 04 - 2019

Le retour des populations vers leurs douars d'origine constitue le cheval de bataille pour les autorités locales depuis plusieurs années après le retour au calme dans de nombreuses régions montagneuses fortement touchées par l'exode des années 1990.
Un exode qui a vidé le monde rural de sa population et a provoqué des profondes mutations socioéconomiques et culturelles de ces régions qui furent, jadis, pourvoyeuses de richesses et génératrices d'une importante économie de subsistance.
En effet, du côté des officiels, le chiffre des déplacés demeure un sujet qui fâche. Cependant, selon certaines indiscrétions, ils sont environ 125 000 citoyens qui ont été contraints de quitter sous la menace terroriste avec armes et bagages leurs hameaux pour s'entasser dans des taudis, des baraques de fortune dans des bidonvilles à la lisière des centres urbains de Jijel,Taher, Emir-Abdelkader, El Aouana, Ziama Mansouriah, El Milia, Djemaâ Benhebibi, dans les villes d'Alger, Constantine...
Il convient de souligner que ce phénomène a touché de nombreuses communes de la wilaya dont 82% de la superficie est constituée de zones montagneuses notamment Texenna, Selma, Erraguene, Bordj T'har, Ziama Mansouriah, Chekfa, Bouraoui-Belhadef. Mahfoud, originaire de la localité de Hamza, relevant de la commune
d'El Aouana, a affirmé que plus de 200 familles qui ont été contraintes de quitter leurs douars d'origine pour aller s'installer ailleurs, notamment au chef-lieu de wilaya de Jijel. Soulignant que leur localité recèle un important potentiel agricole. Après le retour au calme, de nombreuses familles envisagent de retourner chez elles, notamment celles qui louent au prix fort chez des particuliers.
Cependant, notre interlocuteur établi à Jijel réclame la réfection des équipements publics citant entre autres, le bureau de poste, la salle de soins, l'école primaire comptant un groupe réduit d'élèves.
A ses yeux, une dizaine de familles est déjà retournée à Hamza mais ce retour reste timide en dépit des actions entreprises par les pouvoirs publics notamment la réhabilitation des routes reliant cette mechta au chef-lieu de la commune, l'ouverture des pistes par la Conservation des forêts.
De son côté, Mustapha, quinquagénaire, cadre dans une administration publique, habitant la commune de Texenna, nous a confié que sa commune montagneuse a été fortement touchée par l'exode des années 90, ajoutant que de nombreux hameaux ont été désertés totalement par leurs habitants citant entre autres Dar Benamer, Hemmera, Morghane, Boukhlef, Draâ Dissa, Melhout, Sidi Ali, Belaïden, Tarakechet, Asseratou. Selon une source communale, la population de Texenna de 35 000 âmes au début des années 90, est à 15 000 âmes actuellement soit plus de 20 000 habitants qui ont quitté leur patelin pour aller s'installer à Jijel, Kaous, Taher, Boumerdès, Alger.
Certains rescapés des années du terrorisme ont acheté des biens immobiliers tandis que d'autres ont été contraints faute de moyens de louer chez des particuliers ou ériger des baraques de fortune pour vivre dans des conditions difficiles, a poursuivi notre interlocuteur.
Il convient de souligner, par ailleurs, que la commune côtière de Ziama Mansouriah a été également touchée par cet exode, a-t-on appris auprès du président de l'Assemblée populaire communale, ajoutant que les localités les plus touchées de ce mouvement migratoire sont : Ouled Ali, Sahel, Aït Achour, Ikhemkhem, Benikhzer, Afernou. Un grand nombre de ces immigrés se sont installés à Alger. Notre source a ajouté que les services de la commune ont enregistré 120 demandes de retour notamment dans la localité de Ouled Ali et Afernou, Aït Achour. Rencontré dans un marché au centre-ville de Jijel, Omar, originaire de la localité Hamza, nous a confié que la réhabilitation des routes, la réfection des équipements publics entre autres, l'école primaire, la salle de soins, le bureau postal demeurent les principales revendications de ceux qui envisagent retourner chez eux.
