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Coronavirus : où en est la recherche scientifique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 11 - 2020


Par le Pr Baddari Kamel(*)
Une course contre la montre pour trouver en premier le vaccin contre le nouveau coronavirus est engagée depuis au moins un semestre entre des laboratoires, des équipes de recherche et même des Etats tels que les Etats-Unis, la Russie et des pays comme l'Inde, les Philippines ou le Kazakhstan. Cette course, si à ce jour n'a pas produit les résultats attendus par l'humanité entière, pourrait arriver effectivement à un premier vaccin ou à un traitement médicamenteux à court terme dont il est difficile de donner un ordre de grandeur avec plus ou moins de précision.
Comment développe-t-on un vaccin
Le corps humain est la proie en permanence de microbes (un virus, une bactérie ou un parasite) qui peuvent provoquer une maladie plus ou moins grave, voire mortelle avant que le corps n'arrive à créer des anticorps. Un vaccin sert justement à entraîner le système immunitaire à lutter contre les microbes. Quelques heures après l'injection d'une dose de vaccin, les lymphocytes-B (globules blancs spécialisés du système immunitaire) entrent en activité et libèrent dans le sang des anticorps capables de se fixer sur le microbe ciblé par le vaccin. Les anticorps neutralisent le microbe pour l'empêcher d'entrer dans les cellules humaines avant que les lymphocytes-T du système immunitaire n'entrent en scène pour éliminer les microbes fixés par les lymphocytes-B.
Les candidats-vaccin avant d'être utilisés passent par les étapes d'essai précliniques et d'essais cliniques : les premiers sont utilisés sur des animaux, les seconds sont réalisés sur l'humain et se répartissent en quatre phases successives (de 1 à 4). La phase 1 s'effectue sur quelques dizaines de volontaires. Le but étant d'observer les éventuels effets secondaires et de mesurer les anticorps produits par les volontaires. La phase 2 s'effectue sur plusieurs centaines ou milliers de volontaires dans plusieurs centres cliniques différents. Le but étant d'élargir les connaissances. Les volontaires sont suivis pendant plusieurs mois, notamment pour observer l'évolution, dans le sang, de leurs taux d'anticorps. La phase 3 s'effectue sur plusieurs dizaines, voire des centaines de milliers de volontaires. Le but de cette phase étant de savoir si le vaccin protège contre la maladie. Ces essais à large échelle sont les seuls capables de détecter les effets secondaires rares, et de définir dans quelles classes d'âge ou groupes de population le candidat-vaccin est efficace ou non. Enfin, la phase 4 est nécessaire auprès de populations qui n'avaient pas été inclues dans les essais des phases 2 et 3, et aussi de vérifier le comportement des effets indésirables rares chez des millions de personnes vaccinées. Dans cette phase, le vaccin est commercialisé.
Traitement et vaccin en cours
Les laboratoires travaillent dans la plus grande discrétion. La communication sur les résultats de leurs travaux, outre les publications scientifiques, est assurée grâce à des revues spécialisées telles que The Lancet ou par l'intermédiaire de l'OMS (Organisation mondiale de la santé). La lecture et l'analyse de ce qui est publié ne prouvent pas encore que les vaccins où les médicaments qui leur seraient parvenus protègent efficacement contre une infection par le coronavirus. Au mois d'octobre 2020, environ 200 vaccins contre le nouveau coronavirus sont en cours de développement dont 11 ont franchi les phases 2 et 3. Les vaccins n'ont pas encore reçu le nom commercial. Ils sont désignés par leurs noms scientifiques.
Ainsi, en Russie, le vaccin, baptisé Spoutnik V, est financé par le ministère de la Santé. Il s'agit en fait de deux vaccins différents, administrés en deux injections successives à trois semaines d'intervalle, comme rapporté par The Lancet. Une campagne d'essai clinique de phase 3 de grande taille sur plusieurs dizaines de milliers de candidats est annoncée, affirment les autorités russes. Les résultats sont attendus courant novembre 2020.
