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L'Etat-Major général entre deux premiers congrès du CNRA de Tripoli
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 01 - 2020


Par Ali Cherif Deroua
D'abord, que les lecteurs me permettent d'expliciter certains passages de mon précédent article paru dans Le Soir d'Algérie, en date du 14 janvier 2020, ainsi que les raisons qui me poussent à récidiver, en écrivant sur un pan entier de la Révolution algérienne.
Certains lecteurs ont pu relever l'absence de photocopies référencées dans l'article. Je leur présente toutes mes excuses. Les photocopies ont été envoyées 3 heures après l'envoi de l'article, soit après le bouclage du journal. Le journal n'y est pour rien ; j'en assume l'entière responsabilité. Toutes mes excuses.
Ensuite, je remercie tous les lecteurs qui ont lu l'article, mais tout particulièrement certains d'entre eux qui s'y intéressent plusieurs jours après sa parution. Confirmation sur le compteur des lecteurs dans les archives du journal qui est de l'ordre de plus de 300 à ce jour.
Par les temps qui courent, les lecteurs sont avides de détails, sans se focaliser sur l'essentiel. J'y reviendrai en temps opportun pour le souligner.
Enfin, passons à l'Histoire.
Avant d'aborder le rôle politique de l'Etat- Major général entre les 2 congrès, il faut présenter le bilan du CNRA du 15 décembre 1959 au 16 janvier 1960.
Ce congrès a vu :
- la reconduction du Président Abbas à la tête du GPRA ;
- l'épilogue du pouvoir du trio Belkacem Krim, Abdallah Bentobal et Abdelhafid Boussouf, ou, pour revenir à la formule consacrée illogiquement, les (3 B) ;
- l'émergence d'un nouveau pouvoir militaire, à savoir l'Etat-Major général ;
- l'émancipation de Boumediène de la pesante domination de Boussouf qui a été pour beaucoup dans sa carrière ;
- enfin, la revanche posthume de Abane avec le positionnement politique et le travail de sape de certains de ses «fidèles».
Malheureusement, le CNRA, pour des raisons faciles à comprendre, à savoir sortir de la crise et sauver l'unité de façade le plus tôt possible, vu la conjoncture politique (discours de De Gaulle sur l'autodétermination), militaire (conséquences des opérations Challe et frontières hermétiquement fermées) et diplomatique (discussion de la question algérienne aux Nations unies), a pris ou entériné des «demi-mesures», en n'explicitant pas les prérogatives et responsabilités effectives du comité interministériel de la guerre (CIG) et de l'Etat-Major général.
Dès son installation le 30 janvier 1960 à Ghardimaou, Tunisie, l'EMG a exploité cette faille.
Avec trois vis-à-vis qui ne s'entendaient sur rien du tout, sauf sur un sujet, être solidaires pour perdurer, l'EMG et tout particulièrement Boumediène, a été libéré de toute autorité supérieure. Investi par le CNRA, il pouvait se considérer comme libre de toute tutelle.
Le fait que le siège du CIG, avec Abdelkader Hadj Azzout comme secrétaire général, soit installé à Tunis, n'a fait que renforcer l'émancipation de l'EMG et sa liberté de manœuvre et de commandement.
Le délaissement de Krim, occupé par sa nouvelle responsabilité de ministre des Affaires étrangères, son éloignement de Ghardimaou, puisque le ministère était basé au Caire, de Bentobal, occupé à sillonner la Tunisie et le Maroc pour expliquer aux réfugiés et à la communauté algérienne les difficultés rencontrées, les mobiliser de nouveau, de Boussouf, occupé par l'achat et surtout l‘acheminement des armes aux frontières, vu l'hostilité des deux pays frères (Tunisie- Maroc) de voir renforcée une armée algérienne en matériel militaire que leur armée ne possédait pas, a facilité la tâche de l'EMG.
Quoi de plus normal que de se substituer à l'autorité devant ce vide sidéral. Loin de moi l'idée de justifier quoi que ce soit. Chacun est libre d'avoir son opinion sur ce sujet ou sur tout autre sujet, par voie de conséquence que tout un chacun accepte mon point de vue.
