Le 2 août 2005, disparaissait le charismatique chef de l'ex-PAGS (Parti de l'avant-garde socialiste) qui a laissé la place, en 1998, au MDS (Mouvement démocratique et social). Un triste anniversaire qui intervient, cette année, en plein mouvement populaire qui revendique le départ du système en place, comme n'a jamais cessé de le réclamer le défunt. «Comme toi, le peuple a changé de paradigme, s'est affranchi des vieilles lunes du réformisme et pense les solutions à la crise du pays en termes de ruptures. Il a compris que le système qui l'a broyé pendant des décennies, n'a plus vocation à perdurer. Il ne peut en aucun cas contribuer à l'émanciper, à le libérer et mettre l'Algérie sur la voie du développement et de la prospérité. Par ailleurs, l'expérience lui a montré que l'instrumentalisation politique du religieux est néfaste. Elle conduit fatalement aux abîmes de la barbarie et anéantit la part spirituelle de l'Homme. C'est pourquoi, le peuple veut rompre définitivement avec le système rentier et maffieux et l'islamisme politique», écrit le coordinateur national du PLD, parti né d'une dissidence au sein du MDS. Une double rupture que Hachemi Chérif a avancée, il y a plus de 25 ans, comme solution à la crise multidimensionnelle que traverse l'Algérie et qui porte un nom : le génie », en mettant «à bas les masques et en te libérant des étroitesses du dogme, en tonnant à qui voulait bien t'entendre que la question centrale de l'Algérie était celle du projet de société dont l'épine dorsale est le principe de laïcité», ajoute Mustapha Hadni. Et de s'interroger : Février 2019 sera-t-il aussi lumineux que Novembre 1954 et sa moisson sera-t-elle aussi belle ? 57 ans après l'indépendance, l'Algérie respirera-t-elle enfin l'air de la liberté ? «Bouteflika et une partie de son cercle sont tombés. Des murailles aussi. Celles de la peur et du silence ! Celles de l'imposture et du mensonge ! Maître des horloges grâce à la pression hors du commun qu'il exerce dans la rue, le peuple a réussi à mettre le système sur la défensive. Depuis 1962, c'est la première fois que ceux qui sont aux manettes du pouvoir ne jouissent d'aucune… légalité et encore moins de légitimité ! Du jamais vu ! Hommes et femmes se sont réapproprié l'espace public et ont ré-enchanté la politique. En pulvérisant la chape de la terreur et en neutralisant la tutelle des chapelles, la parole s'est libérée. La rue en ébullition est le nouveau champ politique. Celle-ci est désormais l'espace où les citoyens et les citoyennes fraternisent, échangent, réfléchissent, élaborent des stratégies et décident à haute voix de la marche à suivre», estime encore le coordinateur du PLD qui relève que la scène politique connaît aussi des mutations majeures puisque depuis le 26 juin 2019, les partis démocrates (FFS, RCD, PT, PST, UCP, MDS et PLD), confortés par une partie de la société civile dont la Ligue des droits de l'Homme, sont en concertation régulière.» Un conglomérat qui s'est «converti à l'impérieuse nécessité de conjuguer leurs efforts pour fédérer leur force dans une large alliance démocratique et faire contrepoids au système islamo-conservateur». Un processus de convergence en «gestation mais les échanges s'intensifient pour que les démocrates puissent parler d'une même voix et mieux baliser le chemin de l'unité d'action» pour «construire un front uni pour créer les meilleures conditions à la mise en route d'une transition démocratique véritable. M. K.