Le candidat vaccin de nom scientifique AZD1222 est développé au Royaume-Uni par le laboratoire Astra Zaneca (groupe anglo-suédois) et l'université d'Oxford. Plusieurs essais cliniques de phase 3 sont menés au Royaume-Uni, en Chine, en Afrique du Sud et au Brésil. Au cours de ces essais, une maladie inexpliquée est survenue chez un volontaire et même un décès au Brésil. Suite à ces anicroches, le laboratoire vient d'annoncer (8 octobre 2020) qu'il suspendait temporairement les essais cliniques du vaccin.
C'est une procédure routinière dans le domaine pharmaceutique. Le groupe a conclu des contrats de prévente avec plusieurs pays européens et signé avec les USA un accord de fabrication de ce vaccin. C'est ce contrat qui a redonné assurance au Président Trump d'émettre un espoir qu'une autorisation accélérée lui serait accordée avant l'élection présidentielle du 3 novembre 2020 ; ce qui semble fort compromis en raison des difficultés actuelles du groupe.
D'autres vaccins prometteurs sont en cours de développement, parmi eux le vaccin mRNA-1273 (laboratoire américain Moderna, en collaboration avec NIH (National Institute for Health) ; le vaccin du groupe allemand Pfizer de nom BNT162b1 and BNT162b2 ; le vaccin Cansio de la Chine ; le vaccin de Johnson & Johnson de l'Espagne, et le vaccin du laboratoire américain Novavax Inc de nom NVX-CoV2373. Ces vaccins ont tous dépassé la phase 2.
Selon le livre Vidal et à titre comparatif, il semble que le vaccin de Novavax soit le plus immunogène, suivi de ceux de Moderna et de Pfizer avant celui de Astra Zeneca. Par manque d'informations, il est difficile de classer le vaccin Spoutnik V de la Russie.
Concernant la piste de médicaments contre le nouveau coronavirus, plusieurs molécules sont utilisées à travers le monde telles que le dexaméthasone (étude britannique Recovery) ; l'anakinra ; la chloroquine, l'azithromycine ; le remdesivir ; le tocilizumab... Les spécialistes en la matière indiquent qu'un traitement antiviral n'est sans doute pas suffisant à lui seul. Une association avec un autre médicament est nécessaire.
Beaucoup d'espoirs se fondent sur les anticorps monoclonaux pour la lutte contre le nouveau coronavirus. Pour rappel, un anticorps monoclonal est une protéine du système immunitaire produite in vitro par des clones d'une même cellule. À l'heure actuelle (octobre 2020), au moins une dizaine de ces anticorps est en phase d'essais cliniques. Leur efficacité a été montrée dernièrement lorsqu'ils ont été administrés au Président des Etats-Unis qui s'est remis vite de la maladie. Les corticoïdes s'avèrent aussi efficaces en matière de thérapie contre le Covid-19.
Est-on protégé après avoir contracté la maladie ?
En pratique, la réponse vigoureuse qu'oppose le corps du patient au virus provoque le développement des anticorps spécifiques capables de le reconnaître lorsqu'il se présente de nouveau. C'est ce qui fait dire qu'un patient ne peut être infecté qu'une seule fois. C'est le principe de la vaccination. D'ailleurs, la stratégie de certains gouvernements consiste à miser sur l'espoir de voir se développer une immunité collective dans la population au fil de la propagation du virus pour éviter le confinement et le blocage de l'économie du pays. Théoriquement, le principe de l'immunité collective énonce que «dès lors que 60% de la population se frotte au virus, une immunité se développe et le virus ne pourra plus se répandre».
