Le vice-président du mouvement El-Bina, Ahmed Dane, a estimé, hier à partir d'Oran, que ceux parmi les islamistes qui se permettent d'user de fatwa «hallal, haram» pour condamner ceux qui appellent à voter «oui» au projet d'amendement de la Constitution, est une attitude inadmissible. «D'où avez-vous ramené cette fatwa, vous la puisez d'un hadith ?». Et d'ajouter «Les partis politiques doivent travailler pour la nation et pour le peuple et non contre le peuple». Lorsque l'empire de la corruption s'effondre, cela met beaucoup de personnes en danger, dira l'intervenant lors d'un meeting à la salle Saâda en présence des militants du mouvement. Car, dit-il «si les acteurs de cet empire réussissent à revenir, ils brûleront tout sur leur passage. Ils savent que l'Algérie recèle encore plein de richesses, ‘'el issaba'' le gang voudra revenir pour reprendre le pouvoir». Il reste convaincu que la campagne qui se tient actuellement contre le référendum, n'est pas contre le projet de texte mais contre la stabilité car estime-t-il «ces gens-là vivent dans le chaos, ils savent que la Constitution n'est qu'une étape». L'intervenant fera remarquer à l'assistance que la campagne va s'accélérer, dans les derniers jours et que c'est à ce moment là que «toutes les mines vont exploser contre notre parti et contre tous ceux qui appellent à voter oui et toutes les cellules dormantes vont s'activer, car le temps leur manque. Nous croyons en l'Etat algérien, on ne s'attache à personne, notre vision est celle de donner la priorité à l'intérêt de l'Algérie». L'Algérie nouvelle n'est pas encore d'actualité dira le vice-président d'El Bina «lorsque des responsables locaux ne respectent pas le citoyen, nous disons que l'Algérie nouvelle n'est pas encore venue». Il citera l'exemple du wali d'Oran et son incident avec l'enseignante, mais aussi le ministre de la Jeunesse et des Sports qui a tenu des propos mal perçus. «Puis, ils ont présenté des excuses, cette mentalité de demander pardon se respecte chez les responsables, mais tant qu'il y a des personnes nommées à des postes clés et qui s'excusent, on est loin de l'Algérie nouvelle. Réfléchissez avant de parler, ceci on le dit au simple citoyen mais pas à un responsable. Vous êtes un partenaire dans une période délicate du changement. N'entravez pas le chemin et l'espoir qui commence à naître chez les jeunes». Dénonçant les propos du président français concernant l'islam, l'intervenant estime que l'Etat Algérien a le devoir de réagir officiellement et fermement à ses propos et devrait s'insurger contre cela comme il s'insurge lorsque la dignité du président de la République est touchée. Amel Bentolba