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L'entretien de la semaine
Dr Benlakhdar Ouassini, Président de l'Association des Vétérinaires Praticiens de Mostaganem, au soirmagazine : «La mise en place de l'ordre des vétérinaires est une nécessité»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 08 - 2017

Dans cet entretien, le Dr Benlakhdar Ouassini, président de l'Association des vétérinaires praticiens de Mostaganem, explique les attentes
de la corporation à la veille de la célébration de l'Aïd El-Adha.
Il apporte aussi un regard critique sur l'incivisme des visiteurs des zoos.
Soirmagazine : Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs de Soirmagazine ?
Dr Benlakhdar Ouassini : Je suis vétérinaire praticien privé diplômé de l'Ecole nationale vétérinaire de Tiaret, président de l'Association des vétérinaires privés de la wilaya de Mostaganem et membre de la cellule de mise en place d'un ordre national vétérinaire installée par décision ministérielle.
L'objectif principal de l'association est de promouvoir la profession de vétérinaire, faire connaître les actions et les préoccupations des docteurs vétérinaires dans le domaine de la santé animale et leur rôle dans la santé publique. Sans pour autant oublier la structuration et l'organisation de la corporation vétérinaire aux niveaux local, national et même internationale du fait que notre tutelle, la Direction des services vétérinaires, est membre de l'Organisation internationale de la santé animale. Et aussi procéder à l'organisation de journées scientifiques dans le but de sensibiliser la population algérienne sur le rôle des vétérinaires pour la préservation de l'espèce animale et de facto, de l'économie nationale.
En tant que président de l'Association des vétérinaires praticiens, pouvez-vous dresser un point de situation du métier de vétérinaire en Algérie ?
Chaque année, une moyenne de 1 000 vétérinaires sortent des 6 écoles nationales vétérinaires. A ce sujet, je considère qu'il y a une hémorragie du fait du recrutement timide, doublé d'une concurrence déloyale entre les vétérinaires praticiens. La corporation compte plus de 19 000 vétérinaires dont plus de 3 000 fonctionnaires dans les directions des services agricoles. Le reste est divisé entre vétérinaires privés, délégués médicaux et chômeurs. Il y a lieu de dire qu'il y a une anarchie totale.
Notre métier est livré à des charognards qui agissent sans scrupules et mettent la vie des citoyens en danger. Et ce sont les vétérinaires qui sont en fin de compte discrédités. Le vétérinaire est toujours mis en cause par la presse lorsqu'on apprend qu'en Algérie, nous n'avons pas encore éradiqué un certain nombre de maladies telles que la fièvre aphteuse, la tuberculose et même pas les maladies médiévales telles que le kyste hydatique.
L'Algérie continue à enregistrer de mauvaises performances sanitaires et à avoir des rendements très médiocres dans le domaine des productions animales. Qui est responsable de cette régression, le vétérinaire ? Il y a lieu aussi de signaler que le mandat sanitaire est à revoir. Nous assistons aussi impuissants à l'automédication par les éleveurs sans respect et à l'indisponibilité des produits vétérinaires.
L'une de vos principales revendications est la création d'un ordre des vétérinaires. Pouvez-vous nous en dire plus ?
En effet, contrairement à beaucoup d'autres professions libérales, les vétérinaires ne sont toujours pas dotés d'un organe moralisateur. Dans ce contexte, une grande anarchie caractérise leur activité. De leur propre aveu, elle fait même l'objet d'un délitement spectaculaire. Aujourd'hui, dans l'exercice de leur métier, les vétérinaires, qu'ils soient praticiens privés, fonctionnaires dans les services de l'agriculture des wilayas ou enseignants dans les universités, évoluent dans un cadre de travail des plus désagréables : manque d'outils d'investigations, insécurité quotidienne, autonomie dans l'action inexistante, trafics de certificats d'orientation d'animaux aux abattoirs, etc. On ne compte plus les nombreux dysfonctionnements qui handicapent sérieusement le travail du vétérinaire en Algérie.
