Véritable camouflet que celui subi, jeudi, par le président de l'Assemblée populaire nationale (APN). M. Kebci - Alger (Le Soir) - Jamais l'hémicycle parlementaire n'a offert une image aussi hideuse et affreuse que celle de ce jeudi. A l'occasion d'une séance plénière consacrée à des questions orales de députés à des membres du gouvernement, ils n'étaient qu'une quinzaine de parlementaires à se manifester, les autres députés ayant décidé de bouder cette séance pour pousser Moad Bouchareb à être à l'écoute de la rue et ainsi, se retirer comme réclamé par des millions d'Algériens. Et cette démarche n'émane pas seulement de l'opposition parlementaire qui, dès le départ du mouvement populaire en cours, avait opté pour le gel de ses activités quand des députés ont carrément décidé de démissionner comme c'est le cas du député du front el Moustakbal Brahim Tazaghart, de deux députés du FLN, de Ali Laskri du FFS ou encore les 11 députés du PT. Elle est aussi et surtout appuyée par les députés de la défunte majorité présidentielle. Dont notamment ceux du FLN auquel appartient le président de la chambre basse du parlement puisque l'on a appris jeudi que trois vice-présidents de l'APN et trois présidents des commissions permanentes (finances et budget, santé, affaires sociales, travail et formation professionnelle, agriculture, pêche et protection de l'environnement), tous de l'ex-parti unique, avaient invité la veille Moad Bouchareb à se retirer pour, disent-ils, se mettre en «adéquation avec les orientations de notre parti, direction et militants, afin de garantir la stabilité de l'APN et le bon déroulement de ses travaux en cette conjoncture que traverse le pays». Et les pourfendeurs de Bouchareb n'excluent pas le recours à «d'autres actions susceptibles de faire remonter le peuple algérien contre nous» au cas où celui-ci s'entêterait à demeurer en poste. Et comme action immédiate, le «boycott de toutes les activités et travaux» que Bouchareb aura à présider. M. K.