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«L'écriture est une des plus belles formes de liberté»
Entretien avec l'écrivain AHCÈNE HEDIR :
Publié dans Le Soir d'Algérie le 12 - 01 - 2021

Il est de formation et de profession scientifiques et une vocation littéraire, deux chemins loin d'être contradictoires puisque complémentaires, lui qui imprime à ses œuvres (il a déjà à son actif trois romans et plusieurs articles) la rigueur scientifique comme raisonnement par l'absurde, ou encore l'itération.
Lui, c'est Ahcène Hedir, cet ingénieur en génie civil de l'Ecole polytechnique d'Alger, des études qu'il poursuivra, il y a trente ans, à l'Ecole d'ingénieur de Lille où il obtiendra un DEA (Diplôme des études approfondies) avant de se consacrer à son entreprise qu'il a créée. Dans cet entretien, l'auteur, qui n'a pas oublié ses girons de naissance et d'enfance, la Kabylie et Aïn Benian, à l'ouest de la capitale, nous parle de ses trois romans, dont un seul a été édité en Algérie, et largement bien accueillis par la critique dans l'Hexagone. Des œuvres dont une ferait l'objet d'une traduction vers tamazight, la langue maternelle de l'auteur, et d'une adaptation théâtrale.
Le Soir d'Algérie : Vous êtes sur votre troisième œuvre romanesque et, pourtant, on ne connaît pas grand-chose de vous...
Ahcène Hedir : (Sourire). En Algérie, je n'ai pas encore eu l'occasion de dédicacer mes romans et je n'ai pas pu assister au Sila (salon international du livre d'Alger) qui est, il faut le préciser, une occasion de faire connaître ses romans. Ajoutez à cela le fait qu'un seul de mes romans est publié en Algérie... Mais puisque vous me tendez la perche, je dirais que je suis né dans un village de Kabylie, Agouni-Fourou, pour ne pas citer son nom.
Un village entouré d'autres villages, cerné par une bifurcation de la chaîne montagneuse du Djurdjura. Une enfance paisible passée face aux montagnes du Djurdjura. Nourrie par les anciens contes kabyles (timucuha), sous l'œil de Talettat ou «La main des juifs» et Axjidh n taryel ou (le Trou de l'ogresse). Après des classes préparatoires, mes parents, pour qui l'instruction était une priorité, s'installent à Guyotville (Aïn Bénian), une commune située dans la banlieue ouest d'Alger.
Le paysage montagneux est alors remplacé par un paysage de bord de mer. Je finis mes études primaires, puis j'intègre le collège où je suis repéré par mes professeurs pour mes écrits, quelques essais de poèmes et un goût pour la critique littéraire et c'est aussi au collège que je me découvre un penchant particulier pour la science et les mathématiques en particulier. Après le collège, je rejoins le lycée Miramar où j'obtiens un bac scientifique. J'entre ensuite à l'université de Bab-Ezzouar pour une prépa puis l'école polytechnique d'Alger où j'obtiens mon diplôme d'ingénieur d'Etat en génie civil.
J'exerce pendant quelques années au Laboratoire national de l'habitat et de la construction, puis à l'Enem, et ensuite à Batimetal avant d'accomplir mon service militaire à Laghouat puis à Sidi-Bel-Abbès. Fasciné par la recherche scientifique, je postule pour des études en France. J'arrive à l'Ecole d'ingénieur de Lille où j'obtiens un DEA (Diplôme des études approfondies). Et c'est alors que je décide de me consacrer à la création de mon entreprise que je continue de gérer à ce jour. Entre-temps, je ne cesse d'écrire. Des articles de journaux, des critiques littéraires et de nombreux manuscrits. En 2017, je publie Le Secret, en 2018 Les Réfugiés du cap Caxine et en 2020 Les Pierres des danseuses. Trois romans qui s'inspirent des montagnes du Djurdjura, de la mer et de mon arrivée à Paris puis à Lille. Ces trois romans dont rien ou presque ne semble unir ni l'histoire ni les personnages font partie d'une trilogie d'idée publiée dans un sens chronologique inversé. Je tente ainsi de romancer une idée qui me tenait à cœur depuis longtemps : la théorie de la haine, qui se compose de trois étapes successives : l'Oppression, qui n'est pas la répression ; la Haine, qui n'est pas non plus un état simple de colère, et la Violence qui, à mon sens, est irréversible. J'essaye à travers ces trois romans de montrer que l'oppression (décrite minutieusement dans Les pierres des danseuses) conduit indubitablement à la haine qui débouche à son tour sur la violence (relatée dans Les Réfugiés du cap Caxine) et qui reste latente, présente et peut ressurgir d'un moment à l'autre (allégorie teinte de réalité dans Le Secret).
