Le ballet des candidats souhaitant briguer la magistrature suprême se poursuit. L'Autorité chargée de les recevoir n'en finit pas d'en faire le décompte. La liste des candidats à la candidature comporte autant de personnalités ayant déjà occupé de hautes fonctions que de parfaits inconnus. L'opposition y est, cependant, le grand absent. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le début aura été timide avant que la machine ne s'emballe. A peine une dizaine au début, le nombre de candidats à la candidature a fini par dépasser la centaine. Le siège de l'Autorité indépendante des élections a vu, ainsi, passer des personnes dont le seul souci est de faire le buzz, mais également des prétendants plus sérieux. Le rejet par la rue de l'élection a certainement été à l'origine de l'hésitation de beaucoup de candidats. Les partis de la désormais ex-Alliance présidentielle sont ceux qui ont dû faire face à un sérieux dilemme. Directement impliqués dans la gestion de la chose politique du temps de l'ancien Président, ils ont eu les pires difficultés à se repositionner. Les choses se sont davantage compliquées pour le FLN, le RND, TAJ, mais également le MPA, dont les premiers responsables ont tous été incarcérés. Le FLN, qui a publiquement fait part de sa crainte de se voir totalement écarté du processus devant mener à l'élection d'un Président, temporise toujours. Aucune position n'a, pour l'heure, été prise à ce sujet. Le parti de Amara Benyounès est, quant à lui, en hibernation. Celui de Amar Ghoul vient tout juste de trancher. Il ne boycottera pas l'échéance électorale mais ne présentera pas de candidat du parti. Le RND s'est, quant à lui, jeté à l'eau. Son secrétaire général par intérim a bel et bien retiré les formulaires de signature devant lui permettre de se porter candidat. Les membres du conseil national du Rassemblement national démocratique (RND) ont approuvé, ce vendredi, à «l'unanimité» la candidature de Azzedine Mihoubi. Du côté des islamistes, les candidatures ne foisonnent pas. ni Abderrezak Makri ni Abdallah Djaballah n'ont souhaité prendre part à une élection pour laquelle, disent-ils, les conditions sont loin d'être réunies. Leurs instances dirigeantes respectives ont, en effet, tranché en faveur d'un boycott pour le cas du MSP et de la possibilité de soutenir un candidat «consensuel» pour le Front de la justice et développement de Djaballah. Abdelkader Bengrina, un ancien du MSP, se retrouve comme l'unique représentant du courant islamiste. S'il y a un parti politique qui n'a, cependant, eu aucune hésitation à se positionner, c'est bien le RCD. Clairement positionné du côté du mouvement populaire, hostile à la tenue des élections, le parti n'a jamais caché son rejet de cette consultation, dont ni le timing ni les conditions de sa tenue ne répondent aux attentes populaires. Invitées «surprise» de ce processus, les figures ayant déjà servi sous Bouteflika. Beaucoup de noms ont circulé à commencer par les anciens chefs de gouvernement que sont Hamrouche et Belkhadem. Si le premier a publiquement démenti toute intention de briguer un mandat présidentiel, expliquant clairement que les conditions actuelles ne le permettaient nullement, le second ne s'est pas exprimé sur la question publiquement mais tout comme Hamrouche, il ne compte pas faire partie de la course à El-Mouradia. Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune ont, néanmoins, sauté le pas. Le premier, soutenu par les instances de son parti qui ont validé sa candidature, le second, en tant que candidat «libre». Tous deux clament qu'ils avaient pris, en temps voulu, leurs distances avec le régime Bouteflika. La décantation se fera, néanmoins, après l'étude des dossiers de candidature par l'Autorité chargée des élections. La liste des candidats se raccourcira certainement. N. I.