Autre mardi, autre marche des étudiants. Mobilisés depuis le 22 février, date du déclenchement du mouvement populaire national contre le système politique, les étudiants occupent la rue, une fois par semaine, pour revendiquer le changement radical. «Etudiants s'engagent, système dégage », ce slogan résonnera sans doute aujourd'hui encore à l'occasion du 12e acte de la mobilisation estudiantine, indissociable de la marche nationale vers une nouvelle République. Les universitaires, qui font la jonction entre les vendredis, à travers leurs marches hebdomadaires de mardi, se préparent à la nouvelle marche d'aujourd'hui, la deuxième du mois de Ramadhan. Ils entendent ainsi maintenir la dynamique extraordinaire qui s'est emparée de la société algérienne, subitement réveillée d'un long cauchemar pour stopper l'entreprise d'humiliation nationale que représente la tentative d'imposer le cinquième mandat. A Alger, mais dans d'autres universités du pays, ils battront le pavé avec les mêmes mots d'ordre, à savoir non à l'élection présidentielle du 4 juillet, non à la gestion de la transition par les figures du système politique et non aux tentatives de contournement et de détournement du mouvement populaire. Dans la capitale, la marche des étudiants reste la seule tolérée par le pouvoir, avec, bien sûr, les marches des vendredis d'une ampleur jamais égalée. En provenance des différents campus (Bouzaréah, Dely Brahim, Bab Ezzouar, El-Harrach, Saïd-Hamdine, Ben Aknoun, Hydra, Beni Messous), ils rejoignent le centre d'Alger occupé en premier par les étudiants de la Fac centrale. La semaine passée, ils étaient les premiers à défier le jeûne et la chaleur en maintenant la mobilisation durant le mois sacré pendant que certains tablaient sur ce mois pour voir le mouvement faiblir. Mais le mois béni n'a pas vocation à réussir là où menaces, manœuvres et chantage ont échoué. La marche d'aujourd'hui a toutes les chances de drainer encore plus de monde notamment après la mobilisation de ce vendredi mais aussi en raison de l'entêtement du pouvoir qui maintient le scrutin du 4 juillet. Contre vents et marées, le pouvoir tient à cette élection, rejetée par le peuple dans toutes ses composantes, à l'exception des partisans de Bouteflika. Les étudiants, qui refusent cette élection et demandent une transition, ne comptent pas baisser les bras et reprendre la vie normale avant que les revendications du peuple ne soient satisfaites. Ce dimanche, les étudiants de l'Université de Bab Ezzouar (USTHB) ont organisé une marche à l'intérieur du campus pour réitérer ces revendications. Karim A.