Pour revenir à votre dernier roman paru en novembre dernier en France, pouvez-vous nous expliquer le choix du titre Les pierres des danseuses ?
Les pierres des danseuses est un endroit très retiré dans la région de Kouriet, en Kabylie. L'une des scènes les plus «brûlantes» se déroule justement dans cet endroit inoubliable. Et pour celui qui prend le temps d'écouter le chant silencieux de nos âmes, il dira qu'il y a tellement de poésie dans la joie qu'il y a de danse dans la tragédie. J'invite avec beaucoup d'affection les jeunes Algériens qui écrivent à aller rechercher ces vestiges poétiques que renferme notre histoire. Vous savez, j'ai beaucoup voyagé pendant mon service militaire. J'ai eu cette chance d'être un sous-officier de réserve et d'avoir cette liberté de quitter la caserne le soir et le week-end pour m'évader et découvrir mon pays. J'en ai été inspiré par mes contacts, les vies, les drames et les joies.
Dans Les pierres des danseuses, Zarah quitte son village natal pour découvrir le monde qui l'entoure. Elle voit combien son village l'a tant protégée mais comprend vite combien aussi il lui a voilé la réalité. Dans Les pierres des danseuses, l'oppression est omniprésente. On retrouve une forme d'oppression au sein des familles, une oppression que j'appellerai primaire, qui se prolonge dans toutes les sphères de la société.
Le pouvoir oppressif profite de cette soumission «paternelle» ou familiale comme terreau favorable pour imposer une tyrannie qui semble ensuite naturelle ou normale. C'est sur ces pierres que Zarah a vu danser les femmes jusqu'à l'évanouissement, et c'est ici qu'on venait se rassembler, autrefois une fois par an, pour «supplier» ces terres arides d'être un tant soit peu fertiles et clémentes. Il y a tant de poésie dans Izra n tcatahin, Ttaq n lmalayek, Ifri n Yizem, Axjid n taryel... Tellement suffisants, ces titres donnent de quoi faire des romans, des pièces de théâtre et des films...
La trame de l'émigration domine dans le roman Le Secret...
Une émigration de raison, comme un mariage, mais c'est parfois tout au long de ces mariages que naît l'amour. On dit que ce roman est écrit d'une «plume fluide et mélancolique, presque poétique» peut-être parce que l'histoire présente un dénouement on ne peut nostalgique. Les aventures de Vialacant confient le parcours d'une vie avec le poids à porter d'un secret et les conséquences sur sa vie personnelle et sentimentale. Deux femmes aux caractères opposés entrent dans sa vie : d'un côté, Elise, institutrice issue d'une famille aisée, est plutôt libre, elle ne cherche en aucun cas, et c'est aussi son défaut, à en savoir davantage. De l'autre, Zaïneb, plus sombre, a connu le manque d'amour, d'argent, la souffrance, et c'est elle qui fera tout pour orienter la vie de Vialacant et tenter de lui arracher le secret. Le personnage de Vialacant dans Le Secret tente de surpasser la violence, il en fait son secret en fuyant son passé, en voulant changer son identité, pour oublier qu'il a été opprimé et violent. Mais la violence est latente, le cycle est infernal et il apparaît donc que la violence est irréversible car l'équilibre dans le cycle est instable. Le passé de Vialacant refait surface. La vie de Vialacant aurait-elle été différente s'il avait avoué son secret à Elise la blanche ? Ne pas avoir rencontré Zaïneb la sombre ? Est-il prêt à nous confier son secret ? Ce livre laisse volontairement libre cours à de nombreuses réflexions. Ce roman est publié à Alger et c'est dommage que la critique à Alger soit restée muette. Il faut savoir que de nombreux éditeurs contactés ont refusé de le publier pour des raisons qui leur sont propres. Aujourd'hui, nous sommes sur deux projets pour ce roman, une traduction en tamazight et une adaptation au théâtre. Nous en dirons plus lorsque ces projets aboutiront.
