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Quelle chance pour la paix ?
Libye
Publié dans Le Soir d'Algérie le 22 - 09 - 2020

La chute de Mouammar Kadhafi en 2011 a plongé la Libye, jusque-là épargnée par les turbulences internes, dans la guerre civile qui a coupé le pays en deux. À l'ouest, Tripoli où est basé le Gouvernement d'union nationale (GNA) dirigé par Fayçal El Serraj, et Benghazi, à l'est, sous la houlette du sulfureux maréchal Haftar.
Les enjeux économiques (hydrocarbures) et géostratégiques ont donné lieu à une course inédite d'influence et surtout d'ingérences multiformes ; bref, un terrain d'affrontement sans merci entre les différents intervenants aussi éloignés que la Turquie d'Erdogan ou la Russie de Poutine, Washington, qui n'est pas en reste, se tient en embuscade et entend peser aussi sur l'issue du conflit libyen. Chacun des protagonistes libyens est déterminé à ne pas céder le terrain les armes à la main. Soutenu par la France, les Emirats arabes unis, la Russie, l'Egypte du général Al Sissi, le chef de Benghazi fait le choix de la solution militaire. Mais cela va se retourner contre lui un an après son échec retentissant de prendre, par une guerre éclair, Tripoli, la capitale malgré les énormes soutiens tant militaires que politiques.
La perte d'autres bastions dans l'ouest de la Libye qu'il avait pourtant arrachés aux forces d'El Serraj le fragilise comme jamais. Résultat : ses sponsors et autres bailleurs de fonds s'inquiètent surtout que l'implication flagrante de la Turquie devient sérieusement menaçante. Ils lui feront porter le chapeau de cette déconfiture. L'Egypte en particulier qui a clairement signifié être prête à contrer les prétentions turques en Méditerranée orientale quitte à engager son armée directement. Et c'est loin d'être un effet d'annonce car Le Caire n'est rien d'autre dans ce conflit que le bras des pays du Golfe hostiles qui voient en Erdogan une réminiscence des temps de l'Empire ottoman. Ni la conférence de Berlin, ni les médiations de l'envoyé spécial de l'ONU, ni les différentes rencontres de réconciliation de mission de bons offices n'apportent une esquisse de solution ; pis, la radicalisation des positions des deux belligérants fait craindre le pire, c'est-à-dire une partition pure et simple de la Libye. Mais, visiblement, aucun des pays intervenant dans le conflit n'y est préparé.
La solution militaire, envisagée au départ par le camp Haftar, et la résistance qui lui est opposée, s'impose depuis quelques mois comme impossible. La bataille de Tripoli a donc mené le conflit dans une impasse et cette situation de statu quo n'arrange personne, d'autant que la production pétrolière est au point zéro alors que le marché mondial connaît des fluctuations qui mettent à rude épreuve les économies des pays qui en dépendent. Certes, chacun œuvre dans les coulisses pour une sortie de crise à son avantage ou du moins avoir sa part des richesses libyennes. Et c'est aussi la paix qui est en otage avec son lot d'incertitudes et la dégradation des conditions de vie des Libyens, toutes catégories confondues.
À l'ouest (Tripoli) comme à l'est (Benghazi), les populations libyennes sont sorties dans la rue crier leur ras-le-bol devant l'incurie et la corruption de leurs dirigeants respectifs. Blocage sur le terrain militaire, risques d'implosion ont un impact sur les dirigeants d'un côté comme de l'autre, leurs soutiens s'inquiètent de cette impasse et de l'instabilité susceptible de devenir incontrôlable. Dans les coulisses des chancelleries, l'on s'active à mettre en place des moyens de désescalade sur le terrain à travers la recherche de personnalités qui prendraient la relève aussi bien d'El Serraj que du malheureux maréchal Haftar. C'est pourquoi il ne faut pas voir l'annonce de démission comme un coup de théâtre mais comme un aboutissement logique de leur échec et pour une recherche de sortie de crise. Près de cinq ans après avoir été nommé à la tête du Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU, Fayez El Serraj jette l'éponge.
Le Premier ministre libyen a annoncé, ce mercredi 16 septembre, lors d'une allocution télévisée, être prêt à quitter ses fonctions avant fin octobre pour céder la place à un nouvel exécutif. «J'annonce à tous mon souhait sincère de céder mes fonctions à un prochain pouvoir exécutif avant fin octobre au plus tard», dira-t-il. Idem pour le maréchal pour lequel le départ n'est rien d'autre que le résultat de pression de ses alliés. De quoi sera fait demain ? Le départ de ces deux chefs qui semblaient inamovibles aura peut-être le mérite de lever le voile sur des noms longtemps restés dans l'ombre du pouvoir à l'ouest comme à l'est. Il y a d'abord Aguila Saleh, le président du Parlement de Tobrouk connu à Alger pour y avoir effectué une visite de trois jours en juin dernier. Il sera reçu avec tous les honneurs à son arrivée à l'aéroport Houari-Boumediène, par Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, et Slimane Chenine, président de l'Assemblée nationale. Le Président Abdelmadjid Tebboune le recevra à son tour au Palais d'El-Mouradia.
À Tripoli, d'autres personnalités émergent et sont appelées à jouer un rôle de sortie de crise. Il s'agit notamment de Fathi Bachagha, originaire de Misrata, ville portuaire de l'Ouest libyen, et qui a dans ses « petits papiers » la volonté de récupérer Syrte, la ville pétrolière, toujours aux mains des forces de Haftar depuis janvier 2020. Et surtout il ne cache pas ses ambitions de briguer la présidence de la Libye tout entière.
L'ancien ministre du Pétrole, Mustapha Sanalla (Monsieur pétrole !) qui bénéficie d'un préjugé favorable de la part de Washington qui attend de lui une contribution dans la stabilisation du marché pétrolier. Pour l'heure, c'est l'ONU qui s'active pour relancer les pourparlers entre les rivaux par le biais de l'UNSMIL, la Mission de l'ONU présidée (par intérim) par l'Américaine Stéphanie Williams. Réussira-t-elle ce terrible challenge à l'heure où l'on assiste à une redistribution des cartes ? À l'évidence, ce conflit, vieux de 9 ans maintenant, n'a pas révélé toute sa face cachée.
Brahim Taouchichet


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