Pour remédier à cela, les vétérinaires se mobilisent depuis 2003 pour créer l'ordre national des médecins vétérinaires dont la naissance tarde à voir le jour à cause de blocages de nature administrative. Sans cette institution parapublique, ils demeurent livrés à eux-mêmes face aux multiples difficultés qu'ils doivent surmonter quotidiennement. Un noyau du Bureau national pour la mise en place de l'ordre vétérinaire national est né au cours de l'espace vétérinaire EVA en septembre 2012 à Mostaganem sous l'égide de la Direction des services vétérinaires mais sans issue jusqu'à 2016, où une cellule est officiellement installée.
Le jour de l'Aïd El-Adha, le vétérinaire agit en tant que pompier. Que préconisez-vous ?
C'est une réalité, le docteur vétérinaire est surtout appelé à agir et à conseiller juste lors de l'Aïd El-Adha comme un pompier qui n'intervient que s'il y a le feu. Mais en parallèle, le vétérinaire est fier en cette journée si sacrée puisque c'est ce jour qu'on reconnaît vraiment son utilité et son importance puisqu'il est le garant de la santé publique. Nous aurions souhaité que le vétérinaire soit le consultant primordial pour conseiller, orienter éleveurs et citoyens durant toute l'année, pas seulement le jour du sacrifice.
Vous êtes par ailleurs responsable vétérinaire au niveau du zoo de Mostaganem. Pouvez-vous présenter cette infrastructure ?
Le parc animalier de loisirs de Mostaganem Mostaland a ouvert ses portes au public le 13 juillet 2017. Il est d'une surface de 57 ha avec un parc animalier et de loisirs et une aire de jeux. Ce lieu de divertissement comprend un zoo, des espaces de jeux, un bassin aquatique d'une surface de 12 ha, une piste de patinage sur glace, trois restaurants, un hôtel, des jeux aquatiques, une piscine, des locaux commerciaux, des cafétérias et un parking doté d'une capacité de plus de 6 000 véhicules. Le zoo dispose de 58 enclos pour animaux sauvages, un parc aquatique, un aquarium, un autre pour poissons, un jet d'eau musical, des cages et plans d'eau pour oiseaux, reptiles et une pépinière. D'autres annexes sont disponibles dont une clinique vétérinaire équipée des moyens les plus modernes, laquelle sera opérationnelle dans les plus brefs délais.
Ce parc devra conférer à Mostaganem un statut de pôle écologique, touristique et économique de l'ouest du pays. Il générera 500 emplois permanents.
Vous avez fait état du décès de quelques animaux à peine un mois après l'ouverture de ce zoo...
Juste un mois après l'ouverture du parc, j'étais dans l'obligation de traiter plusieurs cas d' animaux présents dans les enclos pour blessures traumatiques dues à des objets tranchants utilisés par les visiteurs.
Aussi, des perturbations digestives dues à la nourriture donnée aux animaux sans pour cela oublier la mortalité de deux crocodiles juvéniles et une chèvre naine rare dans son genre provoquée par l'incivisme de personnes irresponsables. J'ai été obligé de lancer des appels via la presse pour responsabiliser les parents et leurs enfants puisque ce parc et ces animaux innocents sont pour eux. Nous devons préserver tous ces joyaux qui rendront Mostaganem encore plus attractive.
Quel regard portez-vous sur l'avenir de la profession de vétérinaire en Algérie et des zoos ?
L'Algérie compte ces dernières années beaucoup de zoos à travers presque toutes les wilayas, cela suppose la création de beaucoup de postes budgétaires.
Un dernier mot...
Nous avons plus que jamais besoin, à l'instar de nos confrères étrangers notamment marocains et tunisiens, d'un conseil de l'ordre qui sera garant de la déontologie de la profession. Doté d'une compétence organique et disciplinaire lui permettant de sanctionner les manquements au code de déontologie. L'ordre national des vétérinaires mettra, sans nul doute, un peu d'ordre dans la maison.


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