Sans moyens financiers, les grands projets patinents, s'érodent puis disparaissent dans les «souvenirs». Le MC Alger qui fêtera ses 100 ans dans moins d'un an semble être le «spécimen» d'un de ces projets qui ne sortira jamais des tiroirs... La Sonatrach, poussée par les tenants du pouvoir, voyait grand à quelques mois du centenaire. Elle montera un «commando» qui avait pour mission première de bien fêter le 100e anniversaire. Un comité ad hoc avait pris forme avec quelques têtes connues du peuple du Mouloudia, à l'image de l'ancien portier des Vert et Rouge Abdenour Kaoua. Le stade du 5-Juillet se fera une beauté grâce à une enveloppe dégagée par la firme pétrolière qui demandera également à ce que le temple de Chéraga accueille le musée du club, avec tout ce que cela suppose comme histoire. L'équipe première, elle, continuait de faire le patinage. En Championnat et dans les coupes où elle était alignée (Coupe arabe et d'Algérie) avec des résultats que tout le monde sait. Une belle cagnotte a été, somme toute, consommée sans que le MCA sorte avec un titre. La cause au Covid-19 peut-être... 2e sur indice en Ligue 1, le Mouloudia quitte la coupe nationale peu glorieusement des mains de Boufarik. Puis la coupe UAFA quand il perdra à Blida contre le RAJA, remodelé mais toujours rayonnant grâce à Mohcine Moutouali (34 ans). Les 130 milliards, chiffre livré par le nouveau membre du CA de la SSPA, Tahar Belkhiri, partent donc en fumée... L'avènement d'Almas et son équipe choisie par la Sonatrach laissait supposer un avenir moins sombre. Six mois après le fiasco commis par Fouad Sakhri, le MC Alger est otage de ses problèmes de toujours. Sans le sou, la direction fait dans les promesses qui ne font pas manger les vedettes de l'équipe de Nabil Neghiz. Les salaires à baisser mais à payer d'abord. Avant d'entamer toute négociation pour prolonger, ou même pour rompre son contrat. Les changements se font aussi fréquents dans les rouages techniques. Abdelatif Bourayou, qui a interrompu son exil forcé de 30 ans aux pays du Golfe, mais aussi Braham-Chaouch Karim renforcent les structures techniques avec différentes missions, aux côtés de Nasser Bouiche et Tarek Lazizi. La cohabitation est, semble-t-il, impossible. Chacun tirerait dans la direction qui le présenterait comme véritable serviteur du Mouloudia aux yeux des fans. Si comme ils sont rémunérés par ces derniers. D'où l'animosité qui s'est créée au sein même de l'équipe dirigeante. Divisés comme un jeune bœuf à la viande tendre, les membres du CA songent à abandonner le navire. Aouf et Bachta menacent mais reviennent à de meilleurs sentiments. Pas Chaouch et Lazizi qui ferment la porte de la réconciliation. Quand l'argent vient à manquer, c'est l'impossible harmonie. C'est ce que les joueurs ont perçu et certains d'entre eux ont fait le choix de partir sans trop regarder derrière. Aujourd'hui, le mercato boucle son premier mois et le MCA n'a recruté que Hadded (JSMS), Isla Daouda (CABBA) et quelques jeunes inconnus. Les promesses d'arrivée sont légion mais faute d'argent, l'effet d'annonce perdure. Toutes les cibles (Redouani, Belhoucini, Bouziane, etc.) ont disparu des radars mouloudéens. Les départs, eux, sont plus concrets. Nekkache en premier qui a repris le chemin d'Oran que pourront éventuellement suivre Hachoud et Derrardja. Djabou et Bourdim négocient à distance. S'il n'y a pas de nouvelles offres, ils ne mettront plus les pieds à Alger. Le maillot du Mouloudia d'Alger n'intéresserait plus personne apparemment. M. B.
