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Le pompier Biden pour éteindre les foyers de feu laissés par Trump
Politique américaine au Maghreb
Publié dans Le Soir d'Algérie le 16 - 01 - 2021

Dans quelques jours, le mercredi 20 janvier, Joe Biden sera intronisé 46e Président des Etats-Unis d'Amérique. Il succédera au sulfureux Donald Trump qui aura marqué son passage à la Maison Blanche par des coups d'éclats historiques tant sur la scène interne – soutien aux suprémacistes blancs ; pandémie de Covid-19, etc. – et externe – Jérusalem, capitale de l'Etat d'Israël avec ambassade américaine, le troc honteux Sahara Occidental contre reconnaissance par le Maroc de l'Etat d'Israël, etc.
Tous les regards se tournent vers la Maison Blanche en ce début de l'année 2021, en cette fin de règne houleux de l'administration Donald Trump, créant une situation inédite dans l'histoire de la démocratie américaine mise à mal, comme le démontre la prise d'assaut du Capitole et son lot de morts et de blessés.
Cet événement qui intervient dans un contexte de crise économique met en avant la violence endémique latente dans la société américaine, témoins pour cela les fréquentes prises d'otages et les fusillades aveugles qui ont pris des proportions inédites. Dans un tel climat, les suprémacistes blancs s'expriment au grand jour et prennent pour cible les victimes expiatoires, en l'occurrence les Afro-Américains, à travers la personne de Walter Wallace tué par un policier blanc, en octobre 2020. Cela, sous le regard bienveillant du Président en exercice. La riposte, sous le slogan « Black Lives Matter », a drainé une foule gigantesque qui a même débordé hors des frontières des Etats-Unis, et il s'en est même suivi un débat sur les risques de cassures dans la maison de l'Oncle Sam.
Le tragicomique aura été la crise sanitaire de Covid-19 dans laquelle va se distinguer Donald Trump, en s'attaquant d'abord à la Chine, puis en rejetant l'existence du virus malgré les centaines de milliers de contaminations qui n'ont épargné aucun Etat fédéral. Mais le pire des frasques du 45e président des Etats-Unis aura été sa gestion de la campagne présidentielle, avec comme toile de fond le refus de sa défaite face au candidat Joe Biden, l'affaire du Capitole et le magistral camouflet qui lui sera administré avec la procédure d'impeachment en faveur de laquelle même des éléments républicains de son parti ont voté. D'une rare arrogance, Donald Trump n'hésite pas à rejeter d'un revers de la main les dossiers cruciaux pour l'avenir du monde, quitte à violer le droit international... au vu et au su de tous, en toute impunité et en totale inadéquation avec les traditionnelles positions de son pays. Il prend ainsi le risque de disqualifier la politique extérieure de son pays. Tel est le cas concernant les accords de Paris sur le climat, le choix de la confrontation ouverte avec l'Iran sur la question du nucléaire et, pis encore, une politique au Moyen-Orient basée sur l'assujettissement des monarchies pétrolières à l'Etat d'Israël. Sa dernière forfaiture est le troc « marocanité du Sahara Occidental » contre la reconnaissance d'Israël par le Makhzen alaouite.
En faisant ainsi sauter un tabou, l'administration Trump veut faire croire à Sa Majesté son soutien à l'occupation du territoire sahraoui. Outre le fait qu'il transgresse toutes les résolutions de l'ONU et de l'Union africaine, il n'en reste pas moins que cela s'avère un cadeau empoisonné pour Sa Majesté Mohammed VI, dont on doute fort qu'il est maître de ses orientations de politique étrangère. Première observation : l'aventure marocaine d'El Guerguerat a cet avantage de sortir le problème de l'autodétermination du peuple sahraoui et donc de l'annexion du Sahara Occidental du statu quo. Il devient ainsi un sujet d'actualité mondial, et repose de nouveau le problème de l'illégitimité de l'occupation. Ce qui n'était sans doute pas dans les calculs du Makhzen est le fait que, une fois la surprise passée, l'opinion internationale va se saisir d'une affaire qu'elle s'efforcera d'en mieux connaître le fond pour devenir une puissante force anti-occupation marocaine et pour la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, et agir, par conséquent, sur les institutions internationales et les gouvernants, d'autant que la République sahraouie est reconnue par de nombreux pays de par le monde.
