Emboîtant le pas à leurs collègues de Tizi Ouzou, les avocats du barreau de Béjaïa ont décidé, d'un commun accord, de geler toutes leurs activités pour la journée d'aujourd'hui, en guise de solidarité avec les jeunes manifestants, interpellés vendredi dernier, lors des marches organisées partout dans le pays dans le cadre du Hirak, pour le simple fait de porter l'étendard amazigh. Le barreau, qui s'est réuni le 24 juin dernier en session extraordinaire, sous la présidence de son bâtonnier Salem Khatri, s'est dit outré de la décision de la justice d'incarcérer ces jeunes, pour ce simple geste identitaire. Dans une déclaration rendue publique ,les avocats assermentés auprès de la cour de Béjaïa «condamnent et dénoncent les arrestations des citoyens ayant participé aux marches du 21 juin 2019, sous des chefs d'inculpation lourds aux motifs de porter des fanions et étendards symbolisant la culture et l'appartenance à l'identité amazighe», avant d'ajouter «nous condamnons énergiquement les atteintes aux droits et libertés d'expression de manifester magnifiquement et de libre circulation, et nous affirmons que l'identité algérienne ne peut faire l'objet d'aucun reniement et est consacrée dans le préambule et l'article 4 de la Constitution, et réaffirmons que l'unité nationale n'a jamais été touchée par le port de l'emblème amazigh», d'ailleurs pas puni par les textes de lois, contrairement à la campagne insidieuse et fractionnaire d'une certaine députée, qui appelle au lynchage, à la haine et à la division du peuple algérien, mais, qui n'a jamais été inquiétée», conclut le barreau de Béjaïa, qui annonce dans la foulée, le dépôt de plainte avec sa constitution en tant que partie civile, contre cette députée, pour racisme et apologie de haine raciale et atteinte à l'intégrité de l'unité nationale. Par ailleurs, le barreau de Béjaïa réclame l'indépendance totale du pouvoir judiciaire, et dénonce toute instrumentalisation de la justice aux fins de règlements de comptes. Kamel Gaci