Fin d'une phase, d'un tour de chauffe, et début des choses sérieuses. C'est une nouvelle CAN qui commence pour l'Algérie plus que jamais sur orbite pour décrocher un second sacre continental. Avant de quitter Alger pour Doha, beaucoup ont critiqué les choix de Djamel Belmadi : ceux des 23 joueurs qui allaient disputer la 32e CAN et, ensuite, de préparer sa team dans un pays où règne une insupportable canicule pendant cette période de la saison. Lundi soir, à l'issue de Tanzanie-Algérie (0-3) plus aucun doute : les choix de Belmadi ne se discutent plus. L'équipe algérienne a atteint ses (premiers) objectifs dans ce tournoi panafricain. Il a beau entretenir le suspense au sujet de ses intentions, Belmadi ne fait jamais dans l'amalgame. Face aux Taifa Stars d'Emmanuel Amunike, le driver algérien a révolutionné son Onze de départ. Neuf changements ont été tout simplement opérés et un dixième n'était plus possible pour la simple raison que Yacine Brahimi a dû déclarer forfait en raison d'une entorse à la cheville qui s'est avérée plus sérieuse que prévu. Le milieu de terrain Ismaël Bennacer a dû remplacer le stratège de Porto alors que le gardien Raïs M'bolhi conservait son rang d'indiscutable numéro 1 de la sélection reprenant, logiquement, le brassard de capitaine confié durant ce début de compétition à Mahrez. Un défi relevé avec fracas par les «réservistes», enthousiastes et efficaces à souhait face, il est vrai, à un adversaire tanzanien qui semblait absorbé par l'énergie débordante d'Andy Delort et consorts. Un cinglant 3-0 qui vient confirmer que face aux Tanzaniens, l'Algérie a souvent eu le dernier mot. Avec la manière en sus. Un succès qui fait chaud au cœur d'autant plus que les doutes qui persistaient au sortir des deux premières rencontres sur la capacité du Club Algérie à muter sans casse ont été levés. Les quelques approximations de Mohamed Farès aussi bien dans les duels défensifs que dans les relances offensives ou encore l'imprécision d'Islam Slimani devant le but adverse n'ont pas altéré le jeu des Verts qui n'ont pas mis beaucoup de temps pour imposer une suprématie de tous les instants. Les performances individuelles d'Adam Ounas, d'Andy Delort ou encore de Hicham Boudaoui ont donné des garanties supplémentaires à Djamel Belmadi quant à maintenir son groupe en alerte. Avec un esprit de concurrence jamais éprouvé depuis de longue date chez les Verts. Si bien que lors des huitièmes de finale, dimanche prochain, il est difficile de savoir quel pourrait être l'équipe-type qu'alignera le sélectionneur algérien. Des choix en plus pour Belmadi Cette profusion de solutions qui s'offrent au coach national ne devrait, néanmoins, point déranger ses plans. Si «tout le monde est prêt pour le combat», comme se plaît à claironner Sofiane Feghouli, tellement les 23 joueurs sont aptes à offrir tout ce qu'ils ont dans le ventre, il n'en demeure pas moins que Belmadi devrait légitimement revenir à sa première esquisse, celle éculée lors des matchs de préparation et confortée à l'occasion des deux premières sorties de la sélection à l'occasion de cette CAN-2019. C'est, comme dirait l'autre, plus sûr et cela peut rapporter gros. Il s'agira, en effet, d'un nouveau tournoi qui commence avec un principe différent, en l'occurrence l'élimination directe. Des confrontations où les calculs ne font pas partie des fondamentaux des compétiteurs. Désormais seule la victoire, et donc la qualification, est belle. Les joueurs, titulaires ou supposés doublures, le savent mieux que quiconque. Même le duo Oukidja-Doukha, seuls éléments à ne pas être incorporés depuis le début de cette Coupe d'Afrique des nations est parfaitement sensibilisé à cette «logique». Brahimi autrefois titulaire mais qui n'a disputé qu'une vingtaine de minutes lors du match contre le Kenya, et qui s'est blessé à la veille du match contre le Sénégal, peut aspirer retrouver une place au soleil. C'est cet esprit conquérant que Belmadi a imprégné à ses troupes et c'est cette concurrence, pour le moment saine, qui offre les meilleures garanties de réussir à la sélection algérienne. C'est pourquoi, il faut croire que lors de ce qui reste au parcours des Algériens durant cette épreuve, l'empreinte de Belmadi n'en sera que plus marquée. Une semaine à gérer En attendant le prochain rendez-vous, les Verts devront se résigner à se remobiliser, se préparer, à se re-concentrer. En gardant en tête, et dans les jambes, les bonnes choses, ce contenu qui a fait le bonheur des amoureux (et même les détracteurs) de Mandi et ses coéquipiers et a mis à nu la fébrilité des adversaires rencontrés et ceux à venir. Et surtout en corrigeant, au mieux, ses moments d'inattention, ses erreurs et ses égarements vécus lors du premier tour. Une semaine, pas un jour de plus, sera-t-elle suffisante pour perfectionner le jeu des Verts et le rendre davantage plus efficace, percutant et irrésistible ? Physiquement à point, pratiquement tous les joueurs ont, à l'exception des deux suppléants de M'bolhi, disputé ne serait-ce que 20 minutes à l'exemple de Brahimi. Techniquement et tactiquement plus aiguisé et avec un mental de feu, l'EN version Belmadi semble capable de mettre au défi tous ses concurrents. A commencer par l'équipe qui se présentera dimanche soir sur la pelouse du stade du 30-Juin au Caire pour tenter de barrer la route à Bennacer et compagnie. Hier, les joueurs qui avaient peu ou pas joué contre la Tanzanie étaient conviés à une séance de travail matinale sous la canicule. En programmant un entraînement sous 39 degrés, Belmadi se projette-t-il déjà sur le quart de finale programmé le jeudi 11 juillet à partir de 18h à Suez, ville où les prévisions annoncent une température entre 26 et 41 degrés le jour des quarts de finale ? Pour les autres joueurs restés à l'hôtel, Belmadi a également prévu un travail de récupération. Mais c'est à partir d'aujourd'hui que la préparation du match des huitièmes de finale débutera concrètement. L'Algérie qui aura découvert le nom de son adversaire fera en sorte de mettre tous les atouts de son côté pour passer cet écueil et s'attaquer aux gros du continent durant la dernière dizaine de cette trente-deuxième édition. M. B.
