Fixée au 15 décembre prochain, la rentrée universitaire sera-t-elle maintenue alors qu'on assiste à un rebond fulgurant des cas de contamination de Covid-19 particulièrement dans les grandes villes où sont concentrés les pôles universitaires ? C'est la question qui taraude l'esprit aussi bien des étudiants, des enseignants et même des pouvoirs publics. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Prévue initialement le 22 novembre dernier, la rentrée universitaire 2020-2021 a été reportée au 15 décembre prochain. Dans vingt jours, des milliers d'étudiants rejoindront les bancs des universités et des établissements de l'enseignement supérieur. Mais face à la propagation fulgurante du virus Sars-CoV2, responsable de la Covid-19, que connaît notre pays depuis quelques semaines, la rentrée universitaire aura-t-elle lieu ? Que prévoient les établissements de l'enseignement supérieur pour faire respecter les mesures sanitaires par un si grand nombre d'étudiants, d'enseignants et de personnel administratif ? Comment vont-ils s'organiser pour faire face à la surcharge dans les amphithéâtres ? Le recours aux cours via internet est-il envisageable ? Qu'en est-il des étudiants n'ayant pas accès à internet ? Autant de difficultés auxquelles les universités devront faire face et trouver les solutions qui répondent aux exigences du contexte actuel de crise sanitaire. La reprise des cours dans les écoles et les établissements de l'enseignement supérieur inclut également la reprise des œuvres universitaires, notamment le transport universitaire, les restaurants universitaires et les cités universitaires. Le ministère de l'Enseignement supérieur saura-t-il garantir les moyens matériels et préventifs contre la Covid-19 dans tous les établissements et dans chaque cité universitaire ? Comment sera réorganisé le transport des étudiants ? Et comment va-t-on éviter la surcharge habituelle de ces bus ? Qu'en est-il des restaurants et des cités universitaires où la concentration des étudiants est très importante et la promiscuité très fréquente ? L'Office national des œuvres universitaires (Onou) parviendra-t-il à assurer le respect du protocole sanitaire, notamment la distanciation physique dans tous ces lieux ? Avec des chambres des cités universitaires abritant trois à quatre résidents dans une superficie ne dépassant pas les 4 m2, et des sanitaires collectifs, souvent délabrés et hors d'usage, le pari pour assurer la protection de ces étudiants est perdu d'avance. Outre toutes ces préoccupations, les étudiants des villes du pays profond vont galérer pour rejoindre leurs universités dans les grandes villes au moment où aucune des deux compagnies nationales (Air Algérie et Tassili Air Lignes) n'assurent aucune fréquence depuis mi-mars dernier. Il serait étonnant que les pouvoirs publics accordent des autorisations à ces sociétés de transport aérien à acheminer ces étudiants de leur lieu de résidence vers les facultés où ils poursuivent leurs études. Il en est de même pour le transport terrestre des voyageurs interwilays, toujours interdit. Pour rappel, plus de 10 millions d'élèves des trois cycles scolaires ont rejoint récemment leurs écoles. Depuis, il a été enregistré plusieurs fermetures d'établissements scolaires en raison de cas avérés de contamination au nouveau coronavirus dans certaines écoles. Le risque de vivre le même scénario au sein des universités n'est pas à écarter. Ry. N.