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«Zoukh m'a demandé de choisir les bus Tahkout»
Au second jour du procès, l'ancien PDG de l'ETUSA révèle :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 07 - 2020

L'acte IV du procès de l'automobile se poursuit au tribunal de Sidi-M'hamed. Dans sa chute, Mahieddine Tahkout a entraîné avec lui plusieurs anciens ministres et deux ex-chefs de gouvernement qui se disent épuisés de devoir faire face à des chefs d'inculpation qui se répètent dans tous les dossiers.
Ces anciens hauts responsables paraissent aujourd'hui très épuisés, très éprouvés par ce qu'ils déclarent être des va-et-vient incessants vers les tribunaux, la Cour suprême qui les a auditionnés à plusieurs reprises sur le même sujet. Ils se disent humiliés, regrettent que leur honneur ait été bafoué «après tant d'années au service de l'Etat algérien», prétendent-ils. Ahmed Ouyahia, qui a tenu à dégager une image d'homme fort en dépit des événements tragiques qui se sont récemment déroulés, a même décidé de révéler au grand jour la nature de la maladie dont il est atteint, «un cancer qui m'a épuisé et que je n'ai pu finir de traiter après mon incarcération» affirmait-il, tout en expliquant que son état lui avait fait omettre des déclarations de comptes bancaires qui ont été interprétées comme étant des mensonges et des omissions volontaires par le juge d'instruction. Ouyahia que l'on avait vu imputer toutes les décisions relatives à ces projets automobiles à l'ancien président de la République a opéré un revirement spectaculaire en assumant, tout simplement, toutes les décisions qu'il avait prises, affirmant qu'il en ferait de même si cela était à refaire. Il a reconnu y compris l'envoi d'une lettre au ministère de l'Industrie, dans laquelle il demandait le déblocage du dossier Tahkout.
Sellal très gêné
A chacune de ses comparutions, Abdelmalek Sellal semblait très gêné d'arriver menotté, et à plusieurs reprises, il a fait état de sa grande fatigue, obtenant des différents juges l'autorisation de ne pas se présenter lorsqu'il est cité, en qualité de témoin. Lundi, au premier jour du procès Tahkout, il a comparu très tard. Sellal s'est étonné d'avoir été inculpé dans ce dossier. «J'ai été auditionné en qualité de témoin par le juge d'instruction et je me suis ensuite retrouvé inculpé», dit-il. Il poursuit : J'étais premier ministre, le dossier était au niveau du ministère de l'Industrie et du CNI. Je ne l'ai pas vu. Il a été signé par ce ministre et l'ANDI sur la base d'un décret dont ont bénéficié Renault et plusieurs autres investisseurs. Je n'ai absolument rien à voir dans ce dossier. J'ai dépêché des équipes sur le terrain pour y voir plus clair, tout était conforme», ajoute-t-il.
Amar Ghoul clame son innocence
Amar Ghoul se dit incapable de comprendre les raisons qui l'ont conduit en prison et son inculpation dans cette affaire. «J'ai passé dix-huit mois à la tête de ce ministère, et je n'ai rien signé, je n'ai accordé aucun privilège» persiste l'ancien ministre du Transport. Le juge, puis le procureur de la République lui font cependant remarquer qu'il avait illégalement octroyé à Tahkout un terrain dans la wilaya de Skikda pour l'édification d'une cimenterie. Amar Ghoul répond : «Tout était conforme, le terrain en question ne se situait pas dans la zone industrielle mais dans la zone de marchandises au port de Skikda. La réalisation de ce projet dans l'enceinte du port ne présentait aucun danger pour l'environnement comme on le disait». Le juge le confond : «Pourquoi ce projet a-t-il donc été annulé ? S'il était conforme, cela n'aurait pas été le cas». Durant son audition, le responsable du port de Skikda, Laidi Merabet, avait déclaré que le contrat avait été résilié en application d'instructions émanant des autorités.
