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Une libération et des interrogations
Otages du Mali
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 10 - 2020

C'est un communiqué de la présidence malienne qui a annoncé la libération, mercredi 7 octobre, de l'humanitaire française de 75 ans détenue dans le Sahel depuis 4 ans ainsi que de l'opposant malien Ismaïlia Cissé et de deux prisonniers italiens.
S'il est aisé d'imaginer toute la joie de leurs familles respectives dans ce dénouement, a contrario on ne sait rien sur les conditions qui ont entouré cette passe. Car en contrepartie, Bamako a remis en liberté au moins une centaine de terroristes, qui renforcent ainsi les rangs des mouvements islamiques qui infestent le Sahel, notamment le GNIM (Groupe salafiste de soutien à l'Islam et aux musulmans) qui dispose d'environ 2000 éléments et dont le chef n'est autre que Iyag Ag Ghali. Soit dit en passant, ceux-ci manient l'arme de la prise d'otages comme monnaie d'échange, une substantielle source d'argent.
Au communiqué laconique de la présidence du Mali répond en écho le silence total de la France qui n'en dit pas plus sur cet événement et s'est plutôt empressée « d'évacuer » la vieille dame via un aéroport militaire...pour éviter toute déclaration malencontreuse ? Si à Alger, l'on semble opter pour le « wait and see », connaissant pourtant son engagement dans la lutte antiterroriste dans nos frontières sud, l'on suit avec une attention soutenue les événements dans cette région du Sahel.
Le Mali étant une pièce maîtresse dans sa politique africaine, l'Algérie ne manque pas l'occasion de rappeler toute l'importance de ce pays frontalier auquel elle est liée par un faisceau de liens historiques. Les relations bilatérales postindépendance ont été empreintes d'une volonté commune de les faire évoluer. Dans une récente déclaration à un journal français, le Président Abdelmadjid Tebboune n'a pas manqué d'insister sur le caractère stratégique des rapports algéro-maliens que ne reflète pas toutefois le faible niveau des échanges économiques et commerciaux. Au demeurant, ils sont appelés à connaître une nouvelle impulsion même si, pour l'heure, les nouvelles autorités maliennes sont plus préoccupées par la mise en œuvre d'une politique de normalisation sur la scène politique interne.
Il faut rappeler que Sabri Boukadoum, ministre des Affaires étrangères, s'est rendu à Bamako à deux reprises et a été reçu par les nouveaux maîtres du pays. Le dialogue avec toutes les parties maliennes a pour objectif de débloquer une situation politique qui a débouché sur une crise ouverte avec son lot de manifestations populaires et d'arrestations d'opposants politiques, et l'insécurité causée par les groupes terroristes. C'est donc pour en sortir que la junte des colonels déclare avoir pris le pouvoir pour mettre fin à la politique de Ibrahim Boubacar Keïta en mettant en place un comité de salut national. S'ils résistent aux multiples pressions des pays de la Cedeao notamment au plan régional, ils n'ignorent pas la situation de faiblesse du pays en cas d'isolement diplomatique et économique.
La mise en place, ce mardi 5 octobre, d'un gouvernement de transition à majorité civil (20+4 militaires), dirigé par un ancien ministre Moctar Ouane, répond donc à la volonté de s'ouvrir à d'autres perspectives. La création d'un ministère de la Réconciliation nationale, confié au colonel Ismaël Wague, qui a participé au coup d'Etat militaire du 18 août dernier, répond à la volonté d'apaisement du nouveau pouvoir. Faut-il, pour cela, voir là l'explication de la libération des terroristes islamiques – à l'exemple de la politique de la « Rahma » mise en place par Alger ? Si c'est le cas, il faudra bien y voir des prémices du processus de réconciliation auquel ne s'opposeraient pas les diverses oppositions maliennes.
La sortie de crise passerait par l'application des Accords d'Alger, les différentes parties maliennes s'inscrivent dans cette démarche comme semblent le prouver les déclarations des uns et des autres. Encore faut-il que l'enchevêtrement des intérêts opposés, les luttes d'influence n'hypothèquent pas cette dynamique de paix. Les groupes terroristes, le bras armé des puissances extra-africaines, vont-ils déposer pour autant les armes pour rallier le processus de paix ? Ou bien alors leur agenda ne répond-il à aucun autre projet que celui de brandir l'épouvantail de l'instauration de la « Charia » ? Si l'on admet que l'éradication du terrorisme dans le Sahel – qui concerne aussi l'Algérie — est une question de temps, il y a lieu de craindre qu'en matière de temps, les groupes terroristes ne comptent pas arrêter leur œuvre destructive et de massacres en masse s'ils ne reçoivent l'ordre direct de leurs sponsors. Mali, Niger, Burkina Faso, Mauritanie, Tchad, coalisés sous la houlette de la France (G5+France), mobilisent 5 000 hommes de troupes.
Adossée à l'opération de l'armée française dans l'opération Barkhane, son efficacité est douteuse. Alors que l'on reconnaît à l'Algérie un rôle de premier plan dans la lutte antiterroriste, son absence ne signifie, évidemment, pas que son désaccord avec la démarche. Il faut, par ailleurs, prendre en compte un nouvel arrivé dans la crise malienne, en l'occurrence le Makhzen marocain qui s'est empressé de déléguer à Bamako son ministre des Affaires étrangères pour – délibérément – marcher sur les pas de l'Algérie et parasiter toute initiative, car en la matière, le Maroc n'a rien à offrir que ses faibles capacités de nuisance. Autrement, peut-il prétendre à une quelconque action salvatrice ? Il reste que les Maliens ne sont pas dupes pour autant et sauront débusquer les faussaires. Bien sûr, pour les Maliens, il s'agit de transcender l'étape d'incertitudes actuelles.
Moulay Zeini, nommé ministre des Affaires étrangères du gouvernement de transition, saura être l'ambassadeur des bonnes intentions de Bamako. Ancien ambassadeur en Arabie Saoudite, ce conseiller diplomatique de l'ex-Président IBK connaît le « climat » d'Alger pour y avoir fait ses études à l'Institut des sciences politiques.
Brahim Taouchichet


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