Les deux candidats les plus en vue à la candidature à la présidentielle du 4 juillet prochain, Abdelaziz Belaïd et Belkacem Sahli, ne se sont pas rendus, hier, au Conseil constitutionnel pour déposer leurs dossiers de candidature. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le secrétaire général de l'ANR (Alliance nationale républicaine) et le président du front El Moustakbal, ont, en effet, décidé de se retirer du prochain scrutin présidentiel pour, pratiquement les mêmes raisons. A savoir que les conditions d'un scrutin apaisé et transparent ne sont pas réunies dans le sillage du mouvement populaire sans précédent que connaît le pays depuis le 22 février écoulé. Une dynamique citoyenne qui récuse justement ces élections au motif qu'elles sont supervisées par ce qui reste de la «bande». Les deux candidats ont, en effet, émis des préalables à leur participation à cette élection. Dont notamment la mise sur pied d'une instance indépendante d'organisation des élections, l'absence de concurrence, la non-concrétisation du dialogue auquel a appelé le commandement de l'armée et le contexte politique exceptionnel marqué par la révolte populaire. Des préalables qui n'ont pas connu de suite et qui ont fait que les bureaux nationaux de l'ANR et du front El Moustakbal ont décidé, hier samedi, respectivement de «geler» la candidature et de se retirer de la course. Ceci même si les deux leaders politiques soutiennent avoir honoré les conditions afférentes à leurs candidatures comme exigé par la loi portant régime électoral, notamment la récolte des fameux parrainages d'électeurs. Les deux candidats ont opté pour la collecte des parrainages d'élus locaux et nationaux au nombre de 600 répartis sur 25 wilayas. C'est ainsi que Sahli affirme avoir collecté 731 parrainages d'élus locaux et nationaux à travers 33 wilayas du pays. Une prouesse tant le parti ne dispose que de 280 élus. D'où la sollicitation d'élus indépendants et d'autres issus de partis politiques auxquels il a tenu, d'ailleurs, à exprimer sa reconnaissance. Abdelaziz Belaïd soutient, pour sa part, avoir réuni les signatures d'élus nécessaires, sans en révéler leur consistance exacte, réitère sa conviction que le «processus politique dans le cadre constitutionnel est la seule voie de sortie de crise». Avec la défection de Belaïd et de Sahli, on voit mal un autre postulant à la candidature, parmi les 77 qui se sont manifestés auprès du ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, pouvoir réunir les conditions requises tant ils sont, pour leur quasi-majorité, des inconnus. Ce qui pourrait aboutir à une situation inédite dans l'histoire du pays avec le risque sérieux qu'aucun candidat ne se présente par-devant le Conseil constitutionnel. Encore faut-il que ce dernier valide, au bout de 10 jours, les éventuels dossiers qui seraient déposés, les délais ayant expiré hier à minuit. M. K.