Nous poursuivons non sans peine ce qu'il avait commencé, la confection quotidienne du journal. Sans lui. Sa présence imposante, ses pas dans les couloirs des locaux, ses passages au service PAO lorsqu'il vérifiait les pages du lendemain et quand il trouvait une erreur dans les contributions, il s'empressait de demander à ce qu'on la rattrape... nous manquent. Ses appréciations relatives au magazine du samedi nous faisaient chaud au cœur quand tous les mercredis il se mettait derrière notre dos, lisait la titraille ou découvrait avec étonnement un plat traditionnel de la rubrique «voyage culinaire». Ces dix minutes, tellement importantes pour nous, qu'il nous accordait, font hélas partie du passé, mais que nous conserverons précieusement dans nos mémoires et nos cœurs. Quelques jours avant son départ, ses visites se faisaient de plus en plus rares. On demandait de ses nouvelles dans la discrétion, mais on était loin de se douter que son état de santé s'était détérioré au point de nous quitter sans crier gare, sans que nous puissions lui dire ou lui écrire ce que nous pensions de lui, le grand homme qu'il était, pour qui nous priions pour sa guérison. Nous continuerons inlassablement son œuvre. Une aventure que j'ai commencée avec l'équipe du Soir d'Algérie un certain 3 septembre 1990, qui est devenue ma seconde famille et à laquelle je suis restée fidèle. Nous voulions tout simplement qu'il sache que nous l'affectionnons.