Les principales raisons interdépendantes sont au nombre de dix : La capacité à développer l'acquisition de qualifications professionnelles par le développement de titres professionnels et l'apprentissage sera là aussi au cœur de la problématique ainsi que la mise en valeur pour certains de leur potentiel entrepreneurial. Sachant que l'économie informelle se développe avec la prolifération de l'externalisation de la sous-traitance et du travail occasionnel, il n'est pas surprenant de relever une forte présence des femmes dans le secteur informel, celles-ci ayant toujours eu recours au travail occasionnel ou au travail à domicile. Dixièmement Pour lutter contre la sphère informelle, le gouvernement a décidé récemment d'introduire la monnaie numérique, où beaucoup de pays n'étant qu'au stade de l'expérimentation. Selon la Banque d'Algérie, la numérisation des paiements devrait s'orienter vers l'adoption d'une forme numérique de monnaie, dont elle assurera l'émission, la gestion et le contrôle sous le nom de dinar numérique algérien. Mais l'on ne doit pas confondre la monnaie numérique avec les crypto-monnaies qui circulent sur internet hors de toute institution bancaire, ne reposant pas sur un tiers de confiance, comme une banque centrale, n'ayant pas d'autorité centrale d'émission ni de régulation. Pour l'instant, aucun bilan n'a été révélé sur le montant de la sphère informelle que l'on a pu intégrer, sinon que, selon l'ABEF, jusqu'au 31 décembre 2022, plus de 594 milliards de dinars (presque 4 milliards d'euros) ont été collectés par les banques algériennes dans le cadre de la finance islamique Onzièmement, Pour lutter contre l'informel, le gouvernement doit actionner un levier important, en utilisant l'intelligence artificielle, : la digitalisation des services fiscaux et de l'administration en générale. Impôts, douanes, Domaines, commerce, etc. est indispensable pour lutter contre l'informel. Dans ce domaine, les avancées restent timides, alors qu'avec la simplification des démarches et la facilitation des paiements électroniques, le gouvernement pourrait rendre la formalisation plus accessible et moins contraignante pour les petites entreprises. Douzièmement, il s'agira d'accélérer , l'opérationnalité des bureaux de change promises en 2023/2024, qui n'ont pas encore vu le jour, qui ne date pas d'aujourd'hui puisque les dispositions du règlement n°95-07 du 23 décembre 1995 modifiant et remplaçant le règlement n°92-04 du 2 mars 1992 relatif au contrôle des changes notamment ses articles 10 à 15, plus de 40 bureaux de change ont été agréés, aucun n'étant opérationnel, suppose une démarche progressive, la stabilité juridique et monétaire par la maîtrise du processus inflationniste, la refonte du système financier dont les banques publiques accaparent plus de 85% des crédits octroyés et que si l'écart entre l'officiel et le marché parallèle est entre 10/15% maximum. Treizièmement est la question d'un possible recours à une solution extrême de changement de billets de banque pour juguler l'informel refait régulièrement surface dans le débat national ces quelques derniers mois. Elle n'est pourtant clairement pas à l'ordre du jour de l'autorité publique. Ce n'est pas le procédé « idéal », avait en effet fait comprendre le président Abdelmadjid Tebboune lors d'une entrevue avec des représentants de médias nationaux en avril 2021. Un changement de billets, avait-il expliqué, serait « sans résultat » et ne ferait que provoquer « de longues files de citoyens modestes devant les banques et non d'hommes d'affaires venant échanger des montants à coups de milliards ». Pour ma part , j'estime que le changement de monnaie durant cette période de turbulences ne sera pas la solution adéquate pour lutter contre l'économie informelle et cette solution n'a pas été couronnée de succès en Inde, au Nigeria ou en Argentine Pour autant, la question divise toujours Car la lutte rationnelle contre l'économie parallèle, ne peut passer que par une réelle inclusion financière, une