De leur côté, les pouvoirs publics ont déployé des efforts ces quinze dernières années pour le retour des populations vers leur douar d'origine à travers la réalisation des projets portant le désenclavement des hameaux éloignés, l'octroi des aides à l'habitat rural et au secteur agricole au profit des familles désirant rentrer chez elles. L'ex-ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Bedoui, a octroyé lors de sa dernière visite à Jijel, en septembre dernier, 300 milliards de centimes pour la prise en charge des préoccupations des populations qui veulent retourner chez elles dans le cadre du programme de rattrapage dont a bénéficié la wilaya pour un montant de 1400 milliards de centimes.
Ce programme concerne la prise en charge de l'alimentation en potable, la réalisation du réseau d'assainissement, le raccordement des foyers à l'électricité, la construction de nouveaux groupements scolaires pour le palier primaire, la réfection d'anciennes écoles et de salles de soins saccagées durant la décennie écoulée. Interrogé par nos soins, le vice-président d'une APC de Texenna, Mohamed Amira, a affirmé que la commune a bénéficié d'un quota de 80 aides à l'habitat rural tandis que le nombre des demandes a atteint 265 demandes. Ami Achour, septuagénaire, originaire de localité de Ouldja, douar de Béni-Mejeled, relevant de la commune d'Erraguène, interrogé il y a quelques années, a affirmé qu'il était contraint de quitter sa maison en 1994 pour aller s'installer au chef-lieu de la commune. Ensuite, il a entrepris des démarches auprès des services de la daïra de Ziama Mansouriah dont relève sa commune pour avoir des indemnisations en vue de réhabiliter son domicile saccagé par les terroristes.
Ainsi, il a érigé une baraque de fortune dans le quartier des 40 hecatres sur les hauteurs de la ville de Jijel pour s'installer. Poursuivant ses requêtes pour un éventuel retour sans suite. «J'ai tiré profit du passage de Bouteflika à Jijel pour lui remettre une requête de mon cas. Sur le retour, Ammi Achour en tant que paysan attaché à la terre envisageait le retour. Par contre, sa femme et ses enfants ont un autre avis. Sa femme, sur un ton clair et ferme : «Ici c'est bien (Keleche krib lina medressa oua sbitar (tout est proche de nous, l'école et l'hôpital, je ne retournerai pas à Béni-Mejeled, même si je meurs dans cette baraque inch Allah rebi yferedj alina.»
Entre le vœu du sympathique Ammi Achour de renter chez lui et l'opposition des siens, ces nouveaux milliers de déracinés vivaient dans une interminable attente. Heureusement que ce sympathique vieux a bénéficié d'un appartement dans le cadre d'une opération de recasement initiée par les autorités locales, il y a quelques années. Actuellement, il vit en compagnie de sa famille dans la cité de Herraten, relevant de la commune de Jijel.
De son côté, Nouar un jeune cadre dans une administration publique nous a souligné que le retour des populations à leur douar d'origine est un mirage car la vie dans les villes offre plusieurs commodités qui n'existaient pas dans les hameaux désertés dont entre autres les conditions faciles de vie, les petits boulots pour gagner de l'argent, l'abondance des moyens de distraction, la mixité dans l'espace public pour ces évadés.
Des choses importantes, voire vitales notamment pour les jeunes qui font défaut dans les hameaux enclavés.
Rencontré sur la terrasse d'un café en train de siroter sa boisson, Yacine, la vingtaine entamée, originaire de la localité de Atroui, relevant de la commune de Ouled Asker, convoyeur dans un bus reliant Jijel à Chekfa a confié sur un air souriant : «Ya cheikh, hena el hala kheir douar khelineh lecheyoukha heb naaiche (ici c'est mieux le douar est aux vieux, je veux vivre)».
Bouhali Mohammed Cherif


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