Fête de l'Indépendance. Tebboune reçoit un message de félicitations de Mohamed VI. Par précaution, le ... ... message a été placé en quatorzaine ! Oui, oui ! Je sais, le Corona ! Mais bon ! D'accord, d'accord ! Y a les détenus d'opinion et l'apaisement qui reste timide. Mais bon ! Oh ! Je veux bien, cette histoire de moustique-tigre qui aurait été capturé par des habitants d'un village, dépecé vivant et sa peau tigrée exposé sur Instagram. Mais bon ! Le coup de gueule de l'athlète Makhloufi bloqué en Afrique du Sud, je veux bien, même si j'ai vu plus malheureux, comme tous ceux bloqués en Dézédie et qui ne poussent pas forcément des coups de gueule. Mais bon ! L'école qui s'islamise en douce, pendant le semi-confinement, en plein été et qui fera sa rentrée avec des programmes aux joues mangées par la barbe, je le vois bien aussi. Mais bon ! Je comprends que vous fassiez tous ces efforts pour attirer mon attention sur l'actualité brulante, sur ce qui se passe ici, chez nous. Mais Allah Ghaleb ! Aujourd'hui, je ne suis que ça ! Un mec ravagé, effondré et incapable de penser à autre chose qu'à ça ! Ça quoi ? Question sacrilège ! Malheureux qui osez me demander «ça quoi» ? Ça quoi, c'est cette nouvelle terrible qui vient de me tomber dessus. Le décès d'Ennio. Ennio Morricone ! Le pape-kitch des musiques de westerns spaghetti. Celui qui, à la sortie du cinéma de mon quartier, me faisait marcher avec les jambes arquées, un cigare de 3467ème choix acheté au gosse du coin, sur la «tabla», et coincé au coin de ma bouche. Je me sentais invincible, porté par sa musique. Voilà qui était Ennio Morricone. Ce soir, je dors avec un harmonica sous mon oreiller. Mais avant, juste avant, dans la sierra de ma jeunesse, enveloppé par les «cha-cha» entonnés en chœur, et lové dans une imitation du Poncho de Blond-Blond, je fumerai du thé au Mezcal pour rester éveillé à ce cauchemar continue. H. L.