Les pays de l'UE se sont montrés divisés mardi sur une réforme de l'élargissement à l'Est, après le non de la France en octobre à l'ouverture de négociations avec la Macédoine du Nord et l'Albanie. «La France a mis sur la table une nouvelle proposition de méthodologie (...) Je crois que dans quelques heures, il y aura des soutiens exprimés», a déclaré la secrétaire d'Etat française aux Affaires européennes, Amélie de Montchalin, citant les Pays-Bas et le Danemark «aux vues proches», à son arrivée à une réunion à Bruxelles. Mais son homologue finlandaise, Tytti Tuppurainen, dont le pays assure actuellement la présidence de l'UE et qui, par conséquent, dirige les discussions, a affirmé : «Aujourd'hui, nous n'allons pas discuter de la proposition française.» «C'est bien que les Etats membres aient leurs propres propositions (...) néanmoins, nous allons devoir attendre que la nouvelle Commission européenne commence son mandat», a ajouté Mme Tuppurainen. La Commission présidée par l'Allemande Ursula von der Leyen devrait entrer en fonction le 1er décembre. Le ministre autrichien Alexander Schallenberg a, quant à lui, fait savoir que l'Autriche et cinq autres pays «distribuent aujourd'hui une lettre disant que oui, nous sommes prêts à réfléchir à la réforme du processus d'élargissement». Ces six pays (Autriche, Slovénie, Slovaquie, République tchèque, Pologne et Italie) ont «une position publique (...) ce qui est intéressant», a constaté Mme de Montchalin. «Ils appellent eux aussi la Commission à faire des propositions qui soient justement dans l'optique d'avoir une procédure qui apporte plus de résultats (...) et donc ils ont une forme de vue convergente avec ce que l'on propose», a-t-elle ajouté. La France conditionne son accord à l'ouverture des négociations d'adhésion à la réforme préalable de ce processus et exige des candidats le plein respect de l'Etat de droit et des droits fondamentaux. L'UE et les six pays candidats des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Monténégro, Macédoine du Nord et Serbie), prévoient de se retrouver lors d'un grand Sommet à Zagreb les 6 et 7 mai 2020. Mme de Montchalin a souhaité une «discussion constructive pour arriver d'ici au sommet de Zagreb à avoir mis ensemble sur pied une procédure plus efficace».