Mahieddine Tahkout, ses 3 frères et son fils à la barre
Durant leur audition, Mahieddine Tahkout, ses trois frères et son fils ont rejeté en bloc toutes les accusations portées à leur encontre. Le principal accusé, Mahieddine Tahkout, a été interrogé sur les raisons pour lesquelles sa société de montage automobile n'a pu parvenir à la production de 100 000 véhicules comme convenu. «Je vous répondrai par des documents et des preuves», dit-il, avant de se lancer dans une longue complainte où il se présente comme victime. « Je n'ai reçu aucun privilège. L'Etusa a été bénéficiaire avec nous, elle a gagné 200 milliards et le Trésor public a gagné 20 milliards, j'ai 3 600 bus, l'Etusa en avait 160.»
La Cour lui rappelle que le montant accordé pour ce marché était de 260 milliards. Tahkout répond : «Mais on ne l'a pas tout consommé». Il ajoute : «J'ai fait face à de gros problèmes depuis mon départ du FCE. On exerçait des pressions sur ma personne. On disait que je suis un gonfleur de pneus. Mon adversaire est connu. Je n'ai jamais bénéficié d'avantages, monsieur le juge. Pour Suzuki, j'ai déposé le dossier en 2017 mais on n'a rien reçu. Ouyahia et Yousef Yousfi ont refusé de me donner l'accord, alors que Hunday travaillait normalement». Le juge lui fait remarquer que l'enquête menée a démontré que ses sociétés n' ont pas payé d'impôts durant de longues années, puis l'interroge sur ses relations avec les anciens ministres présents. Mahieddine Tahkout nie tout : «Nous avons payé 380 milliards d'impôts... je n'avais aucune relation avec le gouvernement et je n'ai jamais agi pour que des responsables dans le domaine du transport soient limogés».
Le juge procède ensuite à l'audition de Rachid Tahkout, le frère du principal inculpé. Il est interrogé sur son rôle dans les sociétés de son frère aîné. Le mis en cause, qui dirige une entreprise pharmaceutique rattachée à Cima Motors, nie être actionnaire dans les 44 sociétés de son frère. Il déclare aussi au juge avoir été choqué lorsqu'on lui a dit que son fils avait bénéficié d'un logement LSP. « Mon fils n'a que 5 ans», dit-il. Nacer Tahkout est ensuite appelé à la barre. Il nie à son tour toute relation avec les entreprises de son frère. «Je me suis retiré en 2013, c'est mon frère Abdelhamid qui m' a succédé.» Contrairement à ses oncles, Bilal Tahkout apparaît tendu. Après un court séjour en prison, ce dernier a bénéficié d'une mise en liberté provisoire, au cours de l'année précédente. «Je ne comprends pas ce que je fais dans ce dossier, dit-il. Je n'ai rien ni terres ni biens immobiliers, et je vis toujours chez mon père. J'ai un master 2. Je vivais à l'étranger mais je suis revenu aider mon père.»
«Zoukh m'a demandé de choisir les bus Tahkout»
L'heure est à l'audition de l'ancien P-dg de l'Etusa. Dans ses réponses, Abdelkader Benmiloud se livre à la seule véritable révélation de la journée. Elle fait suite à une question du juge portant sur le rôle joué par les anciens responsables présents dans le choix de la société Tahkout pour le transport estudiantin. «Je n'ai reçu aucune instruction émanant de ces personnes. Les seules instructions sont venues de l'ancien wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, il m'a demandé d'opter pour les bus de Tahkout». Abdelkader Benmiloud révèle ensuite le montant de la somme allouée pour ce projet : deux milliards de dinars.
«13 mois en prison pour un choix qui n'est pas le mien»
L'ancien directeur des œuvres universitaires est apparu très ému, très affecté aussi. « Est-il normal, dit-il, que je passe treize mois en prison pour un choix qui n'est pas le mien. L'affaire relevait du ministère de l'Enseignement supérieur. Pensez-vous qu'on m'ait attendu pour lui octroyer ce marché ? » Le juge se tourne alors vers Tahkout : «Vous avez obtenu 71 marchés dans le domaine du transport universitaire, comment expliquez-vous ce monopole ? » Tahkout nie. La journée a été très longue. Le juge décide de lever la séance. Les auditions devaient se poursuivre en début de soirée.
Abla Chérif


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