Zaïneb l'obscure et Elise la blanche ?
Chacune représente un monde. J'en ai parlé sans filtre dans Les Réfugiés du cap Caxine. Mais dans Le Secret qui est une allégorie, la «lumière» n'a pas su contenir l'obscurité» par négligence, par déni, par lâcheté ou par intérêt.
Pourquoi avez-vous décidé de traiter de l'Algérie et plus particulièrement des années noires dans Les Réfugiés du cap Caxine ?
Ce roman est voulu d'abord comme un hommage au courage des femmes. Il raconte le cheminement d'une journaliste qui tente de comprendre le mal et la tragédie qui frappent son pays à travers une guerre civile sans précédent. Et elle est vite confrontée à deux images, deux mondes. Ce qui me permet de décrire ces deux mondes à travers ce qu'appelle Freud le malaise dans la civilisation ou l'éternel combat d'Eros (principe de vie ou l'ensemble des forces psychologiques positives conduisant à l'émergence d'une culture) et Thanatos (principe de mort ou tout ce qui conduit à la barbarie). Je le dis : nous avons tant besoin d'une denrée rare, de psychiatres dévoués comme celui que je cite dans ce roman, Mahfoud Boucebci, et aussi d'honnêtes philosophes. Nous en manquons terriblement et je le dis sans ironie et sans aucun ressentiment. La question que je m'étais posée tout au début était de savoir pourquoi un jeune garçon qui aurait eu presque toutes les chances d'être productif et humain peut-il, peu à peu ou d'un coup, sombrer dans la folie meurtrière. Pourquoi Nejma a su choisir un autre chemin, suivre des études de journalisme, créer son monde, sa personnalité, un destin complètement à l'opposé, alors qu'ils avaient vécu dans la même ville, fréquenté les mêmes écoles, nagé dans les mêmes plages...? Je n'ai pas vécu les événements tragiques de la décennie noire, alors j'ai pris plus de six mois à me documenter avant de préparer mon plan, mon squelette, mes fiches et mes personnages... Par la suite, tout est venu naturellement. Une autre vision détachée des événements. J'ai revisité le phare cap Caxine, la ville de Guyotville, qui s'appelle aujourd'hui Aïn Benian, la forêt de Baïnem, la Madrague et toutes les plages de ma jeunesse, puis inclus subtilement des amis d'enfance, le médecin de famille...
Et c'est cette oppression qui engendre la violence ?
L'oppression et la violence sont, à mon sens, très liées. Elles sont placées dans une sorte de cycle. Mais avant de passer de l'une à l'autre, il y a une étape dangereuse mais évitable qui est la haine. Il ne faut pas confondre colère et haine comme il ne faut pas aussi confondre oppression et répression.
La haine, qui est une impulsion et non une émotion, conduit inévitablement à la violence décrite dans Les Réfugiés du cap Caxine.
Les femmes ont une grande place dans votre roman. Pouvez-vous nous les décrire ?
Mes personnages principaux sont des femmes : Zarah, Nejma, Elise, Zaïneb, même si dans mon écriture j'ai enfreint la règle qui dit que l'histoire commence toujours par le personnage principal. Le Secret débute par l'arrivée de Vialacant à Paris, Les Réfugiés du cap Caxine par la capture de Hillel. Seul Les Pierres des danseuses débute par la comparution de Zarah au tribunal. La femme porte encore le désordre dans toutes les sociétés où il se manifeste, grâce à sa passion parfois violente. La femme va toujours au bout des choses, prions qu'elle ne soit pas un jour tyrannique. Je crois que dans un monde idyllique, la femme pourrait se passer de l'homme, l'inverse est extrêmement utopique. Je regrette que beaucoup de femmes soient passées dans l'autre monde que celui de Nejma, elles auraient pu apporter à notre société plus que ce qu'elles avaient gâché. Mais je ne perds pas espoir, la liberté n'est pas un secret que l'on peut taire ou une tombe qu'on peut fermer.