Les épidémiologistes affirment qu'à moins d'une mutation, il est impossible d'être infecté deux fois. Pourtant, cet axiome a été infirmé par certaines déclarations comme celle rapportée par le site chinois Caixin qui explique que «environ 15% des patients qui se sont rétablis du coronavirus et qui sont sortis des hôpitaux de la province du Guangdong ont de nouveau été testés positifs lors de contrôles ultérieurs». La revue Futura-Sciences aborde les quelques cas qui pourraient être à la base de cette réplique. Elle épingle le cas de tests peu fiables pour détecter le génome du virus dans les prélèvements nasopharyngés. Elle épingle aussi le cas de personnes détectées positives deux fois à plusieurs semaines d'intervalle, en raison probablement de la persistance de morceaux de virus morts dans l'organisme.
À la question de savoir combien de temps dure l'immunité acquise, une étude publiée en 2007, parue dans la revue Emerging Infections Diseases portant sur l'épidémie SRAS-COV1 en Chine en 2003, montre que «le taux d'anticorps spécifiques reste stable pendant deux ans environ, avant de chuter drastiquement la troisième année». Comme quoi, l'immunité n'est acquise que pour un temps avant une possible ré-infection après deux à trois ans.
Comme on le voit à travers ces quelques études faites dans des grands laboratoires mondiaux, l'immunité post-coronavirus reste en quelque sorte un mystère. On est dans l'empirique et aucune validation scientifique n'y a été faite à ce jour par manque de preuves tangibles. Comme pour rajouter à la complexité, ces mêmes laboratoires affirment que les patients touchés par le coronavirus restent contagieux entre 8 et 37 jours, soit une durée médiane de 20 jours après le début de la maladie. Toutefois, les patients décédés étaient contagieux jusqu'à leur mort.
Conclusion
Actuellement, au mois d'octobre 2020, plus de 200 candidats-vaccins sont actuellement évalués en laboratoire, d'abord sur des animaux et, pour certains, sur des êtres humains volontaires. Ces tests doivent permettre de préciser la sécurité des candidats-vaccins et leur capacité à déclencher une réponse immunitaire fiable.
Les chercheurs s'assurent des effets du candidat-vaccin dans le temps, testent et contrôlent chacune des quatre grandes phases de l'essai clinique. Les études sont toutes d'accord sur l'horizon probable pour voir un vaccin contre le nouveau coronavirus. Il est au minimum de 20 à 30 mois à compter de mars 2020, date de début des recherches contre le nouveau coronavirus. Ceci nous amène dans le meilleur des cas au dernier trimestre de l'année 2021, voire 2022. Cela paraît long mais à l'échelle d'un vaccin, c'est extrêmement rapide.
Enfin, il ne faut pas perdre de vue les innombrables aspects d'ordre social qui naîtront une fois le vaccin développé sachant qu'il faudra arriver à vacciner un minimum de 60% de la population dans un délai raisonnable dans l'espoir de ne pas voir le virus opérer une mutation. Comment ferait-on pour vacciner tout ce monde ? Par quelle classe d'âges commencera-t-on ? Quelle sera l'attitude à adopter vis-à-vis de ceux qui refuseraient de se vacciner ? Quand est-ce qu'il faudra acquérir le vaccin et combien de temps laisserait-on avant de l'acquérir pour être sûr de son efficacité ? Ce sont quelques questions qui se poseront avec acuité une fois venu le vaccin.
B. K.
(*) Professeur des universités. Expert en stratégie de l'ESRS et conduite de changement.
Notes :
Site 20 minutes : https://www. 20minutes.fr/ sante/2746947-20200324-coronavirus-immunite-collective-pourquoi-pari-tres-risque
Site chinois Caixin : https://www.caixinglobal.com/2020-02-26/14-of-recovered-covid-19-patients-in-guangdong-tested-positive-again-101520415.html
Site futura-sciences : https://www.futura-sciences. com/sante/actualites/coronavirus-coronavirus-mystere-patients-ne-guerissent-jamais-79332/
Etat des vaccins dans le monde :https://www. who.int/publications/m/item/draft-landscape-of-covid-19-candidate-vaccines.
Plateforme d'information sur les vaccinations : https://www.infovac.ch/fr/faq/developpement-d-un-vaccin.


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