Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a réuni, hier lundi, à Alger, dans le cadre d'une journée d'étude portant sur le thème «La transition de l'économie informelle vers l'économie formelle», les représentants des différents ministères ainsi que les experts afin de débattre sur les possibilités d'intégration sociale des travailleurs de l'informel et leur accompagnement dans un secteur officiel afin de bénéficier de tous les avantages sociaux. A l'occasion, il a été précisé que les secteurs les plus touchés par ce phénomène sont l'agriculture, le commerce et les BTP. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Sans avancer de chiffres sur la situation qui prévaut sur le marché informel en Algérie, Hassan Tidjani Haddam a insisté sur la nécessité de collaborer avec tous les partenaires afin d'élaborer une feuille de route à même de stabiliser le marché formel et éviter aux travailleurs de transiter par le marché informel. A ce sujet, il a fait savoir que les dernières décennies ont fait apparaître de grands bouleversements sur le plan socioéconomique et généré un marché parallèle ainsi que des activités professionnelles nouvelles qui échappent aux règles législatives et de contrôle. Et de ce fait, cette situation a provoqué la marginalisation des travailleurs de toute couverture sociale. Cependant, il a signalé aussi que le marché parallèle génère des opportunités sur le marché de l'emploi. Le ministre a rappelé que c'est dans ce cadre que les experts de l'Organisation mondiale de l'emploi ont appelé à l'obligation d'accompagner ce type d'activités économiques et de mettre en place des mécanismes à même de favoriser leur passage à l'économie officielle. Le gouvernement, a souligné le ministre, œuvre à mettre en place une politique qui vise à juguler l'économie non officielle et à maîtriser ses effets négatifs tant sur les individus que sur l'économie nationale. Pour sa part, Frederic Lapayre, expert en économie informelle au niveau de l'Organisation internationale du travail (OIT), a fait état de la recommandation 204 de l'OIT et des bonnes pratiques pour formaliser les activités de l'informel ainsi que la prévention contre les tentations de l'économie informelle. Selon lui, l'économie informelle ou le secteur informel est une réalité ancienne qui préoccupe tous les pays. Il dira cependant qu'«il est très difficile de transiter de l'informel vers le formel». Et qu'il faut mettre en place des mécanismes basés sur les incitations et non sur les sanctions, et de ce fait, proposer des emplois formels afin d'accompagner la politique de formalisation basée sur les avantages sociaux. Et pour les entreprises qui activent dans le cadre informel, des mécanismes de facilitation pour l'accès aux marchés publics. A l'occasion de cette journée d'étude, trois ateliers de travail ont été mis en place : «Travail décent, objectif du développement durable», «Secteur informel et formes atypiques du travail» et «Outil de transition vers l'économie formelle». Les travaux de concertation entre les chercheurs, les représentants de l'Anem, la Casnos, l'UGTA, ainsi que ceux des différents ministères seront clôturés par des conclusions qui constitueront pour le ministère de l'Emploi des conclusions à même d'élaborer une feuille de route pour établir une politique de transition de l'économie informelle vers l'économie formelle. A. B.