Obnubilé par son obsession d'avaler un territoire qui ne lui revient pas et d'en faire une politique constante, depuis feu Hassan II, de gestion interne (éloigner le plus possible l'armée du Makhzen), le royaume du Maroc risque de faire les frais de son aveuglement et de s'apercevoir qu'il risque de s'avérer le dindon de la farce. En effet, le redéploiement de grandes puissances dans la région du Maghreb met en lumière le jeu croisé des intérêts économiques (pétrole-gaz), et qui se livrent à une guerre sans pitié. Le saccage de la Libye participe de cette volonté. Alimenter la guerre civile dans cette partie du Maghreb est le meilleur moyen de faire main basse sur ces richesses. France, Russie, Chine, Allemagne, Italie, Espagne, pour ne citer que ces pays, ne voudront pas se laisser doubler dans le partage du gâteau. Bien évidemment, les Etats-Unis veillent à ce que les enjeux restent sous sa maîtrise. Pour l'Europe, le gaz africain est d'une importance stratégique, d'où le renforcement de leur présence militaire dans le nord de l'Afrique, le Maghreb se retrouvant au centre des appétits des uns et des autres. Quitte à sacrifier le Sahara Occidental ? Toutefois, ils savent que c'est là une réalité historique incontournable, et que le plan d'autonomie est un leurre qu'ils ne tarderont pas à enterrer. Comme par le passé avec l'Amérique du Sud, les Etats-Unis entendent faire de l'Afrique une chasse-gardée, mais se heurteront à d'énormes résistances. Si Donald Trump a pour politique de tout renverser sur son passage et jouer la politique de la terre brûlée, il sait qu'il s'emploie à semer le maximum d'embûches à son successeur.
Un sacré chemin à déminer pour Joe Biden, appelé à rééquilibrer la politique extérieure états-unienne. Il sait que la politique du fait accompli n'a de finalité que l'échec, et cela s'est vérifié dans d'autres régions du monde comme Belize et Timor-Est. Plus spectaculaire a été l'invasion du Koweït par l'armée de Saddam Hussein, avec les conséquences que nous lui connaissons. Sans vouloir supputer sur la nouvelle donne politique au Maghreb, il n'en demeure pas moins que la nouvelle administration s'emploiera à désamorcer la bombe à retardement qu'est pour ses intérêts la question sahraouie. Et d'ailleurs, nombre de personnalités du Congrès et d'autres acteurs de la vie politique américaine militent pour l'abandon pur et simple de la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental, et interpellent à cet égard le 46e Président. Il en est ainsi de John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale. «L'abandon par l'administration Trump des engagements concernant la question du Sahara Occidental est une erreur que l'administration Biden devrait corriger», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse au Foreign Press Association.
Abondant dans le même sens, Stephen Zunes, spécialiste du Moyen-Orient, s'est indigné, par ailleurs, du fait que Trump a, à travers sa décision prise le 10 décembre, «reconnu la prise de contrôle d'un Etat africain légalement reconnu par un autre. Ce qui, non seulement nuit gravement à la réputation des Etats-Unis, mais encourage même d'autres pays à croire qu'ils pourraient également s'en tirer avec une expansion territoriale». Plus loin, il dit à l'agence APS : «Le fait que les démocrates de gauche et les républicains de droite se soient opposés fermement à la décision de Trump est un signe positif.»
Mme Nana Labaat Rachid, conseillère du Président sahraoui, déclare que « Joe Biden doit remettre de l'ordre dans le chaos provoqué par l'administration Trump dans les relations internationales ». À l'évidence, la question du Sahara Occidental est loin d'être un dossier clos avec le coup de théâtre de l'administration Trump. Bien plus aujourd'hui que le cessez-le-feu de 1991, violé par la Maroc, ce problème hantera encore plus le Makhzen.
L'Algérie, qui a des relations historiques traditionnelles avec les Etats-Unis qui remontent à J.F. Kennedy, s'inscrit dans la tendance de remise en cause de l'action de Trump et réclame, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, une « position impartiale sur la scène internationale».
Brahim Taouchichet


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