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Qu'attendre de la gouvernance Joe Biden ?
POLITIQUE AMERICAINE EN AFRIQUE DU NORD
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 11 - 2020

Le nouveau Président des Etats-Unis d'Amérique, après son investiture le mois de janvier prochain, aura certainement les regards centrés sur la situation économique et sociale de son pays en application de ses engagements électoraux notamment en matière de lutte contre le coronavirus, les inégalités et la résurgence des discriminations raciales. Et il aura fort à faire car c'est sur ce dossier que l'attendront ses adversaires qui avaient marginalisé ces questions pourtant cruciales.
Qu'en sera-t-il au plan de politique étrangère sachant que les administrations successives s'étaient toutes impliquées dans la gestion des affaires du monde parsemées de nombreux points chauds à des degrés divers ?
Nombre d'observateurs évoquent un éventuel désengagement militaire, en Europe par exemple, d'où la réaction hostile de la chancelière allemande, Angela Merkel, quant au retrait des troupes américaines d'Allemagne. C'est le même sentiment exprimé par certains Etats du Sahel au chef de l'Africom qui a tenu à rassurer. Jusqu'à la France, embourbée directement au Mali et au Niger avec ses 5 100 hommes de troupes, qui réclame la poursuite de la présence militaire, car, en effet, elle a besoin cruellement du soutien logistique que lui fournit Washington.
C‘est ce à quoi travaillait l'ex-secrétaire d'Etat Mike Pompeo lors de sa tournée subsaharienne, en février dernier, qui l'a mené au Sénégal, en Angola et en Ethiopie. Le message est clair, les Etats-Unis maintiendront leur présence, voire même la renforceront dans une position dominante face aux autres prétendants et, surtout la Russie et la Chine. Ainsi, la Tunisie est placée dans une position de poste avancé dans la lutte antiterroriste et le crime transfrontalier.
Pour preuve, la base accordée dans le sud tunisien sert de plate-forme de lancement de drones armés pour des opérations en Libye (plus de 300 frappes contre Syrte). Tout cela est présenté comme entrant dans l'accord des «coopérations militaires internationales». De quoi alimenter de fortes suspicions dans le pays voisin de l'ouest, c'est-à-dire l'Algérie exposée directement aux drones armés et à la surveillance électronique.
À signaler que l'Algérie avait opposé une fin de non-recevoir à la demande américaine d'installation d'une base dans le Grand Sud, refus compensé par l'ouverture d'autres bases dédiées aux drones au Niger (Agadez) et à Dirkou, près de la frontière libyenne. Autrement dit, toute la région du Sahel est placée sous surveillance américaine. Paris s'est empressé, dès ce dimanche, de féliciter le nouveau locataire de la Maison-Blanche et de dépêcher ses diplomates en poste de se rapprocher de l'équipe de Joe Biden.
La France, qui dispose pourtant de plusieurs bases de drones au Niger, ne peut se passer de l'appui américain et apparaît même comme un sous-traitant de leurs calculs géostratégiques dans la mesure où la Libye se voit octroyer un rôle dans l'échiquier politique dont les prolongements couvrent aussi la Turquie qui ne cache pas ses ambitions dans cette région du Maghreb à cause aussi des richesses libyennes en hydrocarbures. Pour les Américains, le pétrole libyen est important dans le marché mondial, la production doit être accrue coûte que coûte.
En effet, les stratèges américains veulent utiliser la carte libyenne pour tenter d'étouffer encore plus l'Iran soumise déjà à un embargo du fait de la crise du nucléaire. Cependant, malgré quelques succès de cet encerclement de la République islamique de la part de l'administration Trump, la crise perdure. Donald Trump avait choisi de jouer des biceps sans cependant arriver à ses fins et satisfaire les buts d'Israël dans la région. C'est l'impasse, aucun des deux protagonistes ne veut d'une guerre destructrice se limitant à des diatribes diplomatiques récurrentes.
Autre zone de conflit, le Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975. Au parti pris flagrant de la France au profit de la monarchie alaouite, Washington fait preuve de prudence cherchant plutôt à préserver un équilibre stratégique dans la région. On ne lui connaît pas de soutien à l'aventure du Maroc qui veut croire à un soutien à ses thèses expansionnistes au détriment du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, à coup de «fakes news» et de corruption de personnalités de quelques influences au Congrès où active un groupe pro-sahraoui.
