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Import� ou produit localement, tout est cher
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 08 - 2010

Le mois le plus long et le plus cher de l�ann�e est � nos portes. Le Ramadan �voque aujourd�hui la consommation effr�n�e, le gaspillage et le vol qualifi�. Pas moins que �a !
Irane Belkhedim - Alger Le Soir) - A une semaine du Ramadan, les Alg�riens ne se bousculent pas, comme d�habitude, aux portes des march�s ou des commerces. Beaucoup profitent encore des vacances, le Ramadan qui co�ncide avec les vacances a tout chamboul�.
Y a pas foule�
�Un mois avant le Ramadan, les gens sont habitu�s � faire leurs achats. Ce n�est pas le cas cette ann�e. Pas �vident quand il y a le budget des vacances !�, affirme Brahim, un commer�ant au march� Clauzel, Alger. L�ann�e derni�re c��tait la m�me ambiance, le Ramadan qui co�ncide avec les vacances chamboule toutes les coutumes. Les commer�ants ne d�sesp�rent pas, ils sont s�rs que la ru�e sera pour bient�t. �En �t�, les gens consomment plus le thon, les fromages, certainement pour les pr�parations des salades�, indique Rachid. Sa boutique est situ�e � Hassiba- Ben-Bouali une rue commer�ante. Amine, dont la boutique se trouve rue Asselah-Hocine, fait la m�me remarque. Ces produits sont co�teux. Les prix des boissons gazeuses oscillent entre 40 et 60 DA, les jus d�oranges, d�ananas ou autres fruits sont entre 80 et 140 DA. �Les prix des boissons gazeuses et des jus ont augment� deux fois en moins de six mois en 2010 ! Des hausses de 5 � 10 DA�, indique Amine. La vingtaine � peine, il g�re une boutique d�alimentation g�n�rale � la rue Asselah- Hocine. Cette hausse a eu son impact sur les consommateurs puisque depuis, les achats ont baiss�, fait-il remarquer. Les pots de yaourts entre 10 et 20 DA, les bouteilles d�un litre sont � 95 DA. Quant aux fromages, c�est une autre histoire. Le fromage rouge est � 900 DA/ kilo, le fromage blanc est � 500 DA/kilo, le camembert est � 200 DA la bo�te de 250 gr, le Roquefort local est � 1600 DA/kilo, les 100 g sont c�d�s � 200 DA. Les prix s�envolent comme jamais. Une situation normale dans un pays qui ne produit plus m�me ses propres valeurs. Un pays qui se contente d�importer tout !
Le diktat des importateurs
Suppos� �tre un mois de pi�t�, de m�ditation, d�abstinence et de mis�ricorde, c�est tout le contraire qui arrive. Le mois de tous les maux ! Dans les commerces, tout est hors de port�e, aucune remise, pas de soldes ou d�offres sp�ciales ! Les tarifs ne se stabilisent jamais, les familles nombreuses en souffrent. Les marchands incriminent les grossistes, ces derniers accusent les importateurs. Un cercle vicieux qui prend les citoyens en otages. Propre seulement � l�Alg�rie, cette situation perdure depuis belle lurette et n�inqui�te aucune autorit�. �Je sais que les prix sont chers mais je n�y peux rien ! Pourquoi l�Etat n�organise pas des remises ou des op�rations du genre ? Seuls, les vendeurs ne peuvent rien faire. Savez-vous que tous les commerces qui longent cette rue sont des locataires ?�, explique Rachid, sous entendant que ses coll�gues ne sont pas propri�taires, donc ils vivent dans la pr�carit�, le m�tier en p�tit. Sa petite boutique est situ�e � la rue commer�ante Hassiba-Ben-Bouali elle propose diff�rents produits. �L�importation ce n�est pas mon style, c�est un v�ritable casse-t�te chinois ! Il faut avoir un paquet d�argent pour acheter ces produits et je n�en ai pas ! Une bo�te de d�tergent fran�ais est � 1 200 DA en gros, � quel prix la proposer aux consommateurs ? Si j�en ach�te cinq, le montant d�passerait les 10 000 DA. C�est trop pour moi !�. Rachid, comme beaucoup de marchands que nous avons interrog�s, ignore que la plupart des produits qu�il commercialise, m�me sous emballage local, proviennent d�outre-mer comme les haricots, les lentilles, le sucre, les poix chiches, la farine, la semoule�
Trop cher !
Pour un fonctionnaire qui touche le double du SNMG (15 000 DA), il faut faire de la gymnastique pour pouvoir g�rer un budget insuffisant car, import�s ou produits localement, les prix sont excessifs, particuli�rement ceux de l�agroalimentaire qui repr�sente le plus gros de la consommation durant ce mois. A titre d�exemple, les bo�tes de thon co�tent entre 40 (100 g.) et 450 DA (950 g.), la moutarde est � 220 DA (1000 g.), la tomate en conserve (1 kilo) est � 150 DA, une plaquette d��ufs est � 200 DA, l�unit� est � 7 DA. Les bouteilles de vinaigre sont � 45 DA, le riz entre 85 et 140 DA le kilo, le frik est entre 170 et 200 DA/ kilo, la farine � 50 DA/kilo, errechta est � 90 DA. Le caf� Jacques Vabre est � 240 DA une bo�te de 250 gr, � c�t� le caf� alg�rien est � 130 DA le paquet de la m�me quantit�. Nescaf� est � 350 DA (700 g), Maxwell est � 700 DA (200 g) Nescaf� est 150 DA (50 g), c�est la bo�te la moins ch�re. Les tarifs de l�huile d�olive varient selon la quantit� et la provenance, les co�ts oscillent entre 600 et 300 DA pour des bouteilles de 70 cl � 1 litre. Les yaourts vacillent entre 10 et 20 DA, les bouteilles d�un litre sont � 95 DA. Le sucre est c�d� � 85 DA, certains commerces le proposent � 95 et 110 DA le kilo. Les p�tes sont les produits les moins chers puisque un paquet de 500 g. se vend � 35 DA. Les haricots sont entre 85 et 140 DA, les pois chiches aussi, les lentilles sont � 140 DA, les pois cass�s aussi, la bouteille d�huile de cinq litres co�te entre 550 et 700 DA, celle de deux litres est entre 250 et 270, celle d�un un litre entre 120 et 140 DA. �Parfois, nous vivons des situations bizarro�des. J�ai d�j� vu des grossistes vendre les �ufs plus chers que le d�taillant ! C�est l�Alg�rie�. Rachid raconte l�anecdote en souriant. �Dans ce bled, o� tu vas il y a mafia. Pauvres de nous ! Pauvres citoyens�. Les commer�ants affirment n�accorder aucune remise lors du Ramadan. �On dirait que c�est le pays des m�cr�ants ! Je veux bien le faire, je pourrais vendre plus, satisfaire mes clients et conqu�rir la b�n�diction divine. Mais comment ! La plupart de mes clients sont des gens modestes, un jour ils en ont, un autre non. Il faut les aider et prendre en charge leurs besoins�, confie Rachid. Il n�est pas le seul � le dire et le vouloir. La corporation est d�sorganis�e et cela exige un v�ritable travail de fond. �Revenez me voir une semaine avant l�A�d, vous allez constater que tous les produits de g�teaux ont augment�. Ce n�est pas moi, ce sont les grossistes qui contr�lent les prix !�, lance s�rieusement Rachid.


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