En dépit de la fermeture des plages, qui s'inscrit dans le cadre des mesures sanitaires prises par les pouvoirs publics, pour endiguer la propagation du Covid-19, force est de constater que certaines plages de la wilaya, notamment de la côte-ouest, ont enregistré une affluence de baigneurs qui ont bravé cette interdiction. Lors de notre virée dans la commune côtière d'El-Aouana samedi, deuxième jour de l'Aïd el-Adha, aux environs de 17h, nous avons été désagréablement surpris par ce rush inhabituel d'estivants et de centaines de voitures stationnées en bordure de la RN43 en cette conjoncture particulière. A partir de la plage de la Crique, en passant par le Grand Phare, dans la commune de Jijel, et en arrivant à Bordj-Blida, dans la commune d'El-Aouana, le même topo : des centaines de familles se dorent au soleil, d'autres déjeunent sous des parasols, faisant fi de la pandémie. Il y a lieu de rappeler que le virus a déjà provoqué la mort de 43 personnes dans la wilaya de Jijel, selon la déclaration du directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, lors de la deuxième session ordinaire de l'Assemblée populaire de wilaya tenue mardi dernier. Des scènes déplorables qui traduisent le laxisme des services concernés. Pis, nous avons remarqué, par ailleurs, le retour des parkingueurs, qui imposent leur diktat, sachant que ces aires de stationnement sont anarchiques car elles n'ont pas fait l'objet d'adjudication, étant donné que l'accès à ces plages est interdit. Une situation qui interpelle les autorités locales qui, visiblement, cherchent la paix sociale face à l'indiscipline d'une partie de la population locale, surtout que la majorité des véhicules stationnés en bordure de la RN43 sont immatriculés dans la wilaya de Jijel. En revanche, les plages de Kotama et du Premier Poste sont totalement désertes avec une forte présence policière tatillonne dans l'application de la loi. «On a l'impression de changer de pays», nous a confié Omar, qui assure la sécurité d'une villa appartenant à un particulier sur le front de mer de Kotama. D'aucuns s'interrogent sur l'utilité des arrêtés de fermeture et d'interdiction signés par les services de l'Etat face à cet envahissement de la population. Bouhali Mohammed Cherif