véritable modernisation des banques et des incitations fiscales, telles et le recours aux transactions électroniques. Quatorzièmement, existe une solution préconise par certains experts, utopique pour l'instant c'est d'aligner le dinar officiel sur le cours du marché noir mais cela entrainerait une fuite massive de capitaux tout en permettant d'éviter les surfacturations. La solution préconisée apr ces experts serait la dynamisation des exportations hors hydrocarbures. Or contrairement aux lois économiques s'appliquant à une économie productive , la dévaluation du dinar de 5 dinars un dollar en 1970 à plus de 134 dinars en avril 2O25 n'a pas permis de dynamiser ces exportations car le fondement de l'économie algérienne repose toujours sur la rente des hydrocarbures, le blocage étant d'ordre systémique. Quinzièmement, mais l'action principale est l'accroissement du niveau de production et de productivité . le niveau du PIB entre 2000-2024 étant loin de ses importantes potentialités et n'ayant pas été proportionnel aux importantes dépenses monétaires. Un rapport officiel du Premier ministère algérien repris par l'APS en 2020, montre que durant les trente dernières années l'assainissement des entreprises publiques a coûté au Trésor plus de 250 milliards de dollars alors que de 80% sont revenues à la case départ. Bien que le gouvernement ait procédé à une réévaluation du calcul du PIB en 2023, en intégrant environ 33 % de la sphère informelle, toujours selon le gouvernement le PIB avec un taux de croissance de 4,5 % l'an, le PIB serait de 278, 7 milliards dollars en 2O25, 300,71 milliards dollars en 2O26, et de 308,13 milliards dollars en 2027 (source ministre des Finances lors de la présentation de la loi de Finances 2025, données reprises par l'APS). Or, selon les estimations du FMI, en corrigeant les données du gouvernement algérien à la baisse du PIB , sous réserve de profondes réformes, le PIB de l'Algérie serait de 268,89 milliards de dollars en 2025 et pour atteindre 400 milliards de dollars de PIB dans horizon 2030,un taux de croissance de 3-4% 400 milliards de OIB ne seront atteint que vers 2032/2033 et il faudrait un taux de croissance annuel de 6/7%, ce qui permettrait d'absorber le flux additionnel d'emplois entre 350 000 à 400 000 par an qui s'ajoute au taux de chômage qui selon les statistiques gouvernementales a été en 2024 de 9,7 % et le taux d'inflation de 5,3 % après avoir attentif un pic de près de 1O% en 2O22. Selon les données officielles du ministères de l'Industrie en 2023, le secteur industriel représente moins de 5% du PIB et les données des statistiques douanières les exportations hors hydrocarbures étaient de 6,9 milliards dollars en 2022, 5,01 en 2023 et les premières estimations selon l'ONS pour 2024 donnent 4,60 milliards de dollars où pour 2024, nous assistons à une diminution des prix des marchandises à l'exportation, avec des variations négatives pour toutes les catégories de produits. Sur les 7,2 % hors hydrocarbures, 70 % sont des dérivés d'hydrocarbures. Si on ajoute les produits ferreux, nous arrivons à plus de 85 %. Les produits nobles à forte valeur ajoutée représentent 15 %, soit moins d'un milliard de dollars. C'est que, la richesse d'une Nation repose sur la bonne gouvernance et la valorisation du savoir et l'appréciation d'une monnaie, autant que le pouvoir d'achat des citoyens est fonction de l'accroissement de la production et de la productivité, des versements de salaires sans contreparties productives conduisant forcément à terme à une dérive En bref, la structure des sociétés modernes s'est bâtie d'abord sur des valeurs et une morale qui a permis la création de richesses permanentes, comme nous l'ont enseigné les grands penseurs dont le grand sociologue Ibn Khaldoun qui, dans son cycle des civilisations a montré clairement que lorsque l'immoralité atteint les dirigeants qui gouvernent la Cité, c'est la décadence de toute la société Abderrahmane Mebtoul Professeur des Universités Expert international