Identités (1999), qui comporte une nouvelle version de la chanson A Vava Inouva interprétée en duo avec la chanteuse écossaise Karen Matheson, a fait découvrir aux Algériens les ressemblances entre la musique berbère et la musique celtique. Aujourd'hui, d'ailleurs, c'est devenu un style pratiqué, notamment par le groupe algérois Targuit. Né le 25 octobre 1949 à Ait Lahcène (Ait Yenni), Idir aurait eu 71 ans exactement dimanche dernier. Pour tout le monde, Idir est un grand artiste. Le plus beau est que lui ne se considère même pas comme un chanteur. Un jour, il avait fait remarquer (dans un entretien à la presse), que s' il avait «la vocation de chanteur», il n'aurait pas enregistré si peu d'albums dans sa longue carrière artistique. Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, s'est fait mondialement connaître en 1976 par A Vava Inouva, un album qui comporte, aujourd'hui, deux mythiques chansons, le morceau très rythmé Zwits rwits, une sorte de «rock Kabyle», et la très douce chanson qui a donné son titre à l'album. Cet album et particulièrement ces deux chansons avaient fait découvrir et aimer la chanson d'expression kabyle au grand public algérien arabophone. Son deuxième album Ay arrac nneɣ ne sortira que trois années plus tard, en 1979. Il sera suivi en 1980 par le live Récital à l'Olympia. Il faut attendre les années 1990 pour voir les autres produits de idir, comme Les Chasseurs de lumière sorti en 1993 et Identités (1999) qui comporte une nouvelle version de la chanson A Vava Inouva, interprétée en duo avec la chanteuse écossaise Karen Matheson et qui fait découvrir aux Algériens les ressemblances entre la musique bérbère et la musique celtique. Aujourd'hui d'ailleurs, c'est devenu un style à part entière en Algérie, pratiqué, notamment, par le groupe algérois Targuit. Au cours des années 2000 sortiront Deux Rives, un rêve en 2002, Entre scènes et terre (2005), La France des couleurs (2007), Adrar inu (2013) et Ici et Ailleurs (2017). Pour différentes raisons, Idir n'a animé que très peu de concerts en Algérie. Le dernier a été son concert le 4 janvier 2018 à la Coupole d'Alger après une absence d'une quarantaine d'années des scènes du pays. Sa popularité est restée intacte. La grande salle de sport était archicomble. Idir, qui résidait en France, est décédé le 2 mai 2020 à l'hôpital Bichat à Paris, des suites d'une fibrose pulmonaire dont il soufrait depuis plusieurs mois. Le 13 mai, il est enterré au cimetière du Père-Lachaise où repose un autre grand artiste, le chanteur et poète américain Jim Morrisson du mythique groupe The Doors. Kader B.