À l'heure où Rabat veut faire croire que c'est là une question obsolète, les démocrates américains restent, de par l'histoire des Etats-Unis, sensibles aux problèmes de décolonisation des peuples sous domination. Ce fut le cas du soutien à l'indépendance de l'Algérie. Qu'attendre de la nouvelle administration démocrate. Le statu quo étant potentiellement dangereux car risquant de dégénérer en affrontement armé entre le Front Polisario et l'armée du Makhzen. Situation de crise également en Libye où l'on imagine une continuité de la politique américaine avec peut-être une volonté d'y mettre fin en forçant les parties en conflits de se mettre d'accord et damer ainsi le pion à ses principaux concurrents, la Chine et la Russie. Pris de court par le coup d'Etat militaire du 18 août au Mali, comme beaucoup de partenaires de ce pays subsaharien, Washington finira pas prendre en compte la nouvelle donne introduite par les putschistes et sonder leurs intentions. Le réalisme politique sera préféré à toute position hostile aux colonels. Un émissaire militaire de haut rang se rendra ainsi à Bamako pour s'enquérir sur place de la situation, le Mali étant une pièce importante du puzzle mis en place pour le contrôle du Sahel.
D'autre part, les Américains sont très au fait de l'engagement antiterroriste de l'Algérie et de son rôle dans la coordination sécuritaire avec les pays subsahariens frontaliers. L'action négative de la France a eu pour résultat de s'accaparer les premiers rôles, au détriment de la contribution de l'Algérie dans ce qui est un prolongement stratégique vital pour sa survie. Que feront alors les héritiers de J. F. K. devant la politique du pire de la France qui se comporte comme puissance tutélaire avec des pays pauvres et fragilisés par l'insécurité ? Faut-il croire à un sursaut dans les valeurs humanistes dans la politique étrangère de Washington ? Aux Etats-Unis, l'on a bien compris la position de l'Algérie dans les crises en Libye ou au
Mali : dialogue, négociation plutôt que le recours à la guerre qui mettent dans le dénuement les populations dans les zones de conflit. C'est pourquoi Alger est une escale privilégiée pour les officiels américains militaires ou diplomates. Le dernier en date qui a fait le voyage d'Alger est le chef du Pentagone (ministre de la Défense), Mark Esper dans le cadre d'une tournée au Maghreb pour «approfondir la coopération avec l'Algérie sur des questions clefs de sécurité régionale». Il sera précédé, en 2006, par le ministre de la Défense, Donald Rumsfield de l'administration George W. Bush février 2006 ainsi que Condoleezza Rice en février 2006. Hillary Clinton rencontrera les officiels algériens en 2012 en qualité de secrétaire d'Etat aux affaires étrangères.
En septembre dernier, le Président Tebboune avait reçu au palais d'El Mouradia, Steven Townsend, commandant de l'Africom qui s'octroie un «droit de regard» sur toutes les évolutions politiques dans les pays de la région. Un fait accompli de la première puissance militaire dans le monde vis-à-vis duquel l'Algérie oppose sa politique de règlement pacifique des conflits et de lutte contre les groupes armés et la coordination dans les échanges d'informations sécuritaires, «les Etats-Unis et l'Algérie se consultent régulièrement sur les principales questions régionales et internationales», dira Mark Esper. C'est sans doute dans la continuité des rapports nés des bons offices de l'Algérie dans l'affaire des otages de l'ambassade américaine en 1979 lorsque Jimmy Carter était aux commandes.
Par ailleurs, quelle que soit l'administration au pouvoir à Washington, l'on connaît très bien le poids des relations économiques et commerciales, l'Algérie représente le troisième plus grand marché dans la région Mena pour les Etats-Unis qui ont des entreprises prédominantes notamment dans le secteur des hydrocarbures. Si pour l'heure, l'on ne connaît pas dans le détail les motivations en politique étrangère des démocrates, le terrain est déjà balisé pour une conduite sans heurt dans la gestion des affaires du monde.
L'on s'attend à ce que Joe Biden s'éloigne de l'arrogance et du mépris de son prédécesseur et de sa propension à imposer ses vues sur tout et son goût pour les courbettes à chacun de ses passages, surtout au Moyen-Orient malgré l'usurpation d'El Qods et les Etats arabes menés au pas de course à reconnaître l'Etat d'Israël. L'on attend donc le 46e Président américain sur ce dossier explosif.
Brahim Taouchichet


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