D'autre part, les évènements se précipitent à vive allure. Toutes les semaines une lueur d'espoir de négociations est annoncée :
- 16 septembre 1959 : discours de De Gaulle parlant de l'autodétermination ;
- 15 octobre 1959 : l'Assemblée nationale française approuve par 441 voix contre 23 voix la proposition de référendum de De Gaulle ;
- 20 novembre 1959 : le GPRA désigne les 5 leaders algériens emprisonnés en France comme interlocuteurs ;
- 24 au 31 janvier 1960 : occupation par les pieds-noirs de la Faculté d'Alger avec l'intervention de l'armée française (plusieurs morts et blessés) ;
-14 juin 1960 : De Gaulle renouvelle sa proposition de négociations ;
- 25 juin : une délégation algérienne (Ahmed Boumendjel, Mohamed Benyahia, Rachid Hakiki) va à Paris sur un vol de Tunis Air. Négociations de Melun ;
- 8 janvier 1961 : référendum de l'autodétermination avec le oui qui l'emporte avec 75% en métropole et 69% en Algérie ;
- 11 février 1961 : création de l'Organisation armée secrète (OAS) ;
- 11 avril 1961: De Gaulle parle de l'Algérie Etat souverain ;
- 22 avril 1961: putsch des généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller que De Gaulle a désignés par un «quarteron de généraux en retraite» ;
- Du 20 mai au 13 juin 1961 : négociations d'Evian avec la participation de deux membres de l'Etat-Major, Ali Mendjeli et Ahmed Kaïd ;
- 1er au 5 juillet 1961 : manifestation des Algériens sur le territoire national revendiquant leur indépendance et criant «Vive l'Algérie, Vive Abbas !»
Devant un pareil déferlement de bonnes nouvelles, encore une fois, quoi de plus normal pour l'EMG que d'appliquer la méthode «wait and see». Elle est condamnable, mais en «politique tout est permis», selon un adage consacré.
Cette parenthèse de «wait and see» s'est arrêtée un 21 juin 1961. Ce jour, un avion de reconnaissance a été abattu au-dessus du camp de Mellègue, en Tunisie. Le lieutenant Gaillard saute en parachute et est fait prisonnier par les éléments de l' ALN des frontières.
Bourguiba exige la remise du pilote au gouvernement tunisien.
Abbas se déplace lui-même pour la libération du prisonnier et sa remise aux Tunisiens. Boumediène, dans un premier temps, refuse. Les Tunisiens bloquent le ravitaillement et la circulation dans les zones où l'ALN est implantée. Ils menacent de faire intervenir leur armée...
Persuadé par Abbas des conséquences du refus, Boumediène accepte, sûrement par calcul politicien et à contre-cœur, la proposition de remise du prisonnier.
Boumediène est assailli par les reproches de ses adjoints, tous à mon humble avis des «va-t-en-guerre». Ils se sont cru même obligés de mobiliser les djounoud en leur de demandant de réagir à «l'outrage» infligé à l'ALN par les gouvernements tunisien et algérien. Le bureau du CNRA, par la voix de son responsable, décide de réunir un nouveau CNRA au mois d'août 1961, réunion demandée par une bonne partie de ses membres qui se sentent exclus des négociations avec le gouvernement français. Aussi, à mon humble avis, par calcul politicien, par opportunisme mais aussi vu la pression que ses adjoints ont exercée sur lui, Boumediène décide de présenter la démission de l'Etat-Major avec effet immédiat.
Il sort de Tunisie pour se rendre à Frankfurt, Allemagne. Il y séjourne durant 18 jours, pris en charge par la Fédération de France du FLN basée à Bonn et par son ami intime, Messaoud Zeghar, connu sous le nom de Rachid Casa.
Deux de ses adjoints, Ali Mendjeli et Ahmed Kaïd «disparaissent dans la nature». Le troisième, Rabah Zerari, retourne à Tunis.
A. C. D.
N.B. : Dans la prochaine contribution, j'écrirai sur le rôle militaire de l'EMG, la réunion du CNRA et le retournement de situation.


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