La liberté fait partie de l'âme vivante de notre peuple, elle surgit comme une vérité inébranlable à chaque fois que notre peuple tente de sombrer. Mais je le dis dans ce dernier roman : les hommes sont des pierres et les femmes s'en accommodent. Mais jusqu'à quand ?
Vos romans semblent bien accueillis en France. A quand leur disponibilité ici en Algérie ?
On me lit dans les bibliothèques, et on vient me voir dans les dédicaces pour en savoir un peu plus sur mes personnages. Malgré mon âge, Je reste un jeune auteur, vous savez, je suis un «self-made man», comme disent les anglophones. Alors je fais mon chemin tranquille de passion littéraire. Soyez-en certain cependant que ces romans sont d'abord écrits pour mes compatriotes. Ce sont leurs problèmes que j'évoque mais il faut le dire, pour parler du monde, il suffit de parler de son village. Il est vrai que je vis en France et les maisons d'édition en Algérie sont frileuses à l'idée de publier un auteur non résident. Je les comprends, elles ont sans doute raison ; je suis beaucoup plus disponible en France qu'en Algérie mais les choses peuvent changer si mes romans sont publiés et largement distribués en Algérie. La maison d'édition El Fairouz a réussi le pari de publier Le Secret en 2018, grâce à l'enthousiasme de Souad Chatta, une photographe avec laquelle je travaille depuis le début. Cette maison d'édition a tous les mérites.
Or la distribution du roman reste relativement élémentaire compte tenu des moyens financiers insuffisants dont elle dispose et sans doute du circuit de distribution peu organisé.
Quel est votre rapport à la littérature ?
J'ai d'abord été littéraire, puis scientifique, puis littéraire... Très jeune, j'étais happé par la poésie à travers les chansons et les proverbes, les contes et ensuite la critique littéraire est arrivée en fin de collège. Quand je découvre le raisonnement mathématique, j'en étais subjugué autant que je l'étais pour la littérature. Mais je n'ai jamais cessé d'écrire. J'ai toujours été partagé entre la science et la littérature. Je lis peu de romans.
À l'affût des découvertes scientifiques. Attiré par les revues scientifiques. Il est vrai que j'utilise dans mes romans des théorèmes mathématiques d'une façon plus ou moins subtile. Dans Le Secret par exemple j'ai opté pour le raisonnement par l'absurde. Dans Les Réfugiés du cap Caxine, le raisonnement par récurrence, dans Les pierres des danseuses, j'utilise l'itération. Mais ces éléments ne sont pas faciles à détecter. Elaborer un récit romanesque, c'est comme poser une équation à plusieurs inconnues, autant de paramètres, et dont les formules et les théorèmes manquent cruellement. L'aboutissement du roman à travers ses personnages ne peut à cela seulement suffire à apporter les véritables dénouements. Reste que le lecteur, lui seul, serait en mesure d'y mettre les conjectures indispensables pour aboutir à une fin-conclusion vraisemblable, et il y en aurait autant de fins que de lecteurs... L'écriture pour moi est une des plus belles formes de liberté. C'est une chance. Je crée des personnages en toute liberté, je les nomme, je les fais vivre dans des décors qui me semblent leur convenir mais je m'attache vite à eux et, à partir de là, c'est eux qui me guident et me dictent leur histoire. Je n'ai pas le droit de les laisser tomber en cours de route. De surcroît, je n'ai pas de personnage qui ne soit complètement inhumain.
Vos lectures ?
Je préfère aux romans, les journaux et les revues. Influencé par les écrits d'Albert Camus, la rigueur littéraire de Tahar Djaout, le roman documenté et scientifique de John Irving et par l'écriture psychologique de Stendhal.
Entretien réalisé par
Mohamed Kebci


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